Au cours d'un très récent "13h" de France-Inter, le journaliste qui officiait a qualifié le président réélu du Venezuela de "caudillo". A plusieurs reprises, dans son billet concernant les incertitudes qui pèseraient sur la présence effective de Hugo Chàvez à la cérémonie d'investiture présidentielle. Ignorance ou volonté de troubler l'auditeur ? En tout cas la qualification de 'caudillo" est tout à fait inapropiée. Pourquoi ? Explication de texte :
En langue espagnole le terme de caudillo qualifie un chef militaire ou paramilitaire. Parfois aussi un leader politique charismatique et violent. Mais à partir de la guerre d'Espagne, ce titre s'identifie à la figure du général Franco, dernier dictateur dans l'Europe moderne. Il avait commandé les troupes qui avaient liquidé la république espagnole. A l'époque de sa proclamation l'Italie était commandée par un Duce, l'Allemagne par un Fuhrer. L'Espagne le serait par un Caudillo.
Pendant les 36 ans de dictature franquiste la Banque d'Espagne frappait monnaie à l'effigie du Généralissime avec cette inscription: "Francisco Franco, Caudillo d'Espagne par la grâce de Dieu".
Quel que soit le jugement que l'on puisse porter sur la politique de Hugo Chàvez, on ne peut légitimement le traiter de dictateur.
Attendons des nouvelles de la santé du Chef de l'Etat vénézuélien pour savoir s'il pourra, comme le spécifie la constitution, prêter serment et entrer une nouvelle fois au palais de Miraflores. Faute de quoi, le vice-président, Nicolàs Maduro assurera un intérim au terme duquel de nouvelles élections devront être célébrées.
Rien de plus démocratique, somme toute...
Antoine Blanca