Les pays occidentaux paraissent vouloir se donner du temps pour tirer toutes les conséquences de la victoire d'Hassan Rohani vendredi dernier à la présidentielle, pourtant bien encadrée par la République islamique iranienne.
Victoire inattendue mais d'autant plus réjouissante pour la démocratie.
On m'objectera que de toute manière la réalité du pouvoir est détenue par le Guide suprême, Ali Khaménéi; que le nouvel élu sort, lui aussi du sérail des mollahs; que le régime continuera de
contrôler les forces de sécurité. Mais ce serait ignorer la puissance du mouvement populaire qui s'est exprimé dans la joie et l'espoir.
Les électeurs ont voté massivement (72% de participation) avec une intelligence et un sens politique collectifs extraordinaires. Ils ont moins dit OUI au candidat le plus modéré, que NON à tous les autres: au plus intégriste religieux, au plus ardent défenseur de la provocation atomique, à l'héritier présomptif d'Ahmadinéjad.
Le peuple iranien a fait sa part du chemin. A nous, occidentaux de faire savoir que le message a été reçu*. Les Iraniens veulent vivre en paix, libérés économiquement de toutes les sanctions discriminatoires que le président sortant entretenait avec un goût marqué pour la provocation. Ils veulent la libération vestimentaire et légale des femmes, la liberté de l'information, de la création culturelle.
Le grand cri démocratique devrait nous assourdir. Normalement seul M. Nétanyahou pourrait se sentir frustré: les excès de langage d'Ahamdi(nedjad) étaient ses meilleurs atouts de propagande.
Antoine Blanca
* seul, pour le moment, le Président Hollande s'est exprimé avec clarté depuis le sommet du G8. Seule note positive
dans la morosité ambiante...