6 septembre 2011
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Selon le quotidien financier new-yorkais Wall Street Journal les banques suisses détiennent 550 millions d'euros provenant de Libye, 347 d'Egypte et 51 de Tunisie. Naturellement la
Suisse n'est pas le seul coffre-fort ayant accueilli de l'argent à l'origine douteuse versé par des dictateurs, leur famille ou leurs prête-nom. Une douzaine d'autres pays sont concernés par
cette pratique criminelle. Et ils sont encore plus hermétiques car les dépôts moralement inavouables y sont effectués au travers de multiples sociétés-écran. Retouver la trace de ces
sources demandera des années sans avoir pour autant la certitude d'un aboutissement satisfaisant.
En revanche, en Suisse, les autorités font preuve aujourd'hui de bonne volonté, soucieuses qu'elles sont de faire oublier la mauvaise réputation de leur pays dans l'opinion internationale. C'est
ainsi que le responsable du "droit international" au Ministère des Affaires étrangères de Berne, Valentin Zellweger, a été formellement chargé par le Confédération de guider Tunisiens et
Egyptiens dans le maquis de la législation helvétique. Laquelle continue de s'opposer en tout état de cause, à communiquer la liste des avoirs de la famille Ben Ali ou de celle de Moubarak. Le
secret bancaire reste donc sacré. Il appartient donc aux gouvernements spoliés d'apporter les preuves de l'origine délictueuse de ces sommes. Autant dire que ce sera long en dépit de l'aide
apportée par la Banque africaine de développement ( soutien réel, technique et logistique, essentiellement au gouvernement tunisien). Il faut espérer que la porte entrouverte par les helvètes ne
soit pas seulement destinée à soulager la conscience calviniste des gnomes de Zurich.
Le cas de Tripoli est particulier, puisque des décisions formelles de l'ONU ont gelé tous les avoirs libyens à l'étranger. Il appartient à la seule organisation universelle de les débloquer au
profit du nouveau pouvoir ou d'ONG et autres agences spécialisées onusiennes reconnues pour leur probité et leur compétence. Au Conseil de Sécurité il faudra cependant discuter avec deux
puissances réticentes à toute aide aux rebelles, la Russie et la Chine, qui disposent, l'une et l'autre, du droit de véto.
Il est important aussi, en prévision d'un lendemain de victoire difficile à consolider, d'obtenir l'appui de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) au sein de laquelle le président Jacob Zuma
(Afrique du Sud) s'entête à reconnaître Kadhafi comme seul représentant légitime de la Libye.
Antoine Blanca
Antoine Blanca
4 septembre 2011
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Panama aujourd'hui, 3,5 millions d'habitants. Une capitale, Ciudad de Panama, un "port libre", Colòn, paradis fiscal, paradis des armateurs et du pavillon de complaisance. Mais surtout LE CANAL
qui aura doublé sa capacité en 2014. Aujourd'hui, 5% du commerce mondial passe par là. Pour nous, Français, LE CANAL c'est Ferdinand de Lesseps et, surtout l'un des plus grands scandales
politico-financiers de notre histoire républicaine.
Pour les Etats-Unis, le grand voisin, Panama incarne un moment essentiel du développement de son impérialisme. En 1903, quand la nouvelle voie reliant l'Atlantique au Pacifique devenait
opérationnelle, ce qui était une province colombienne se sépara providentiellement de Bogotà pour devenir un protectorat de Washington. Le canal était sous son contrôle direct. La sécurité du
nouveau pays (il se situe pour moitié en Amérique centrale, pour moitié en Amérique du sud), était assuré par une garde prétorienne (Garde nationale) dont la formation et le recrutement étaient
assurés par le grand frère du nord.
Avoir recours à ces rappels élémentaire d'histoire et de géographie, c'est tenter de mieux éclairer les enjeux de l'heure. Depuis l'élection à la présidence du milliardaire (roi des supermarchés)
Ricardo Martinelli, en 2009, le petit pays est en voie de redevenir le protectorat qu'il était avant l'intervention du général Omar Torrijos, chef de la Garde converti au nationalisme de gauche.
Les accords qu'il signa avec Carter, à la fin des années 70, allaient permettre de rendre LE CANAL aux Panaméens et de faire évacuer la "zone", enclave que les Etatsuniens occupaient en maîtres.
Pendant longtemps, l'Etat panaméen, dont l'exécutif émane du suffrage universel, est resté fidèle à la ligne patriotique définie par Omar Torrijos (lui-même disparu en août 81 dans l'explosion,
demeurée inexpliquée, de son avion). De 2005 à 2009 c'était son propre fils Martin qui présida aux destinées du pays. Mais il y a deux ans la candidate du parti "torrijiste", le PRD (membre de
l'Internationale socialiste) fut battue par le conservateur Martinelli, lequel entreprit aussitôt de libéraliser le système économique et social, de réintroduire les Agences de sécurité
américaines au coeur du pouvoir (WikiLeaks a apporté la preuve que la CIA avait contribué, avec sa meilleure technologie, à mettre sur écoutes les partis d'opposition et leurs chefs), de
supprimer les programmes sociaux. Le magnat new-yorkais Donald Trump vient d'inaugurer sa propre tour de 70 étages au bord du canal (lequel s'est transformé en une sorte de petit Manhattan et
Trump a déclaré, comme en passant, que son pays avait fait "une bêtise" en "rendant" LE CANAL).
Enfin, cerise sur le gâteau, le Président-milliardaire veut changer la Constitution qui lui interdit la réelection immédiate. Avec Martinelli pourtant le Panamà est un des pays les plus
inégalitaires d'Amérique latine (source: la Banque Mondiale). Le taux d'homicides a doublé en trois ans pour atteindre le chiffre de 22 assassinats pour 100000 habitants. Tout a été nivelé par le
bas: éducation, santé, assainissement, infrastructures routières et transports publics.
Martinelli s'est "offert" le pays où il fait prospérer son infrastructure commerciale, avec un statut , de fait, de monopole. Espérons que les citoyens pourront le faire partir dans deux ans.
Antoine Blanca
PS: la France a un intérêt tout particulier à observer ce qui se passe dans cettre zone stratégique des Amériques où nous comptons trois de nos départements.
Antoine Blanca
3 septembre 2011
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La Conférence annuelle des Ambassadeurs s'est tenue à Paris dans les derniers jours du mois d'août. Les séances plénières ont été suivies avec ponctualité, parfois avec un intérêt particulier en
rapport avec le sujet traité ou la qualité du conférencier. Mais bien de choses se passent aussi dans les couloirs. Retrouvailles chaleureuses avec les vieux amis, froideur affichée vis à vis
d'ennemis intimes. Et le discours traditionnel du Ministre, toujours sans surprise, est applaudi avec une courtoisie appliquée.
Mais le clou de la fête est toujours la visite à l'Elysée où le Président peut dire parfois des choses importantes, avant de serrer quelques mains choisies. Si cette année l'air ambiant avait été
à la morosité, parfois même à la bouderie, ce n'est pas le contenu de l'allocution présidentielle qui aura remonté le moral des troupes.
Habituellement crispé quand il parle à ceux qui le représentent à l'étranger, Sarkozy, en cette fin d'été, donnait nettement le sentiment d'effectuer une corvée imposée par la tradition, mais
superfétatoire sur le fond. Il avait l'esprit ailleurs. A Tripoli ou à Berlin, à Washington peut-être. En 2012 certainement et à sa campagne pour son improbable réelection. Les Ambassadeurs, eux,
pensaient, dans leur majorité, qu'ils auraient l'année prochaine un autre orateur à cette même tribune...Et qu'ils n'auraient rien à regretter à l'heure du changement.
Mal-aimés de la galaxie sarkozienne, nos diplomates assistent, en effet, impuissants, à la dégradation constante de notre service extérieur. Les affaires européennes, chinoises, russes,
nord-africaines, africaines... sont traitées par la cellule de l'Elysée. Les relations avec Washington sont devenues un monde à part, soumises aux caprices présidentiels. Pour tout le reste, les
avis de nos Ambassadeurs sont totalement ignorés.
Et surtout, ce qui était l'orgueil de notre pays à l'étranger, l'action culturelle et scolaire est en rapide décadence. Collèges et lycées ont des statuts disparates et sont, pour la plupart,
devenus des institutions privées et coûteuses. Le réseau des Alliances françaises, hier colonne vertébrale de notre culture au-delà des mers, s'enfoncent progressivement dans le néant. La langue
française est de moins en moins parlée. Tenir tête à l'impérialisme de l'anglais est aujourd'hui une illusion. Notre exécutif s'est résigné à cette situation en réduisant, année après année les
budgets.
Pauvre langue française, dont Sarkozy accélère l'agonie.
Antoine Blanca
Antoine Blanca
2 septembre 2011
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En s'échappant de Tripoli pour se confier à la protection des chefs des tribus alliées à la sienne, Kadhafi rejoue l'un de ses personnages favoris: celui du bédouin qui vient demander
l'hospitalité à ceux qu'il a naguère lui-même protégés et, parfois, enrichis. Il va partager avec eux le pain tajine, la kasra, les dattes et le lait de chamelle sous la tente traditionnelle.
Kadhafi, est un acteur qui peut jouer simultanément plusieurs rôles, en changer aussi facilement qu'il change de coiffure ou de burnous. Il va goûter, avec la délicatesse de ses doigts experts,
les meilleurs morceaux du méchoui qui lui a été préparé en guise de bienvenue. Mais il va user aussi de tous les moyens modernes de communication dont il dispose encore.
Pendant que se tenait une grande réunion internationale à l'Elysée sur l'avenir de son pays (sans doute, dans les coulisses, a-t-on parlé surtout gaz et pétrole), il a appelé à la résistance et
même à la guérilla. La guérilla? La Libye n'a pas une géographie propice à l'organisation de maquis. Ce n'est ni la Sierra Maestra, ni les Andes boliviennes. Reste l'action terroriste, les
sabotages, la séquestration de personnes. Tout cela dépend des tribus qui l'accueillent. Elles ne le livreront certainement pas mains et pieds liés. Mais je ne pense pas, non plus, qu'elles
accepteront de voir leur territoire servir de base arrière à un combat sans espoir. Les chefs du CNT ne veulent pas davantage d'une guerre civile. Ils l'ont dit. Et, même s'ils préfèrent, pour
des raisons diverses, voir Kadhafi mort, ils tenteront de négocier son départ et la libre circulation sur les terres tribales dont le contrôle leur échappe et leur échappera, en fait, toujours.
Car la priorité est désormais au rétablissement de l'ordre et de l'autorité. C'est à ce prix qu'ils pourront discuter, en termes acceptables pour le peuple libyen, les contrats d'exploration et
d'exploitation d'un richissime sous-sol. Contrats qui, seuls, intéressent vraiment, leurs nouveaux alliés.
Antoine Blanca
Antoine Blanca
1 septembre 2011
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Quand on mène une guerre contre des puissants on doit s'attendre à une vigoureuse contre-attaque. Dilma Rousseff en fait l'expérience, elle qui s'en prend, sans merci, à la corruption au sein des
cercles du pouvoir, et aux petits empires personnels que s'étaient taillés des "intouchables", tel l'ancien ministre de la Défense qu'elle avait défénestré après une audience de quelques minutes
(voir un précédent article).
C'est une sorte de coup d'Etat civil contre la Présidente que le grand hebdomadaire VEJA vient de dénoncer, avec beaucoup de précisions sur les individus impliqués, occupant tous de
hautes positions dans l'Etat ou dans les grandes entreprises nationales comme Petrobas.
Au coeur du complot: José Dirceu, un des proches les plus importants de Lula, membre fondateur du parti des travailleurs au pouvoir et, comme Dilma, ancien militant armé contre la dictature
militaire qui a gouverné le pays pendant 21 ans. Au cours du premier mandat de Lula, Dirceu occupait une fonction équivalente à celle de Premier ministre. En 2005, cependant, il fut contraint de
renoncer à tout, traduit devant le Tribunal Suprême comme organisateur du "réseau de corruption des députés" (le procès est d'ailleurs toujours en marche). La Chef de l'Etat lui a fait durement
entendre qu'il ne devait pas compter sur elle pour revenir aux affaires. Alors il a agité ses réseaux et, selon VEJA, mis en place une sorte de gouvernement parallèle.
Selon nos informations Dilma, loin de se laisser intimider, est en train de crever l'abcès et de débarrasser de son pus l'une des plaies de son pays, la corruption, Elle fait preuve en
l'occurrence de la détermination qui a manqué à son ami et précécesseur dans la haute fonction qu'elle occupe. Lula a toujours eu tendance à se montrer tendre avec ses fidèles et compréhensif
avec ses alliés du PMDB (parti fourre-tout majoritaire au Parlement). Dilma s'applique, quant à elle, à nettoyer les écuries d'Augias.
A mon avis en secret accord avec son ami ex et sans doute futur président. Car leur relation est indestructible.
Antoine Blanca
Antoine Blanca
30 août 2011
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Peut-être a-t-il été surpris par le style décalé de l'interviwer un peu insolite de Canal+; sans doute lui a-t-il tendu sa "mauvaise oreille", celle sans assistant acoustique, il n'empêche que le
diagnostic du Dr.Michel Rocard a été sans appel concernant la santé de DSK: il a été victime à New York, a-t-il affirmé, de sa maladie mentale, autrement dit du cerveau. Une révélation, car nous
étions nombreux à ne pas situer les raisons de l'impétuosité de l'alors patron du FMI, dans cette partie supérieure du corps. Peut-être que depuis qu'il a été investi de responsabilités
bipolaires, Arctique et Antarctique, le bon docteur ne peut concevoir les incidents de la vie que situés aux extrêmités. De la tête aux pieds en quelque sorte.
Il faut aussi savoir que le diagnostic du bon docteur pourrait être tenu pour celui d'un expert de la chose. Un ancien ministre portugais m'a ainsi confié que Michel Rocard, alors simple
dirigeant et député PS, exigeait, quand il était invité à Lisbonne à l'occasion d'une réunion internationale, d'avoir une présence féménine dans son lit pour pouvoir dormir. On faisait en sorte
de lui apporter l'apaisement requis.
Depuis peu il se contente du doudou de son enfance, qu'il aurait miraculeusement retrouvé.
Quoi qu'il en soit, il s'agissait là d'une bonne solution. Cela assurait la tranquillité de la femme de chambre de service, celle de la puissance invitante (le PS portugais) et facilitait une
nuit paisible au camarade Maire de Conflans Sainte Honorine, qui se montrait le lendemain brillant conférencier.
Le souvenir de cette confidence lusitane m'a aidé à interpréter le curieux diagnostic rocardien sur le comportement sofitelien de son ex-ami, et néanmoins camarade, Dominique. Deux
malades du cerveau, somme toute, cela créé des liens.
Antoine Blanca
Antoine Blanca
29 août 2011
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Les militants socialistes ont le sentiment d'être traqués depuis qu'ils ont choisi le mode de désignation le plus démocratique de leur candidat. Quoi qu'ils disent ou ne disent pas, quoi qu'ils
fassent ou ne font pas, les analystes le tournent en dérision ou en suspicion. A l'instant je viens d'entendre le correspondant de BFM-TV à Marseille commenter ainsi la venu de Martine dans cette
ville: "elle donne une conférence de presse, loin des dissensions, des attaques, des petites phrases assassines de La Rochelle..." Il aurait sans doute eu du mal à définir ce qu'il qualifie si
légèrement de dissensions ou encore de préciser quelles ont été les petites phrases assassines ?
Cela dure depuis des semaines et va s'amplifier d'ici au 16 octobre, après la désignation définitive de celui ou de celle qui portera les couleurs du Parti. Or, n'en déplaise à la presse, les
candidats et candidates à la candidature et, en général, leurs supporteurs, ont démenti ces méchantes annonces. Les réunions de La Rochelle ont même été exemplaires. Chacun, chacune des
personnalités concernées a, comme c'est naturel, souligné sa différence. Les autres participants ont fait preuve, pour leur part, de patience, de sang-froid et, souvent, d'humour face à cet
harcèlement incessant. Alors, amis journalistes, faites preuve d'un minimum d'objectivité. Reconnaissez que le Parti socialiste vous a donné matière à commentaires, à polémiques quand la droite
se contente d'interpréter, avec très peu de variantes, les notes concoctées par la cellule COM de l'Elysée.
Ce pouvoir, justement, privé d'inspiration, incapable de créativité, désarçonné par la capacité de la gauche à demeurer fondamentalement unie et responsable. Harlem Désir a eu raison de
rapprocher le discours de Guéant de celui de Gollnisch. Nous savons que le Ministre ne fait pas partie d'une telle idéologie. Mais il se comporte, par opportuniste, comme s'il l'avait adoptée.
Or, à force d'imiter, on finit souvent par s'identifier au personnage que l'on interprète.
Antoine Blanca
Antoine Blanca
29 août 2011
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Nous nous sommes longtemps résignés, à gauche, à voir Israël traiter par le mépris la loi internationale que seule l'ONU (créatrice de cet Etat) est fondée à définir. Il est temps pour le PS de
mettre fin à cette tolérance coupable. La coïncidence, bien opportune pour le gouvernement ultra conservateur de Tel Aviv, entre l'attentat d'Eilat et l'interruption, pour des impératifs de
sécurité nationale, des manifestations massives des Israéliens contre l'injustice sociale, nous éclaire sur les médiocres calculs de Nétanyaou et de la coalition qui l'appuie. Aharonot,
le grand quotidien populaire israélien, reconnaît sans ambages la complicité de fait entre extrémismes des deux bords: "...Israël doit veiller à ne pas trop lourdement entamer le potentiel
militaire d'un Hamas qui reste paradoxalement nécessaire pour contrecarrer un tant soit peu l'activisme et la concurrence du Jihad islamique". Tout le monde comprend qu'il s'agit surtout de ne
pas affaiblir le Hamas face à ses frères palestiniens reconnus, eux, par la communauté des Nations.
Bloquer les manifestations populaires (300000 personnes dans la rue de ce petit pays), bloquer toute tentation de réduire le budget de la défense. Opération réussie pour le moment, comme est
réussie l'inacceptable reprise de la colonisation destinée à chasser les Palestiniens de leurs maisons et de leurs terres. Un autre quotidien de Tel Aviv, Ha'Aretz, dénonce "cette
culture de l'impasse" qui explique les récentes manifestations par "un sentiment de désespoir et de vacuité qui émane de la conviction que tout est identique et que le seule chose qui change en
Israël, c'est la situation des citoyens qui empire chaque jour".
Nous, Français de gauche, sommes déterminés à continuer de garantir la sécurité d'Israël et de son peuple à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. Cela n'est pas négociable. Mais cela nous
donne le droit d'exiger une négociation immédiate en réponse à la demande de l'ONU de création d'un Etat palestinien impliquant la fin des occupations de terres, la mise en oeuvre d'un projet
commun de paix et de développement. C'est cette voie, que seul le gouvernement Rabin avait tenté d'emprunter qui garantira l'avenir d'Israël.
La gauche française ne doit pas faire de concession sur ces exigences internationalement acceptées.
Antoine Blanca
Antoine Blanca
27 août 2011
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Les Algériens ont le terrorisme en horreur. Liquider les maquis et les tueurs du GIA, les groupes islamistes armées, a coûté des dizaines de milliers de vies, des civils dans leur majorité. Le
cauchemar devait durer sept ans. Les sept derniers du XXe siècle. Les cadres de cette armée d'assassins fanatiques avaient été formés pendant le djihad contre les soviétiques en
Afghanistan. Les instructeurs américains, avec un manque stupéfiant de vision de l'avenir, ont joué un rôle essentiel dans la naissance de cette nouvelle force de "soldats d'Allah". Pour le
malheur de nombre de pays musulmans, pour le malheur de nous tous.
Les précurseurs politiques du GIA, organisés en un "Front islamique du salut, FIS" avaient pourtant gagné les élections locales en 1990, et étaient sur le point de conquérir démocratiquement le
pouvoir, au 2e tour des législatives. L'ANP, l'Armée Nationale Populaire, décida alors d'interrompre le processus et de procéder, manu militari, à la liquidation de l'islamisme armé. Ce
fut la seule fois de ma vie où j'approuvais une intervention de ce type. Et je ne fus pas le seul.
Aujourd'hui le peuple algérien est vacciné contre la tentation djihadiste. Lors des premières manifestations démocratiques, au printemps dernier, des leaders de l'ex-FIS, M. Belhadj par
exemple, redoutable prédicateur, tentèrent de revenir sur le devant de la scène et d'exploiter le mécontentement à leur profit. Ils furent chassés sans ménagement des mosquées, sous les huées,
par les fidèles. On ne les a plus revus.
C'est la crainte de cet improbable retour qui a retenu les Algériens lors du "printemps arabe". Il a suffi que le pouvoir procède à quelques réajustements sociaux et économiques pour que tout
rentre apparemment dans l'ordre. L'ANP et ses chefs, vrais patrons du gouvernement du pays, s'ils ne sont ni aimés, ni même respectés, sont toutefois perçus comme un rempart protégeant les
citoyens contre un extrémisme moyennageux dont personne ne veut entendre parler. Il y a comme un pacte tacite entre les généraux et l'opinion publique. Ils doivent affronter, ensemble, un ennemi
qu'ils haïssent. Quitte à fermer les yeux sur une gouvernance désastreuse.
L'attentat kamikaze qui vient de frapper l'Académie militaire inter-armes de Cherchell, est le fait de cellules itinérantes qui ne trouvent pas de relais véritable dans la population. L'AQMI
dispose de moyens financiers et de tueurs, mais aucun appui populaire. Les postes de commandement sont disséminés aux quatre coins du Sahara. Un seul groupe se trouve en permanence quelque part
sur le territoire algérien, dans sa partie la plus peuplée. Ils agissent comme s'ils étaient en territoire étranger.
Antoine Blanca
Antoine Blanca
26 août 2011
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Après le départ négocié du Général Pinochet, les partis démocratiques et les électeurs avaient agi avec prudence, circonspection. Ils savaient le temps du dictateur terminé, mais pas ce qu'il
avait mis en place. On retrouvait les libertés publiques. Mais le pinochétisme avait été aussi une politique économique inspirée directement par les "Chicago's boys" dont la doctrine avait été
adoptée par la droite américaine. Bientôt elle ferait les beaux jours de Mme Thatcher et de M. Reagan. Dans les principaux ministères ce n'étaient pas les militaires qui gouvernaient, mais les
promoteurs des théories les plus réactionnaires du néo-libéralisme.
Jusqu'à l'élection de M. Piñera, les présidents qui se succédèrent se réclamaient de la démocratie sociale, qu'ils fussent démocrates-chrétiens ou socialistes. Ils s'appliquèrent, avec la
majorité législative qui les soutenaient, à redonner une pleine respectabilité nationale et internationale à leur pays, sans oser s'attaquer aux fossés inégalitaires créés par le régime disparu.
Lors des dernières élections générales le peuple de gauche avait espéré que l'heure était venue de redonner un souffle social à un pays connu pour sa tradition progressiste. Tel ne fut pas le
cas. Au deuxième tour, une bonne partie des électeurs de gauche refusa de trancher entre le centriste Eduardo Frei et le droitier souriant Sebastiàn Piñera. Ce dernier bénéficia de cette
réticence marquée.
Mais aujourd'hui le débat s'est déplacé dans la rue. D'abord par les lycéens et les étudiants, désespérés par tous les déséquilibres qui bloquent les jeunes issus des milieux modestes à la porte
des études supérieures. Ils sont descendus dans les places et les avenues, massivement et avec un sens aigu de la créativité et de l'humour. Aujourd'hui ce sont les salariés qui sont appelés à la
grève.
La popularité présidentielle est tombée au plus bas. Espérons que les forces démocratiques tireront la leçon de la situation: l'indécision et la frilosité ont aussi leur coût.
Antoine Blanca
Antoine Blanca