18 avril 2012
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A l'exception de François Hollande et d'Eva Joly, tous les candidats à l'élection présidentielle se sont efforcés de charger les institutions européennes de tous les maux qui frappent les peuples
de la région. Sarkozy, pourtant président sortant, donc co-responsable au sommet de la politique de l'Union ces dernières années, s'en est pris avec rudesse à l'un de nos fondements communs, les
accords Schengen sur la libre circulation des biens et des personnes (c'est dire la volatilité de ses convictions).
En tant qu'homme de gauche je ne peux que me montrer critique: la Commission nous a fait subir une politique néo-libérale pleine de lourdeur. Insupportable à mes yeux. Mais, que je le veuille ou
pas, elle est la conséquence du vote populaire librement exprimé dans la majorité des Etats membes par les électeurs. En fait, il s'agit de l'une des conséquences de la démocratie: elle a
tendance à nous opposer, sans nous fraturer pour autant, en deux camps (au moins). L'un progressiste, l'autre conservateur. Mais les démagogues, d'extrême droite ou d'extrême gauche, ou
simplement des nihilistes comme ce pauvre Dupont-Aignan, ont tendance à jeter le bébé avec l'eau du bain. S'ils regardaient de près, et avec un minimum de bonne foi, la réalité, ils se verraient
contraints de reconnaître que l'Union nous a apporté, outre une stabilité et une paix que le monde nous envie, une prospérité difficilement contestable, même si nous traversons aujourd'hui
ensemble une période plutôt chaotique.
Si j'avais une regret à émettre, ce serait pour déplorer notre faiblesse en matière de politique extérieure et militaire, comme de politique économique et sociale concertées. Quant à la mouvance
de gauche, à laquelle j'appartiens, il conviendrait, pour avancer, consolider les liens entre partis socialistes et social-démocrates. Une rencontre organisée par les Fondation Jean Jaurès et
Friedrich Ebert, au Cirque d'Hiver à Paris, dans le cadre de la campagne de François Hollande, nous a donné un aperçu de ce que pourrait faire un Parti socialiste européen doté de vraies
responsabilités opérationnelles.
De toute manière personne ne saurait remettre en cause les liens que nous avons noués, pas à pas, avec patience, depuis les années 1950. C'est aussi impensable que le serait le démembrement de la
France ou le retour à l'indépendance de la Prusse.
Et j'ajouterais volontiers: heureusement!
Antoine Blanca
Antoine Blanca