On ne peut empêcher nos concitoyens de se prêter au jeu des sondages. Et la grande presse les adore parce qu'ils aident à faire vendre du papier. LE JOURNAL DU DIMANCHE en publie un chaque semaine et, en général, il est commenté par tout le monde, à la télé, à la radio comme par ses confrères de la presse écrite. Celui de ce matin 31 janvier donne des résultats assez extraordinaires, qui place Nicolas Hulot, l'homme du business écologiste, collaborateur de Sarkozy puis du président Hollande, comme le préféré de la gauche. De même révèle-t-il que les Français sont très majoritairement favorables à l'organisation d'une primaire pour la désignation d'un candidat commun au PS, EELV, Front de gauche...
Si je balaie sans commentaire l"hypothèse Hulot, pour son absurdité, je prends davantage au sérieux la question de la primaire à gauche. Il est clair que les promoteurs de l'affaire sont, consciemment ou non, décidés à torpiller les derniers mois (forcément décisifs), de la présidence Hollande. Que ce dernier soit finalement candidat à sa propre succession, ou qu'il ne le soit pas, son gouvernement serait fatalement handicapé si l'attention de ses électeurs est détournée par le débat interne sur les propositions des uns et des autres. Qu'une personnalité aussi expérimentée que Martine Aubry (celle qui a perdu le Nord sans combattre), se dise partisane de l'organisation d'une primaire, démontre le caractère revanchard de ceux et celles qui avaient perdu la primaire de 2011.
En fait ces gens-là travaillent, objectivement, pour la droite.
Antoine Blanca