11 février 2014
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Il n'a jamais été question pour la France de remettre en cause l'alliance avec les Etats-Unis. Je la ferais volontiers remonter à la guerre d'indépendance: nous ne fûmes pas neutres dans ce conflit. La figure du général La Fayette est là pour en témoigner. Pourtant c'est avec le Royaume-Uni que Washington a établi une relation spéciale. C'est sans doute aujourd'hui naturel même s'il faut un peu tordre le cou à l'histoire...
Le premier accroc apparent à une amitié jusque là sans faille fut la responsabilité du Président De Gaulle. Le fait le plus marquant dans cette querelle silencieuse fut en effet la sortie de la France de l'OTAN (enfin de sa partie militaire seulement). Depuis nous y sommes revenus et reconnaissons de nouveau, hélas, le commandement étatsunien* sur nos forces armées. Mais pour tout le reste il faut dire que les coups de gueule de notre Général préféré ne se produisirent pas grande chose à moyen terme. De Montréal à Mexico ou à Buenos-Aires, s'il fut le dernier homme d'Etat à rassembler des foules enthousiastes en terre étrangère, ses voyages ne firent pas bouger les chose sur le long terme. Mais ils eurent le don d'irriter, peut-être d'inquiéter l'ami américain. En fait, son vrai grand coup d'audace fut la reconnaissance de la Chine. Une initiative diplomatique géniale que nos gouvernements successifs ne surent pas exploiter vraiment. Il est vrai que Nixon, en allant à la rencontre de Mao au début des années 70 entama quelque peu le bénéfice de notre initiative.
François Hollande n'est donc pas arrivé en terre inconnue. D'autant que sa relation personnelle avec Barack Obama est chaleureuse. En rendant visite, ensemble, à la résidence emblématique de Jefferson ils se sont sans doute imprégnés davantage de l'esprit des Lumières. Puissent-elles éclairer le chemin qu'il leur reste à parcourir.
Antoine Blanca
* je dis 'étatsunien' et non américain ( sans doute un néologisme encore non reconnu) parce qu'en attribuant aux seuls habitants des Etats-Unis la totalité des deux continents américains, on diminue des pays comme le Canada, et tous ceux, de langue espagnole ou portugaise, situés au sud du Rio Grande. Tous sont aussi Américains.
Antoine Blanca