7 août 2012
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François Hollande et son Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius ont acquis une conviction à propos du drame syrien: seules les démarches et les pressions diplomatiques peuvent, au vu de
la situation présente, contribuer à un commencement de solution. Aussi, tant au Quai d'Orsay que dans les Ambassades, ou encore à notre mission auprès de l'ONU à New-York, tout le monde est sur
le pont. S'il est vrai que le régime encore au pouvoir à Damas s'affaiblit politiquement de jour en jour, les gros bras de Moscou et de Pékin ne sont pas pour autant disposés à l'abandonner. A
moins, estime Paris, que l'on réunisse les conditions d'une sortie de crise auxquelles Bachar el Assad se verrait contraint de souscrire. La France ne renonce pas, mais nos diplomates
reconnaissent, en privé, que le scepticisme progresse dans les esprits.
D'autant que les urgences se multiplient.
Quand on apprend ainsi que, près de la capitale syrienne, une soixantaine de citoyens iraniens ont été enlevés par les 'rebelles', on est en droit de s'interroger sur les conséquences d'une
action d'une telle ampleur. Pour Téhéran, en effet, les victimes sont des pélérins chiites qui étaient en visite pieuse à la mosquée érigée à la mémoire de le fille de "l'Imam" Ali, gendre du
Prophète. Le mausolée consacré à Saïda Zineb est un lieu sacré de la confession chiite. Cette version est très vraisemblable, même si l'on est en droit d'estimer que les pélérins ont mal choisi
le lieu et le moment pour manifester leur piété.
Les pays de la région qui pouvaient le mieux participer à la recherche de la paix, sont eux-mêmes retenus par des difficultés internes majeures. Les Egyptiens à leur frontière avec Gaza (16
gardes ont été tués); les Turcs avec leur minorité kurde de nouveau en ébullition; les Libanais, certes partagés en deux camps, mais celui soutenant Damas étant le mieux organisé et, surtout, le
mieux armé (le Hezbollah). Sans compter que, chaque jour davantage, les chrétiens d'Orient sont menacés par les extrémistes...Enfin, comme nous l'avons déjà écrit, la pénétration d'Al Qaïda est
toujours plus effective sur le terrain des combats du côté des insurgés.
Reste donc bien l'activité diplomatique intense. Elle est moins spectaculaire qu'une opération militaire (d'ailleurs, qui frapper? où frapper? dans le cadre de quelle alliance?). Mais c'est la
seule à pouvoir faire avancer les choses.
Antoine Blanca
Antoine Blanca