3 septembre 2012
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L'avez-vous su? Le 24e congrès de l'Internationale socialiste vient d'être célébré au Cap, le grand port du bout de l'Afrique. En France cette réunion, avec ses 700 délégués représentant des
dizaines de millions d'adhérents dans 115 pays et des centaines de millions d'électeurs, est mediatiquement passée inaperçue. Enfin presque: Ségolène Royal l'a sauvée du total anonymat en
accordant un entretien à un journaliste du Figaro. Elle l'a littéralement inondé de larmes. "Je viens de subir une humiliation, une injustice", a-t-elle dit en substance. Il était
question de La Rochelle, de son élection perdue, de son absence à l'Université d'été du PS. Ses dirigeants l'ont envoyée dans l'hémisphère sud pour y représenter la France. Une consolation ou une
préfiguration des tâches qui attendent la toujours présidente de Poitou-Charentes. Pas mal pensé: pour Ségolène, Ségolène est le monde, et le monde est Ségolène.
Mais mon propos voulait surtout souligner la quasi-inexistence politique, de nos jours, de l'IS. Au Cap on s'est contenté d'adopter à l'unanimité des textes préparés à l'avance par la commission
des résolutions réunie à Londres (siège du secrétariat général). On peut y lire, grosso modo, que le Bien est mieux que le Mal, que la justice sociale est souhaitable pour tous les peuples de la
planète, que le paix vaut mieux que la guerre...Les dernières fois que le socialisme a manifesté un internationalisme actif se situaient dans les années 1970 (coup d'Etat au Chili, dictatures
dans le Cône sud des Amériques, renaissance démocratique au Portugal et en Espagne...). A partir du milieu des années 1980, l'IS a fermé pour non-travaux.
Le seul fait éminemment positif que je retiens: le congrès s'est tenu en République sud-africaine, reçue par l'ANC, le parti de Mandela. Cela a donc été un événement majeur pour un continent qui
connaît de grands bouleversements.
Pour les pays européens, pour débattre des crises du Moyen-Orient, parler de paix, de guerre et d'utilisation pacifique du nucléaire en Iran et ailleurs, il est préférable de rester dans le cadre
du Parti socialiste européen, le PSE. Car l'IS n'est plus qu'un décor, une cathédrale n'ouvrant ses portes que pour des messes chantées.
Antoine Blanca
Antoine Blanca