10 octobre 2011
1
10
/10
/octobre
/2011
13:34
Emu. J'avais de la peine pour Ségolène hier soir, oubliant un moment combien son style avait le don de m'agacer et son personnalisme, de m'irriter. La vue d'une "diva" diminuée provoque souvent, pourtant, une réaction affective. Notre championne de 2007, même battue, faisait partie de mon petit paysage personnel. Comme toute diva, elle ne concevait la vie politique que tournant autour d'elle. Entourée d'adulateurs et d'adulatrices, plus proches de fans de star du music-hall, que de militants ouvriers. Elle les avait organisés en petits clubs locaux qu'elle avait fédérés sous un sigle plutôt "cul-cul", Désirs d'avenir". D.A., disaient ses adhérents, en initiés d'un monde à part. A part du PS.
Tandis que Ségolène essuyait des larmes, Montebourg triomphait, sa belle compagne levant bien haut son verre de mojito. Mais dès dimanche soir on entendait les journalistes spéculer: à qui le bel Arnaud va-t-il "donner" ses voix? La réponse, sans attendre les propos pleins de morgue, à venir, du camarade Montebourg, je vais vous la donner. Les 17% réunies par le sympathique avocat ne lui appartiennent pas. Les votants sont des militants ou des sympathisants d'un grand parti de gauche, et ils n'ont pas besoin de guide. Surtout d'un guide aussi évolutif que l'intéréssé, qui sera passé par tous les courants, toutes les adhésions avant de créer sa propre firme. J'ai été stupéfait d'apprendre qu'il incarnait la gauche du PS, parce qu'il avait parlé de démondialisation (sans jamais définir clairement ce concept) et de protectionnisme (sans quitter la logique d'union européenne). Quelle est sa doctrine? Je crains qu'elle ne se limite à l'énoncé de son nom.
On a perdu une diva qui avait sa cour. On retrouve un "divo" qui aime une belle journaliste. Et, surtout, s'aime beaucoup.
Antoine Blanca