16 novembre 2009
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Le 20 novembre va être donné le coup d'envoi des fêtesdu centenaire de la Révolution mexicaine de 1910, dont la figure
initiale fut Francisco Madero, mais dont les héros les plus visibles restent Emiliano Zapata et Francisco (Pancho) Villa. Ils sont le coeur de la Chanson de geste d'une nouvelle chevalerie,
venue des profondeurs d'un peuple qui prit les armes contre les puissants de leur pays, et contre ceux qui, au-delà de ses frontières, l'avaient humilié, défiguré et asservi. A la lutte contre
les chaînes imposées par une oligarchie esclavagiste, s'ajoutait la revendication de la mémoire historique des peuples aztèque et maya et la volonté de doter le Mexique d'intitutions sociales,
démocratiques et fédérales.
C'est dans cet esprit que fut adoptée la Constitution de 1917, théoriquement toujours en vigueur. Elle se voulait l'apogée d'un mouvement essentiellement socialiste et anticlérical.
Malheureusement les cérémonies commémoratives officielles vont être contrôlées par le gouvernement Calderòn et son parti conservateur, le PAN (Parti d'action nationale), autrement dit par les descendants spirituels de ceux que la Révolution voulait abattre à jamais. Comptons sur eux pour édulcorer un maximum la signification de l'événement.
Quant au Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), héritier proclamé des Madero, Zapata, Villa, Calles et Càrdenas, s'il a dirigé le pays sans interruption pendant quelque soixante dix ans (le mandat présidentiel est de six ans, non renouvelable), il s'est aussi laissé dériver vers des douceurs droitières inavouables. Avec, à la fin du siècle dernier, des relents de corruption fort incommodants. Ce n'est pas par accident qu'il a perdu le pouvoir fédéral.
Mais l'oeuvre accomplie depuis la stabilisation politique de 1929 est considérable. Scolarisation massive, fin de l'analphabétisme, droit à la santé, large diffusion d'une presse de qualité, universités prestigieuses, musées de renommée internationale, suffrage universel effectif, renouvellement régulier tous les six ans à la tête de l'Etat fédéral. Tous les points évoqués peuvent donner matière à critique. dans leur application. Mais pour l'essentiel ils corresponent à la réalité dans laquelle sept citoyens mexicains sur dix se reconnaissent en 2009.
La Révolution de 1910 et la Constitution de 1917 ont bel et bien changé le visage du pays et lui ont donné les couleurs métissées dont il s'enorgueuillit aujourd'hui.
J'aime à réciter ce dialogue imaginaire entre Madero, le premier chef historique, un intellectuel, et Zapata, son successeur paysan;
Excusez-moi, monsieur Madero, mais je n'ai pas fait la Révolution pour devenir propriétaire terrien ou patron d'entreprise. Et si, par malheur, nous ne tenons pas nos promesses, on prendra de nouveau les armes et nous appelerons à la rebellion.
Antoine Blanca
C'est dans cet esprit que fut adoptée la Constitution de 1917, théoriquement toujours en vigueur. Elle se voulait l'apogée d'un mouvement essentiellement socialiste et anticlérical.
Malheureusement les cérémonies commémoratives officielles vont être contrôlées par le gouvernement Calderòn et son parti conservateur, le PAN (Parti d'action nationale), autrement dit par les descendants spirituels de ceux que la Révolution voulait abattre à jamais. Comptons sur eux pour édulcorer un maximum la signification de l'événement.
Quant au Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), héritier proclamé des Madero, Zapata, Villa, Calles et Càrdenas, s'il a dirigé le pays sans interruption pendant quelque soixante dix ans (le mandat présidentiel est de six ans, non renouvelable), il s'est aussi laissé dériver vers des douceurs droitières inavouables. Avec, à la fin du siècle dernier, des relents de corruption fort incommodants. Ce n'est pas par accident qu'il a perdu le pouvoir fédéral.
Mais l'oeuvre accomplie depuis la stabilisation politique de 1929 est considérable. Scolarisation massive, fin de l'analphabétisme, droit à la santé, large diffusion d'une presse de qualité, universités prestigieuses, musées de renommée internationale, suffrage universel effectif, renouvellement régulier tous les six ans à la tête de l'Etat fédéral. Tous les points évoqués peuvent donner matière à critique. dans leur application. Mais pour l'essentiel ils corresponent à la réalité dans laquelle sept citoyens mexicains sur dix se reconnaissent en 2009.
La Révolution de 1910 et la Constitution de 1917 ont bel et bien changé le visage du pays et lui ont donné les couleurs métissées dont il s'enorgueuillit aujourd'hui.
J'aime à réciter ce dialogue imaginaire entre Madero, le premier chef historique, un intellectuel, et Zapata, son successeur paysan;
Excusez-moi, monsieur Madero, mais je n'ai pas fait la Révolution pour devenir propriétaire terrien ou patron d'entreprise. Et si, par malheur, nous ne tenons pas nos promesses, on prendra de nouveau les armes et nous appelerons à la rebellion.
Antoine Blanca