8 novembre 2012
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WASP pour white anglo-saxon protestant. Chacun savait que ces initiales prétendent désigner l'espèce, politiquement et économiquement dominante aux Etats-Unis d'Amérique. Jusqu'à
l'élection de Barack Obama tous les hôtes de la Maison Blanche en étaient issus. Avec un seul accroc au contrat : John Kennedy était catholique et Irlandais. Mais, comme on le sait, la parenthèse
ne dura que trois ans... En revanche avec le président Obama le bouleversement est consommé. Fils de Kenyan, métis, il n'est pas seulement en rupture avec la tradition établie, mais encore a-t-il
été élu, par deux fois déjà, avec l'appui de toutes les minorités importantes : noire, hispanique, asiatique.
Les WASP survivants se sont, eux, réfugiés massivement dans le vote républicain. Quelle rupture. Rien ne s'oppose désormais à ce qu'un Garcia ou un Martinez s'installe un jour à la Maison
Blanche avec son épouse Carmencita et ses enfants Panchito, Mari-Luz et Angelina. Car même si de nombreux WASP se refusent encore à l'admettre, la nation fondée par Jefferson et autres Fils
de la Lumière, a une étonnante capacité d'intégration, puisqu'elle admet la différence dans l'unité, et ne s'offusque pas de voir les minorités célébrer ses propres fêtes pourvu que tout le
monde, le moment venu, chante l'hymne main sur le coeur, et parte faire la guerre au nom de la bannière étoilée...
A ce compte là, les xénophobes frileux des Tea Parties seront toujours perdants. Une majorité veut voir son pays à la fois un et multiple. Et pourtant...On nous dit que plus de 70% des
hispaniques ont voté Obama. Mais rarement Président américain s'est si peu intéressé à l'Amérique latine où il n'est allé qu'une seule fois pendant son premier mandat. Sans doute
va-t-il reconsidérer cette attitude au cours du second, ne serait-ce que parce que son pays a trop à gagner à une bonne cohabitation avec ses plus proches voisins américains comme le Mexique ou
le Brésil. Et naturellement nous voulons que cet intérêt soit celui d'un associé, non d'un maître. Et pourquoi ne pas s'attarder un moment sur la toute proche Cuba, en corrigeant tout ce
que l'attitude de Washington a eu, depuis un demi-siècle, de négatif et d'hostile
Antoine Blanca.
Antoine Blanca