3 septembre 2015
4
03
/09
/septembre
/2015
11:37
Les commentateurs de notre presse ne manquent jamais, quand ils se réfèrent au Guatemala, de le qualifier de "petit pays" d'Amérique centrale. Ils seraient bien inspirés de rappeler qu'il s'agit aussi du plus peuplé de la dite région (16 M d'habts). Et que 80% d'entre eux, parfois métissés, sont des Mayas. Jusqu'à une date récente on parlait des Guatémaltèques comme soumis à des formes d'oppression diverses. Le général-président Efrain Rios Montt avait même entrepris, en 82/83, une opération visant à éradiquer les populations d'origine autochtone (paysannes essentiellement). Je me souviens que 420 villages furent ainsi rayés de la carte et que l'ONU commença à évoquer la possibilité d'un génocide. Bref, l'histoire de ce pays fut longtemps chaotique, plusieurs nations européennes ayant même tentérent, au XIXe siècle, de prendre la place de la colonisation espagnole. La Belgique, puis l'Allemagne étaient du nombre. Mais rien ne put finalement s'opposer à l'empire américain et à ses grandes compagnies fruitières. En 1954 l'United Fruit, avec le concours décisif de la CIA, avait équipé une armée mercenaire pour renverser le président élu, l'officier progressiste Jacobo Arbenz. Et pour le remplacer par leur créature Castillo Armas. Les centaines de milliers d'hectares qu'avait usurpées la grande entreprise bananière, ne seront jamais nationalisées...
Mais aux dernières nouvelles c'est une démocratie bien vivante qui vient de contraindre l'ancien général Otto Perez, président élu régulièrement, à la démission après que le parlement ait voté, à l'unanimité, la levée de son immunité. Il va devoir répondre, devant la justice, de plusieurs inculpations pour corruption (pour lesquelles sa vice-présidente est en détention depuis plusieurs mois). Il s'agit d'une victoire majeure de la démocratie. Elle se verra confirmée, dimanche prochain 6 septembre, par les élections générales.
Voilà donc que les bonnes nouvelles nous arrivent désormais d'Amérique latine!
Antoine Blanca