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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 11:35

Dans les cas d'enlèvements de personnes dans des régions ou des zones à risque, le premier impératif est, pour les responsables politiques, d'agir dans la discrétion. Cette position se heurte à nombre d'obstacles:

la presse: sa vocation est d'informer et de rechercher par tous les moyens les informations que les pouvoirs publics leur refusent.


les familles: elles sont impatientes et ont tendance à estimer que le gouvernement n'en fait pas assez; frustrés ou en colère, il arrive que certains de ses membres rompent la loi de la discrétion; le Quai d'Orsay emploie beaucoup de moyens pour les calmer, notamment en recevant très régulièrement les familles, pour commenter de près la situation et partager avec elles les raisons de certains silences.


la gestion de conflits internes: quelques fois il y a débat agité entres les services français impliqués dans la recherche d'une sortie de crise. DGSE, diplomatie, défense nationale; la coordination s'impose alors que certains hésitent à mettre sur la table commune les informations recueillies auprès de sources qui leur appartiennent.

 

A peine les sept membres de la famille française enlevés au Cameroun, à la frontière avec le Nigéria, rapatriés, les journalistes ont commencé à s'agiter. Sur le thème: puisque on continue à rien nous dire on va, nous, continuer d'enquêter, quitte à mettre en péril des négociations d'avenir.


En vérité, il n'existe pas de formule unique pour négocier la libération de compatriotes enlevés. Tout dépend du pays, de l'organisation avec laquelle on doit traiter, de l'existence ou non d'intermédiaires fiables. On ne négocie pas de la même manière avec des djihadistes nigérians qu'avec, par exemple, de chababs somaliens. Si la France ne ferme la porte à aucune possibilité, on évite d'utiliser la force qui risque de mettre en péril la vie des otages. Cette fois la coopération avec le Nigéria et le Cameroun a été exemplaire et efficace. La DGSE et le renseignement militaire ont réalisé un travail remarquable.

 

A  présent il s'agit de libérer, en sauvegardant leur vie, les otages détenus par les "Al qaïdistes" au nord du Mali. Là-bas, notre armée, souvent aidée par les efficaces militaires tchadiens dans la phase actuelle, a pratiquement décapité, puis liquidé AQMI et son matériel. On évite de chiffrer. Mais plus de sept cent djihadistes auraient été neutralisés et les véhicules qu'ils utilisaient dans la première partie de l'opération gisent calcinés dans le désert. A un cas près, les otages sont en vie. Il faut les libérer sans les sacrifier.

 

Antoine Blanca

 


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  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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