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2 avril 2015 4 02 /04 /avril /2015 10:12

Le PS est une formation ouverte au débat. Il doit, en principe, se préparer suivant un certain ordre, une certaine logique statutaire. En apparence cela se passe effectivement ainsi, les sections locales faisant remonter aux fédérations départementales les propositions d'orientation qui, discutées et analysées, accoucheront de motions. Ce sont ces dernières que l'on discutera, et sur lesquelles on votera dans chaque congrès fédéral (départemental). A Poitiers, les 5, 6 et 7 juin, les délégués trancheront et le PS aura sa ligne politique officielle et ses nouveaux dirigeants. Voilà pour la théorie.

Mais dans la pratique il en va autrement: ceux et celles qui se considèrent comme des ténors, ont tendance à s'affranchir de la règle commune. Ils et elles préparent, en parallèle, la promotion de leur personne et, accessoirement, de leurs idées. Au lendemain d'une défaite, pourtant anticipée, chacun fait entendre sa propre musique, en espérant qu'elle rencontrera l'écho le plus large. Il en va ainsi d'Arnaud Montebourg que l'on disait reconverti dans l'entreprise privée. Mais reconversion ne signifie pas, selon son éthique personnelle, limitation de son champ d'action: c'est ainsi qu'il s'étend longuement sur les ondes, pour critiquer l'action de Hollande depuis son entrée à l'Elysée en 2012. Comme Montebourg n'a cessé d'occuper des postes ministériels jusqu'à une date récente, chacun pourra mesurer l'intensité de sa souffrance silencieuse sous les ors de la République pendant plus de 2 ans. La décence ne l'étouffera pas...

Martine Aubry (j'avais voté pour elle au 1er tour de la primaire présidentielle) rassemble, de son côté, ses troupes en vue des instances de Poitiers, tout en tâchant de tirer les ficelles de ceux qu'on nomme "frondeurs". L'échec des départementales est dû, selon la maire de Lille, aux erreurs de l'exécutif national. En particulier, sans doute, celui, particulièrement cruel, subi dans son propre département du Nord...

Je me limiterai à ces deux cas* d'école qui m'indisposent particulièrement. Quand on est membre d'un parti aux pratiques aussi démocratiques que celles du PS, on pourrait s'exprimer dans le respect de la règle commune: mais cela impliquerait une dose de modestie et d'esprit de partage. Sans doute une réflexion inopportune de socialiste démodé...

Antoine Blanca

* Christiane Taubira et Cécile Duflot se sont aussi illustrées dans le même temps comme donneuses de leçon. Ni l'une, ni l'autre n'appartient au PS. Mais la première nommée est ministre et devrait mieux observer un devoir de réserve, respecter l'indispensable solidarité gouvernementale. La seconde nous a habitués à des excès de langage.
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1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 14:59

Dimanche 22 mars le PS perdait le 1er tour des départementales en France. En Andalousie, au même moment, ses camarades espagnols raflaient la mise sur le parlement de la plus vaste région d'Espagne. Séville, Cordoue, Màlaga, Grenade, Almeria, Jaén, Cadix, autant de provinces dans l'escarcelle du PSOE que certains bons esprits disaient à la dérive. La droite au pouvoir dans le pays, le PP de M. Rajoy, perdait 17 des 50 sièges qu'elle détenait*. ( Seule la pauvre province de Huelva lui donnait une majorité relative). La nouvelle présidente de l'exécutif andalou, Susana Diaz**, voit son pouvoir renforcé. Dans son fief, bien entendu, mais aussi dans son parti, lequel est toujours en quête d'une relève crédible.

Dix jours sont passés et il ne fait aucun doute que les socialistes continueront à diriger la Junte de la communauté autonome d'Andalousie. Avec, pour la première fois, une femme à sa tête. Un autre enseignement à retenir de cette consultation: la formation politique qui fait le buzz en Espagne, Podemos (en bon français, yes we can) est susceptible, avec ses 15 élus, de jouer un rôle dans la législature. Encore faut-il qu'elle parvienne à corriger son esprit brouillon par nature. Hier encore, ses élus andalous et sa direction nationale ne cessaient de se contredire, les premiers posant des conditions invraisemblables, l'autre (désormais seule officiellement en charge de la négociation avec le PSOE andalou) souhaitant ouvertement un accord. A Séville on posait des "conditions", à Madrid on faisait des "propositions" à débattre...

En tout état de cause l'Andalousie continuera avec les socialistes, et Susana Diaz la présidera. Les autres devront choisir entre confort d'éternels opposants et difficile chemin d'élus chargés de responsabilité.

Antoine Blanca

* Le parlement andalou est composé de 108 députés. Le 22 mars ont été élus: 47 socialistes, 33 PP, 15 Podemos...
** Susana Diaz a conduit la campagne victorieuse, son prédécesseur, PSOE aussi, José-Antonio Grinan, s'étant conformé à sa promesse de ne remplir que 2 mandats.
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31 mars 2015 2 31 /03 /mars /2015 10:00

Pendant près de trois ans nous avons assisté à un incroyable déchainement médiatique destiné à affaiblir la personnalité du Président Hollande. Je fais naturellement la part légitime qui revient aux différences politiques. Mais l'acharnement des grands hebdomadaires allait au-delà de l'acceptable en démocratie. Si nous pouvons nous attendre au pire de la part d'une publication proche de l'extrême-droite telle que "Valeurs actuelles", il n'en va pas de même pour des magazines dits de référence comme "L'Express" (7 couvertures en moins d'un an destinées à ridiculiser, voire à avilir Hollande).

Mais je constate qu'après les événements de janvier la presse en général a pris acte de la dignité du comportement du Chef de l'Etat. "Un sans-faute"a été l'appréciation quasi-générale. Et on s'est alors opportunément souvenu que l'hôte de l'Elysée était parvenu à se faire respecter sur la grande scène internationale, qu'il avait fait preuve de détermination et de clairvoyance dans la lutte contre le terrorisme dans l'Afrique qui nous est proche (et empêché un génocide à la rwandaise en République centre-africaine), apporté notre contribution pour stopper l'offensive de Daech en Irak. Consolidé enfin notre place en Europe, tout en négociant habilement pour continuer à bénéficier d'un taux exceptionnel pour nos emprunts.

Or voilà que la dernière couverture de "Marianne"(avec une large diffusion d'affiches la reproduisant), avec pour titre "Hollande à la dérive", avec une photo peu flatteuse de notre Président, revient aux pires pratiques indignes. Le fait que cet hebdo ne survit que de plus en plus difficilement, ne saurait justifier qu'il ait recours à l'insulte pour tenter de plaire à une frange, aujourd'hui majoritaire, de l'électorat. Certains persistent à penser qu'il s'agit d'une publication de centre-gauche. Ils se trompent. Elle est simplement racoleuse, sans autre principe que celui de caresser l'électorat dans le sens du poil. "Marianne" est devenu un tract qui s'est affiché dans tous les kiosques à journaux du pays. Je le dénonce comme tel.

Antoine Blanca

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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 08:57

En matière d'élections j'ai acquis une expertise certaine. A peine sorti de l'enfance, dans mon bled du sud algérois, j'ai suivi, aux côtés de mon père, les commentateurs parisiens donnant les résultats des législatives, avec la note explicative qui convenait. Cette dernière était d'autant plus nécessaire pour nous que, ni papa, ni moi, n'avions encore jamais mis les pieds en "métropole". Normandie, Auvergne, Aquitaine, Languedoc, Bourgogne, Alsace-Lorraine...étaient des images aussi animées que peut l'être une carte postale. La France était notre pays, désormais, mais mes parents n'auraient, selon la loi alors en vigueur, le droit de vote que cinq après leur naturalisation. En Algérie les résultats n'étaient crédibles que dans le "premier collège", celui des "européens" et assimilés. Les "indigènes" du 2e collège savaient que le résultat de leur suffrage serait manipulé, parfois très grossièrement, de manière humiliante. L'euphorie de la Libération passée, la guerre froide s'étant imposée, l'analyse des résultats était compliquée. "Les communistes=25% des voix= ne sont ni à droite, ni à gauche. Ils sont à l'Est" avait déclaré le socialiste Edouard Depreux, formule qui fit florès. Elle reflétait bien l'ambiance, dans notre camp, de cette époque. La presse parlait de "la gauche non-communiste". Et le chantre gaulliste Malraux, du RPR, proclamait: entre le PC et nous, il n'y a rien...Au total, la droite finissait toujours par rafler la mise. On n'appelait les progressistes à Matignon que pour débloquer des situations impossibles à démêler. C'est un gouvernement Mendès-France qui fit la paix en Indochine en 54 et fit adopter "l'autonomie interne" en Tunisie. Mais, deux ans après, Guy Mollet se cassa les dents en Algérie. On ne devait retenir que ça, hélas, de ses 16 mois de gouvernement, oubliant ses réformes sociales significatives.

En deux mots comme en dix: mes nuits électorales furent le plus souvent tristes. Ces nuits de défaites n'avaient pas toutes le même goût: elles étaient souvent atténuées, parfois même ressenties (Mitterrand en 74) comme des victoires relatives, annonciatrices de victoires à venir. La défaite d'hier, aux départementales n'est pas "sans appel" comme l'a proclamé Sarko avec son aplomb habituel. La gauche va gérer 33 départements. Le PS en a perdu 26. A deux exceptions près, il s'agit d'anciens fiefs traditionnels de droite que nous avions conquis plus ou moins récemment, entre 90 et 2011. Hier matin, nous présidions presque les 2/3 des départements. Aujourd'hui la situation s'est inversée. Raison de plus pour retrousser nos manches. La reconquête passe par le succès de l'exécutif à direction socialiste, pas par sa remise en cause. Le choeur des pleureuses n'a pas sa place dans ce panorama. Le congrès de Poitiers se profile: il appartient aux militants d'en faire un point de départ de succès à venir. A condition qu'il ouvre la voie à un dialogue constructif, et ne serve pas de prétexte à transformer le débat en discorde.

Antoine Blanca

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 16:41

La gauche en Europe, majoritairement incarnée par la démocratie socialiste, traverse une crise d'identité parfois douloureuse. Les militants formés, parfois depuis leur prime jeunesse, à tenir la classe ouvrière pour clé de voûte de la construction d'une nouvelle société, sans privilèges ni privilégiés, ont du mal à accepter que le marxisme et son vocabulaire doivent être rangés dans le compartiment réservé à l'Histoire. Compartiment fréquenté pour consultation, pas pour se préparer à l'action. Le SPD avait fait sa mutation dès 1959 à son congrès de Bad Godesberg, en abandonnant toute référence au 'Capital' de Karl Marx et en adoptant l'économie de marché. Les partis scandinaves et le travaillisme britannique, qui exerçaient ou partageaient le pouvoir, avaient adopté dès les années 30 ces bases de travail. A la nationalisation des biens de production et d'échange, ils préféraient une régulation par l'impôt afin de pratiquer une politique de justice sociale d'avant-garde. Un modèle de progrès humaniste.

Je me souviens des discours indignés de Guy Mollet, au lendemain de la décision historique du SPD. Le Secrétaire général de la SFIO tenait beaucoup à son apparence de ligne dure ouvriériste, guesdiste. Même s'il savait se montrer beaucoup plus nuancé en privé...Une sorte de double langage, au fond. J'applaudissais, ne mettais jamais mon drapeau rouge dans la poche, enseignais les chants révolutionnaires à la jeune génération, mais sentais au fond de moi-même qu'il n'y aurait pas de grand soir sans Octobre Rouge. Et qu'un tel scénario était une fiction dont nous ne voulions pas, nous les démocrates-socialistes, depuis le Congrès de Tours en 1920.

Si en 81 le programme commun avait raflé la mise électorale et mis le cap sur le socialisme, il nous fallut rectifier douloureusement au bout de quelques mois. D'une certaine manière, chaque fois que nous avons eu à exercer le pouvoir, nous nous sommes vus contraints de faire des "Bad Godesberg" dans l'action quotidienne. C'est que l'environnement économique international dans lequel nous évoluons nous impose durement ses réalités. Alors, au lieu de subir l'inévitable, Hollande a entrepris d'accorder notre discours à l'action. Nous avons à défendre notre modèle social par la réforme audacieuse et à vaincre nos propres conservatismes. Je pense que très bientôt les fruits passeront la promesse des fleurs. A condition de ne pas disperser nos efforts et de ne pas céder à certains egos.

Antoine Blanca

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24 mars 2015 2 24 /03 /mars /2015 09:56

Même si les citoyens reconnaissant ouvertement leur préférence pour le FN sont plus nombreux aujourd'hui, il reste que l'expansion du parti des Le Pen se fait essentiellement dans le secret de l'isoloir. Ce n'est pas rassurant pour autant, mais ses dirigeants ont eu le plus grand mal à boucler leurs listes de candidats, pour les municipales avant-hier, les départementales hier. C'est que les véritables raisons motivant le vote d'extrême droite sont peu avouables: xénophobie, racisme rampant, anti-sémitisme parfois...et toujours hostilité à tout ce qui vient d'ailleurs. La population immigrée en premier lieu.

N'en déplaise aux militants de gauche, la classe ouvrière est particulièrement réceptive à ces sentiments fondés sur la perception, irraisonnée, d'une menace sur l'emploi. Une réaction, au fond, assez traditionnelle: les travailleurs ont souvent obéi aux mêmes pulsions contre l'arrivée massive d'Italiens, de Polonais. On voudrait oublier aussi que, quand les Espagnols fuyant la victoire du franquisme sont arrivés chez nous en masse (février et mars 1939), la CGT* avait demandé que l'accès au marché du travail leur soit interdit. Si dans les années 60 les travailleurs venant de la péninsule ibérique ont été mieux accueillis, c'est que la France (et l'Europe d'ailleurs) connaissait une période de croissance et de plein emploi...Bien entendu il est d'autres explications au succès du vote FN, notamment dans les régions de notre sud où les 'rapatriés' d'Algérie se sont souvent concentrés. Leur ressentiment (hérité par leur descendance) à l'égard des autorités de la République est exploité sans vergogne par le "lepénisme" (le maire de Béziers a ainsi baptisé, en grande pompe, une place de sa ville du nom d'un officier putschiste de 1961, et ordonné la mise en berne des drapeaux le jour anniversaire des accords d'Evian, le 19 mars).

D'une manière générale enfin, il y a toujours eu une certaine France toujours prête à s'identifier à l'autoritarisme et sensible aux arguments xénophobes ou racistes. Sans aller plus loin dans l'histoire rappelons, pêle-mêle, l'immense popularité dont avait joui le général Boulanger, l'affaire Dreyfus, qui avait coupé le pays en deux, les 'ligues' qui avaient bousculé la République (et failli l'abattre le 6 février 34), les milices fascistes au temps de l'occupation. Et, dans les années 50, la grosse alerte du poujadisme (15% des voix en 1956 à égalité avec les socialistes en dépit d'une forte participation à l'élection législative)**. Papa Le Pen avait, on le sait, fait ses premières armes politiciennes comme jeune député poujadiste. Ce qui est nouveau, en apparence, ce sont les efforts, payants semble-t-il, consentis par sa fille Marine pour se donner une dose de respectabilité. Mais ne s'y laissent prendre que ceux qui veulent bien succomber au mirage...Hitler, en 1933, nommé chancelier du Reich, avait bien revêtu l'habit à queue de pie, coiffé le haut de forme, oubliant un moment son uniforme nazi au vestiaire...

L'heure est venue pour chacun de prendre ses responsabilités. La gauche n'a aucun mal à prendre les siennes. Du moins quant à l'attitude à adopter vis-à-vis du FN. Tel n'est pas le cas à droite, où l'on voudrait mettre, dans le même panier à linge sale, la gauche et l'extrémisme de droite. Un jeu bien dangereux pour la démocratie. Qui n'étonne pas de la part du chef nominal de ce qui est encore l'UMP. Sarkozy demeure l'homme sans conviction, l'invertébré politique et moral qu'il a toujours été. Heureusement, tous les électeurs conservateurs ou centristes ne font pas preuve de la même légèreté d'esprit...On veut l'espérer.

Antoine Blanca

* C'était la CGT réunifiée en 34 que dirigeait Léon Jouhaux.
**Aux législatives de 56 l'UDCA fondée par un boutiquier de St Céré (Lot), devenue force politique, avait réintroduit le populisme d'extrême-droite dans le jeu électoral. Un courant qui vivait dissimulé après la Libération.
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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 13:10

Soyons admiratifs devant la capacité répétitive des commentateurs, toutes spécialités confondues, à propos de départementales des 22 et 29 mars. Voici une synthèse des infos et autre prophéties qui nous ont été assénées:

côté infos:

L'ancien Conseil général devient Conseil départemental,

Les nouveaux élus auront le titre de 'conseiller départemental' et, en cas de défaillance il n'y aura plus d'élection partielle puisque conseillers ou conseillères auront un suppléant ou suppléante comme pour les parlementaires,

Il y aura désormais environ 2 fois moins de conseillers et la parité des candidatures binôme étant exigée par la loi, les nouvelles assemblées départementales auront, en tout état de cause, une bien meilleure représentation féminine. Enfin, les nouveaux Conseils auront des pouvoirs très étendus dans la vie quotidienne des citoyens. On en saura davantage quand la nouvelle loi territoriale aura été adoptée définitivement (avant l'été).

côté prédiction:

Le taux d'abstention atteindra ou dépassera les 50%. Motifs invoqués: les changements intervenus dans la loi (dénomination de l'assemblée, diminution du nombre de circonscriptions, apparition de nouveaux visages de candidats, féminisation...); incertitude sur les pouvoirs dévolus à l'assemblée.

Commentaire: les trois dernières consultations cantonales ont déjà connu un nombre record du taux d'abstention, à un niveau semblable à celui qui nous est prédit; le FN pourrait être la première force politique du pays ce qui confirme une tendance déjà vérifiée (je me lamente sans m'étonner); si dans le monde rural les enjeux de cette élection sont appréciés, ce n'est pas le cas dans les villes grandes et moyennes*...Sur le fond, les commentateurs et politologues (à ce propos: en suis-je un?) n'ont rien de nouveau à nous dire. La progression de l'extrême- droite est identique à celle enregistrée pour les européennes et les sondages sont trompeurs qui concernent un vote national hypothétique, courants politiques, quand il s'agit ici de 4000 circonscriptions et d'autant d'individualités à élire.

Conclusion provisoire: le vrai vainqueur sera la droite 'civilisée' que l'on dit pourtant, non sans raisons, si mal en point...Et son leader officiel, un certain Sarkozy, lui-même très discrédité, s'avère incapable de proposer un projet cohérent. Quant au succès mathématique du FN, au niveau national, il cache mal la difficulté du parti de Mme Le Pen à trouver des candidats implantés localement, et capables d'offrir un visage de décence démocratique, fût-il à minima. Les socialistes vont sans doute perdre une bonne partie des gains engrangés lors des précédentes consultations cantonales, alors qu'ils sont les seuls en mesure de présenter un bilan de qualité dans la soixantaine de départements qu'ils ont dirigé jusqu'ici. Les seuls aussi à avoir élaboré des projets d'avenir dignes de ce nom.

Aussi les résultats qu'on annonce constitueront-ils une injustice. Car des élections démocratiques convoquées pour élire des gestionnaires honnêtes et dynamiques ne doivent pas être une occasion de défoulement collectif sans proposition autre qu'ubuesque...

Antoine Blanca

* Rappelons que Paris et Lyon ne sont pas concernés par ce scrutin. Leur Conseil municipal est aussi Conseil départemental.

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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 11:19

Les assassins du musée du Bardo à Tunis ont agi dans le droit fil des actions destructrices des oeuvres millénaires en Irak et en Syrie. On ne sait si les tueurs ont fait allégeance à DAECH, mais leur objectif barbare est identique. En Tunisie, plus précisément, on vise à la fois l'économie du pays, dont le tourisme est un des piliers, et son ouverture sur le monde. Ces gens-là ont en commun la volonté réactionnaire, au sens strict du terme, de faire vivre les pays musulmans au VIIe siècle, dans un désert culturel. La seule avancée qu'ils intègrent concerne le kalachnikov et les camionnettes 4/4 blindées. Que cette vision noire du monde, et de la société, basée sur le refus de l'histoire et du progrès puisse séduire des jeunes reste pour moi un mystère, en dépit de toutes les tentatives d'explication.

La Tunisie doit pouvoir compter sur notre appui complet, comme c'est le cas pour le Mali et ses voisins de l'Afrique de l'Ouest. C'est le pays du Maghreb le moins armé (et le plus démocratique), donc le plus vulnérable dans les circonstances présentes. Mais la France demeure la seule à intervenir effectivement. Le reste de l'Europe joue en solo. Et la coordination avec les Etats les plus concernés du Moyen-Orient et d'Asie est encore embryonnaire.

Ensemble nous devons agir de manière concertée. Une fois la stratégie définie, il faut savoir que la lutte sera longue et que les accidents de parcours seront nombreux (la reconduction de Netanyahou est déjà l'un d'eux, qui se dresse sur le chemin de la paix...). Dans tous les cas cette lutte unitaire sera une lutte pour la défense de la civilisation. Elle s'impose comme un devoir universel.

Antoine Blanca

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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 10:20

Je m'empresse de l'avouer: je me suis trompé. J'avais tant voulu croire en ceux qui prédisaient un changement de politique en Israël, à l'occasion des législatives d'hier 17 mars, que je suis passé par-dessus les faits. Et en particulier de celui, désormais patent, de la préférence des citoyens de l'Etat hébreu pour la sécurité par la répression sanglante, la violation de la loi internationale, la discrimination de ses citoyens arabes, le conservatisme social le plus primaire. Netanyahou incarne tous ces maux et va s'attribuer le privilège de pouvoir impunément continuer de narguer le monde entier. Le cynisme est sa nature profonde.

Tôt ou tard le peuple israélien paiera très cher cette politique. Il faut être bien aveugle pour refuser la nécessité d'un Etat palestinien responsable de son propre peuple, et dont le gouvernement légitime négocierait, sur une base d'égalité, avec les autorités de Tel-Aviv. Pour le moment on reportera à d'autres échéances la recherche d'une solution aux grands problèmes de coexistence: statut de Jérusalem, des Lieux Saints des 3 religions du Livre, problème des hommes et des terres...

Israël ne sera pas toujours en mesure d'imposer sa force avec le soutien (de plus en plus réticent d'ailleurs) des Etats-Unis. Certes les antagonismes au sein du monde arabe, la rivalité entre ce dernier et les Perses chiites, l'islamisme radical multiforme vont longtemps encore retarder la grande explication. Mais faute de s'être préparé à l'indispensable dialogue, l'Etat sioniste finira par être le grand perdant. Et ce n'est pas en prolongeant un quelconque Netanyahou au pouvoir que l'on préparera un avenir authentique.

Antoine Blanca

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 23:51

Les derniers sondages prédisent un renforcement notable de la gauche en Israël à l'occasion des législatives. La Knesset pourrait compter jusqu'à 25 députés travaillistes (sur 120) et leur leader, Isaac Herzog, qui a formé une coalition avec deux partis centristes, prendrait alors la tête du nouveau gouvernement.

La chute, désormais possible, de Netanyahu et de ses alliés de l'extrême droite, s'explique davantage par le sentiment de détérioration sociale qu'éprouvent de nombreux citoyens de l'Etat hébreu. Le succès de la manifestation populaire anti-gouvernementale (80.000 personnes réunies à Tel-Aviv samedi dernier) en est la démonstration. "On ne nous a donné ni sécurité, ni justice sociale", résumait un leader syndical.

Mais ce n'est pas sur ce seul terrain que la communauté internationale, Maison Blanche en tête (Netanyahu est allé défier directement Obama à Washington, soutenu par le Congrès contrôlé par les républicains), attend un changement de politique. Il s'agit surtout de renouer le dialogue avec Ramallah et de créer les conditions permettant la naissance d'un Etat palestinien. Dans cette perspective une paix durable serait possible dans cette région tourmentée.

C'est cette démarche qui recevrait le soutien de l'ONU et de l'Europe. On attend, sur cette question essentielle (qui suppose qu'il soit mis fin à la politique de colonisation en Cisjordanie et d'occupation de Jérusalem par l'expulsion progressive de la population palestinienne majoritaire dans l'est de la ville sainte), de connaître la position de M.Herzog, Premier Ministre potentiel. Dans tous les cas, il y aurait enfin place pour l'espoir...

Antoine Blanca

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Présentation

  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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