20 avril 2012
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Cristina Fernandez de Kirchner, présidente de l'Argentine, aux prises avec un retour galopant de la crise économique et sociale qu'elle croyait vaincue, a ressorti de l'armoire aux oubliettes les
vieilles recettes nationalistes qui ont toujours réussi au péronisme:
-- La revendication de la souveraineté de son pays sur les îles Malouines;
-- la nationalisation des richesses de son sous-sol.
Cela marche toujours avec "les enfants d'Evita", les "muchachos" prompts à s'enflammer comme le public du stade de La Bombonera pour un match des locaux (Boca Juniors) contre l'ennemi River (qui
croupit désormais en 2e division). On a ressorti les drapeaux nationaux et fait résonner les grosses caisses (bombos) pour les défilés patriotiques.
On peut être d'accord sur le principe de l'une et l'autre de ces revendications, sauf que leur concrétisation est dificilement réalisable dans un avenir proche. La guerre des Malouines, en 1982,
a réglé pour longtemps le premier problème et personne ne souhaite vraiment le déclenchement d'un nouveau conflit armé. Quant à la re-nationalisation d'YPF*, l'ancienne compagnie d'Etat qui fut
vendue, pour une part majoritaire, à l'espagnole REPSOL, elle pose de sérieux problèmes liés à la législation internationale et va se heurter, de front, non seulement à l'Etat espagnol, mais à
l'Union européenne. Les mesures de rétorsion annoncées par la Commission sont très fortes...
La plupart des pays frères latino-américains sont réservés vis-à-vis de l'initiative argentine. Ils font remarquer que c'est un président péroniste, Carlos Menem, qui avait bradé, en quelques
mois, la totalité des biens nationaux (y compris les routes, les chemins de fer, les droits de navigation et de pêche etc...) et que revenir sur de telles décisions s'avère très complexe et,
financièrement, très coûteux. Ces mêmes pays frères, à commencer par le grand Brésil, font aussi étalage de leur vif mécontentement face aux projets commerciaux protectionnistes du gouvernement
de Cristina Fernàndez qui s'apprête à violer tous les accords conclus dans le cadre du MERCOSUR, lequel avait l'ambition de devenir un "marché commun" de ses Etats membres.
L'impulsion manifestée par la "reina Cristina", va peut-être lui donner un peu d'air politique pendant quelques semaines. Mais les réalités du profond mécontentement social reprendront vite leurs
droits. Il faut choisir la voie de la négociation pour rechercher des solutions à plus long terme. C'est ce que proposent les socialistes espagnols, désormais dans l'opposition, mais toujours
influents.
Antoine Blanca
* Yacimientos Petroliferos Fiscales (gisements pétrolifères fiscaux)
Antoine Blanca