12 juin 2012
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C'est entendu: tout citoyen est libre, dans la France républicaine, de manifester ses opinions et ses sympathies. Valérie Trierweiler comme les autres. Mais son statut a changé depuis le 6 mai.
Il est officiel et le moindre de ses gestes, de ses mots, de ses choix est susceptible d'être scruté et interprété. Elle l'a accepté de facto en se montrant aux côtés du Président dans toutes les
cérémonies de prise de fonction et dans son voyage aux Etats-Unis. Elle savait donc ce qu'elle faisait en apportant son soutien public, dans un duel électoral qui focalise l'intérêt de toute la
presse, à celui qui défie le choix institutionnel de son parti pour une circonscription deCharente-Maritime. Choix qui a été, rappelons-le, majoritairement ratifié le 10 juin par les électeurs de
gauche du premier tour. Madame Trierweiler est journaliste de profession et ne pouvait ignorer que sa démarche risquait d'avoir une répercussion négative, non seulement sur l'image de son
conjoint, Chef de l'Etat, mais aussi sur la campagne de tous les candidats de gauche en lice pour le tour décisif des législatives. Tout ce charivari pour donner le coup de pied de l'âne à
l'ancienne compagne de François Hollande (mère de ses quatre enfants). Elle a détourné le débat électoral de ses véritables enjeux. Pitoyable. Et, à mon sens, elle s'est disqualifiée pour occuper
une place aussi visible dans le protocole de la République.
Ce qui a les apparences d'un vaudeville que Feydeau aurait raté, est pourtant devenu une affaire politique d'actualité. La droite n'en espérait pas tant, à l'image des déclarations des compères
Raffarin et Bussereau qui se vengent sans doute d'avoir été, si souvent, électoralement humiliés en Poitou-Charentes par la candidate PS de La Rochelle.
Hollande jugera au moment opportun de la bonne décision à prendre. Il se serait bien passé d'un tel coup bas venant d'un être proche.
Le PS devra aussi, pour sa part, revoir sa copie concernant la méthode de désignation de ses candidats. Certains d'entre eux ont été choisis de manière jugée autoritaire par la base locale.
Certainement en contradiction avec l'esprit qui a présidé à la primaire citoyenne. Sinon pourquoi y a-t-il eu autant de "candidats dissidents"? C'était un peu le cas à La Rochelle. Mais comment
excuser le geste médiocre de Madame Trierweiler, expression même d'une sottise insondable, affection contre laquelle il a toujours été difficile de lutter.
Antoine Blanca
Antoine Blanca