17 mai 2015
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Je regardais hier le premier ministre ukrainien plaider à Paris pour une coalition européenne destinée, prétendait cette personnalité de Kiev, à défendre la démocratie contre le vilain ours russe: nous sommes le dernier rempart contre le danger d'une invasion, affirmait-il...J'espère que François Hollande s'est contenté de donner le change par quelques formules de politesse. Il ne faut pas nous prendre pour des attardés mentaux: le gouvernement ukrainien actuel, profitant de l'émotion provoquée par les manifs dans leur capitale, avait fait en sorte d'obliger son président à partir, un personnage qui ne m'est pas sympathique mais qui avait été régulièrement élu et, dans la foulée, le gouvernement en question avait supprimé l'enseignement de la langue russe à l'école (c'est la langue maternelle de 40% des citoyens). Il est normal que les russophones ne soient pas contents...
Bien entendu, loin de moi l'idée de cautionner l'annexion de la Crimée, même s'il s'agit d'un retour aux origines. Mais de là à créer une atmosphère de guerre froide avec la complicité de certains Etats (Baltes, Polonais) il est un pas que nous ne devons pas franchir. C'est déjà aller trop loin que de nous faire manquer à notre parole commerciale en refusant de livrer à la Russie les 2 porte-hélicoptères Mistral que nos chantiers ont fabriqué sur commande. Bruxelles nous ordonne de mettre notre balance commerciale en ordre, mais nous interdit de faire en sorte d'y parvenir. Et puis nous sommes allés jusqu'à bouder les cérémonies commémorant la victoire russe sur les nazis. Je trouve cela inconvenant. Et injuste pour le peuple russe dont le sacrifice a été colossal. Justement l'anniversaire de la Victoire a été l'occasion de remettre à jour les archives de guerre. Dans les unes, on voit des femmes ukrainiennes, en costume folklorique, accueillir les Allemands en les couvrant de fleurs. D'autres montraient l'extermination des Juifs des pays baltes, avec la participation enthousiaste de brigades nazies locales...Difficile de passer cela par profits et pertes...
Alors, Président Hollande, gardons-nous d'écouter les sirènes de la guerre froide. Elles ne chantent pas pour nous.
Antoine Blanca