Que 43 lycéens puissent disparaître de la carte dans l'un des Etats de la fédération mexicaine porte un nouvel éclairage, particulièrement sinistre, sur les maux qui frappent un grand pays. A ce type de crime dévastateur s'ajoutent la prolifération de tous les trafics, le principal concernant les drogues, "l'industrie" de l'enlèvement contre rançon*, la corruption à plusieurs niveaux qui défigure le pays, à commencer par les différentes polices et une partie de l'appareil judiciaire.
Je crois savoir que le président Pena** Nieto était, en s'installant au pouvoir, bien décidé à s'attaquer à ces cancers multiformes. Mais les pessimistes avancent qu'il avait mal mesuré la dimension de cette entreprise de remise en ordre. Le drame majeur des lycéens a frappé douloureusement le pouvoir fédéral.
Tout est-il perdu pour autant? La corruption, minuscule ou gigantesque, ne fait-elle pas partie des maladies endémiques de cette grande nation depuis son indépendance? Tout comme la violence d'ailleurs...A quel nouveau moyen recourir dans ce combat pour la dignité?
Un président de droite, Felipe Calderon, avait eu la malencontreuse idée de faire appel à la petite, mais globalement honnête, armée mexicaine. Mais il était vite apparu que telle n'était ni la mission naturelle, ni encore moins la vocation d'un organisme de défense nationale...
Le leader de la gauche, Lopez Obregon, est sur tous les plateaux, sur toutes les chaînes. Mais je dois à la vérité de dire qu'il présente plus de critiques*** qu'il n'apporte de solutions. J'estime cependant que ni le pouvoir à Mexico, ni la communauté internationale, les Etats-Unis étant en première ligne, n'ont le droit de baisser les bras.
Antoine Blanca
* Les vrais riches sont à l'abri grâce aux services de sécurité privés qu'ils sont en mesure de s'offrir. Les plus exposées sont donc les classes moyennes. On enlève le comptable de rue voisine qu'on relâche contre une poignée de dollars. Ou qu'on assassine...
** Sur mon clavier, faute de tilde, je dois accepter les contre-sens qui en sont la conséquence. Veuillez m'en excuser...
*** Le PRD, parti de Lopez Obregon (AMLO pour les Mexicains) dirige l'administration du district de la capitale. Sans que cela ait beaucoup d'effet sur le terrain de l'ordre public...