19 septembre 2012
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A mes yeux l'Europe, celle que nous avons commencé de bâtir à Rome, en 1957, est notre plus belle réalisation collective depuis la fin de la IIe guerre mondiale. Elle a fortement contribué au rejet et à la liquidation des dernières dictatures (franquiste, salazariste, militaire grecque), est parvenue à consolider une nouvelle relation économique, culturelle et sociale avec les pays qui venaient d'accéder à l'indépendance, mis la défense des Droits de l'Homme au coeur d'un nouveau dispositif judiciaire international qui terrorise les autocrates d'hier, et prévient les possibles tentations de demain.
Un édifice de cette dimension, à la mesure d'une immense ambition, présente inévitablement des failles. Mais je considère que l'essentiel est de réparer, au fur et à mesure, en considérant que tout retour en arrière est impensable.
Avec une hargne que la crise ne peut que fortifier, les insuffiances du système sont mises en lumière par les adversaires provenant d'un peu partout. Dénoncées par tous, et en même temps. Mais toujours pour des motifs contradictoires. Les opposants actuels à l'Europe unie n'ont pas de solution crédible à proposer. Ni ensemble, ni séparément. Ils se contentent de casser les jouets en faisant le plus de bruit possible. Nous sommes nombreux, à gauche, à être en désaccord avec certaines des orientations néo-libérales de Bruxelles. Mais nous savons aussi qu'il n'y aura de changement que par la voie des urnes. Il appartiendra, notamment, au PSE, la force qui nous est commune, aux socialistes et aux réformistes de gauche, de transformer ce changement en réalité, avec le concours des grandes confédérations syndicales. En France, on nous dit qu'il y a des tiraillements dans la majorité gouvernementale. Cela ne nous étonne guère, même si cette constatation est à mes yeux lamentable.
Ce type d'agitation n'a rien de positif. Elle s'inscrit pourtant dans la tradition de cette frange de gauche, minoritaire par vocation, qui profite de chaque occasion, quitte à la provoquer, pour retarder la marche. Certains continuent de regarder avec sympathie cette nébuleuse anti-européenne ('Europe américaine', 'Europe des trusts', dénonçait-elle naguère). Nous ne croyons pas qu'une seule vraie proposition alternative pourra émaner un jour de leurs rangs. Mais la prédication anti-européenne mobilise des voix de militants et de sympathisants.
Antoine Blanca
PSE,Parti socialiste européen