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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 15:53

Inutile de rappeler que, observant les événements d'un peu loin. je dois , tant dans mes analyses que dans mes conclusions, faire preuve d'humilité. Cette précaution prise, je suis en mesure d'affirmer que Bachar el Assad a gagné une terrible partie, et qu'il fait actuellement procéder, dans les zones rurales d'Alep, à une sorte de nettoyage final. Mes sources sont fiables sur ce point.

Les analystes indépendants s'accordent aussi pour dire que les chancelleries occidentales, Quai d'Orsay excepté*, ont mal apprécié la réalité du terrain et la situation aux frontières. Ce n'est  que depuis la fin du mois de juillet, après l'explosion qui avait causé la mort de plusieurs dignitaires syriens, qu'on avait commencé à émettre des doutes sur les appuis réels dont disposait la rebellion civile et militaire. Et pris acte du fait que l'équilibre avait basculé. En faveur du pouvoir.

Pour quelles raisons?

1) parce que la nature du spectaculaire attentat de juillet administrait une preuve définitive du nouveau rôle tenu par Al Qaïda dans le soulèvement. L'attentat portait sa marque. L'organisation fondée par feu Ben Laden avait infiltré avec succès la confrérie des Frères musulmans, traditionnels ennemis sunnites du régime. Dans nombre de secteurs clés de l'armée rebelle, Al Qaïda était désormais aux commandes.

2) parce que les gouvernements des pays frontaliers avaient pris, tous, leurs distances avec l'insurrection. La Turquie à cause des kurdes et de leur PKK, considérés par le pouvoir comme menace principale du pouvoir. Les Libanais avaient commencé, entre sunnites et chiites (dont les alaouites de Bachar sont proches), une guerre civile qui s'annonçait impitoyable. Enfin l'Irak voyait des ennemis partout dans ce drôle de conflit: Kurdes d'Irak, déjà aux trois-quart indépendants, prétendant élargir encore leur espace pétrolier, sunnites minoritaires mais revanchards contre le nouveau régime chiite qui les avait supplantés.

3) les Etats-Unis et leurs alliés commençaient à prendre davantage de précautions de langage. Visiblement, côté occidental, on tentait d'imaginer d'autres voies de sortie avec Lakhdar Brahimi, le nouvel envoyé spécial, algérien comptant sur de puissants alliés familiaux dans le Golfe.

Bref, Bachar n'est plus considéré comme le fils de famille un peu perdu entre la multiplicité des services secrets, et les chefs de la vieille garde. Il a tout réorganisé à sa guise, et son principal collaborateur est désormais le général Ali Mamlouk, le grand réformateur du système.

Antoine Blanca

* La diplomatie française n'a cessé de mettre  en garde le Ministre contre l'euphorie qui gagnait certains cercles gouvernementaux...
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  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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