23 avril 2014
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Pour une partie de la grande presse la visite de François Hollande à Carmaux, pour célébrer la mémoire de Jaurès, député de la circonscription jusqu'à sa mort, est avant tout prétexte à souligner les divisions au sein du PS. Ah! si les journalistes pouvaient faire parler un mort, quelle leçon de vrai socialisme le grand Jaurès administrerait à l'infidèle Président!
Heureusement ils ne vont pas jusque là. Ils se contentent de le laisser entendre. Il s'en faut de peu qu'ils ne mettent sur le dos de Hollande la fermeture des houillères du Tarn et le dénoncent comme allié du marquis de Soulages*.
Pourtant Jaurès connaissait bien les divisions d'un parti né de la fusion, en 1905, de plusieurs groupes. Lui qui devait répondre, au quotidien, aux attaques de l'aile ouvriériste, championne du marxisme scientifique, animée par Jules Guesde. Et à celles d'une petite dizaine d'autres tendances. Le député du Tarn fonda "l'Humanité" pour exprimer sa pensée et celle de ses amis. Elle se situait au centre du spectre idéologique interne du PS-SFIO. Un humanisme militant, un pacifisme réaliste basé sur la négociation pour éviter la guerre. Jaurès n'a jamais gouverné, ni même participé à un gouvernement...Ce que le 'gauchiste' Guesde fera, lui, en 1916.
J'ose affirmer pourtant que, confronté aux responsabilités auxquelles Hollande doit faire face aujourd'hui, il adopterait une politique très proche de celle qui est actuellement conduite. Un Président socialiste sera toujours en territoire ami à Carmaux.
Antoine Blanca
* Patron des houillères et adversaire politique de Jean Jaurès
Antoine Blanca