3 mars 2012
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Un seul président de grand club de foot a poussé des cris d'orfraie après l'annonce de Hollande d'un nouveau taux d'imposition pour les très hauts revenus: M.Seydoux, de la prestigieuse équipe de
Lille (LOSC). Un seul joueur a parlé à la presse, Jallet, du PSG, d'habitude plus réservé. Des exceptions qui ne doivent pas masquer la réalité: la soixantaine de joueurs de haut niveau gagnant
en France plus de 1million d'euros par an de salaire, se sont mis à faire des calculs et à regarder de plus près leur fiche de paye.(noter que le calcul de l'impôt se fait à partir de 1 million,
cette dernière somme n'est pas concernée)
Mais M.Seydoux a mis la barre de ses critiques beaucoup plus haut: la proposition du candidat socialiste mettrait, selon lui, en péril l'avenir du football français. Pas moins. Cet homme du Nord
galéje. Il quitte l'univers des ch'tis pour celui, moins ensoleillé mais plus fantastique, du grand Pagnol. Regardons de plus près la réalité: il y a en France environ 1800 joueurs
professionnels repartis dans trois divisions. Seuls 3 à 4% d'entre eux seraient concernés par le taux d'imposition annoncé. Mais puisqu'il est question du foot français, ce sont des dizaines de
milliers de jeunes, autant d'entraîneurs et de dirigeants, des millions de supporteurs, qui n'ont rien à voir avec le professionnalisme. Comment les ignorer? Le foot, chez nous, ce sont eux,
avant tout.
En fait c'est du seul football de niveau européen (Champion League et European League) dont il est question dans l'esprit de M.Seydoux. Personnellement j'ai la faiblesse de
penser aussi que, si nous voulons tenir la dragée haute aux grands clubs britanniques, allemands, italiens et espagnols, il nous faut garder nos vedettes nationales et être en mesure d'en
recruter à l'étranger. Mais doit-on faire dépendre la politique de justice fiscale en France de nos enthousismes de supporteurs de foot télévisé? En outre, je suis persuadé qu'il est inéluctable
à court terme que les politiques fiscales, dans les pays européens concurrents, rejoignent notre manière de voir l'avenir. Peut-on imaginer qu'Espagnols, Italiens, Anglais et Alllemands
supportent longtemps de telles disparités dans la justice devant l'impôt. En fait, nous sommes en train de tracer le bon chemin.
Le monde sportif n'est, globalement, pas touché par les projets socialistes. Ni les athlètes, ni les hand-balleurs, ni les basketteurs, ni les boxeurs...ne manifesteront d'inquiétude. Certains
joueurs de tennis? Ils sont rares à atteindre les sommets, et tous sont déjà domiciliés en Suisse, comme nombre de nos "patriotes" chanteurs et compositeurs.
La priorité doit aller aux centres de formation, secret de la promotion de nos grands footballeurs. Nantes F.C. a été exemplaire dans ce domaine. La disparition de cette activité dans le
chef-lieu de Loire-Atlantique n'a été dramatisé par personne. Là réside pourtant notre avenir. Prenons le F.C.de Barcelone: 75% de ses 80 professionnels (une équipe en 1ère, une en 2e division)
ont été formés par le Club catalan. Y compris le prodige argentin, le lutin Messi.
Antoine Blanca
Antoine Blanca