29 mars 2012
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Les plus anciens d'entre nous s'en souviennent: les réunions des représentants des "pays non alignés" étaient suivies de près, avec toujours un vif intérêt (et souvent, une pointe d'inquiétude) par les grandes puissances, de Washington à Moscou, en passant par Paris et Londres. Quand les leaders de ce qu'on appelait alors le Tiers-Monde célébraient un sommet, dans l'île croate de Brioni, à New-Delhi ou à Jakarta, les déclarations des uns et des autres étaient examinées à la loupe. Nehru, Tito, Soekarno étaient alors de grandes vedettes de la scène mondiale, des acteurs vigilants dans les processus de décolonisation alors en cours en Afrique, des protagonistes importants à l'Assemblée Générale de l'ONU.
Le groupe formé par le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, communément appelé BRICS, par commodité, a une tout autre origine, et pourrait être tenté de se chercher une nouvelle ambition. Représentant 40% de la population de la planète, les gouvernements de ces cinq pays ont simplement décidé, il y a peu de temps, de se consulter régulièrement et, dans toute la mesure du possible, de coordonner leur action dans les domaines économique et financier.
A partir d'aujourd'hui ils tiennent conclave à New Delhi. Leur ordre du jour est déjà fixé et les experts économiques des Cinq ont produit et remis les documents qui serviront de base aux discussions des illustres participants à ce sommet. Mais le centre principal d'intérêt doit être cherché dans les "questions diverses" du plan de travail. Au moment où les experts doivent laisser la place aux homme d'Etat. Le BRICS, groupe de consultation et, éventuellement, de pression, va-t-il se transformer, sous une forme ou une autre, en une instance permanente, sinon structurée, susceptible d'intervenir de tout son poids dans les domaines politique et diplomatique?
A mes yeux, une telle décision pourrait confirmer les nouveaux équilibres qui se sont déjà manifestés dans la communauté des nations.
Antoine Blanca