16 novembre 2014
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La révélation de l'utilisation par deux journalistes de "Le Monde" de micros cachés afin d'intercepter la conversation entre des hommes politiques, dans le but de rendre publics des propos tenus en privé, signifie que le grand journal du soir a définitivement enterré l'esprit qui animait son fondateur Hubert Beuve-Méry.
Depuis que, pour des raisons de viabilité financière, le quotidien a été racheté par trois personnalités, la ligne éditoriale a commencé à changer. Pour faire du chiffre la rédaction a modifié son "offre" afin de répondre, nous dit-on, à la demande. Des journalistes dits 'd'investigation' se chargent désormais de faire du sensationnel à tout prix. Si la justice le confirme, des micros ont été dissimulés sous la nappe d'une table de restaurant, à l'insu des convives, pour faire des révélations supposées embarrassantes, mais susceptibles de faire monter le tirage du journal. C'est le bouquet final d'un feu d'artifice qui est en train de mettre le feu aux principes voulus par ses fondateurs basés sur le sérieux des informations, la compétence des rédacteurs, l'austérité de la présentation.
Un fait significatif: la mise à l'écart de l'Associaton Hubert Beuve-Méry qui jouait jusqu'ici le rôle de comité d'éthique. Voilà d'ailleurs des mois que les grands titres de la UNE sont faits pour choquer plutôt que pour inviter à la réflexion et à l'analyse. Mais jusqu'ici on n'avait pas poussé les choses jusqu'à cacher sous la nappe un micro et fouiller dans les poubelles. Etudier un dossier complexe est, sans doute, plus fastidieux. Désolant...
Antoine Blanca.
Antoine Blanca