2 novembre 2011
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Dernière humiliation pour le Premier ministre grec: Merkel et Sarkozy ont insisté sur la signification de sa présence ce soir à Cannes, en marge du G20 dont la Grèce ne fait pas partie: il y a
été convoqué, comme un écolier pris en faute. La précédente humiliation, il l'avait ramenée dans sa valise, déjà bien chargée, de la réunion de
Bruxelles: son pays était mis sous la lourde tutelle de la République fédérale allemande. Cela fait mal à une nation que l'histoire moderne a déjà beaucoup malmené: les Ottomans, les Italiens de
Mussolini, les Allemands à Croix Gammée...Le peuple grec avait vaillamment résisté, avait connu la guerre civile "chaude" annonciatrice de la guerre froide...
Aujourd'hui, on dit avec raison que la société et l'économie grecques n'étaient pas encore préparées à entrer dans la zone Euro. Sarkozy l'a lourdement rappelé en chargeant ses prédécesseurs,
avec l'élégance qui lui est coutumière: Chirac et Jospin, il y a douze ans, n'avaient rien vu venir, dit-il, en admettant dans le saint des saints monétaires un pays qu'il tient, avec ses
propres limites culturelles, pour un peuple d'éléveurs de chèvres et de mangeurs d'olives noires. D'autres ont pu relire, avant lui, une autre page de l'histoire, considérer que l'Europe ne
pouvait être elle-même que si elle admettait dans son Union l'une de ses mères fondatrices.
Papandreou aurait pu, en 2009, après avoir gagné les élections, rejeter sur la dynastie politique de droite, les Caramanlis, la faute de l'état critique dans lequel il allait trouver
l'économie et les finances. Il aurait même dû faire établir un audit transparent pour faire acter l'incompétence et l'irresponsabilité de douze ans de conservatisme et de clientélisme primaires.
Il a préféré confronter les dures réalités. Par patriotisme peut-être, pour ne pas ajouter de la panique à la crise. Par ignorance sans doute aussi, tant les réalités étaient ensevelies sous des
tonnes d'artifices. Et gérées par une administration courtelinesque.
L'appel au peuple en vue d'une sanction populaire est une chose. Continuer de faire le ménage en est une autre. Diviser par deux, pour le moins, le budget d'une armée qui n'aura pas à affronter,
quoi qu'on en dise, les féroces janissaires à une date prévisible. Le gouvernement grec vient d'envoyer un signal fort dans cette direction en limmogeant l'Etat Major. S'attaquer aux privilèges
inouïs de l'Eglise. Le PS pourrait utilement faire parvenir à ses camarades du PASOK les textes des lois "de séparation" de 1905. En finir enfin avec les privilèges insultants des armateurs...
M. Papandreou: faites en sorte que le peuple de gauche soit derrière vous. Ce n'est pas incompatible avec la remise en ordre des comptes de la nation.
Antoine Blanca
Antoine Blanca