21 décembre 2013
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L'Espagne gouvernée par la droite dévoile sans pudeur son visage carrément réactionnaire: Mariano Rajoy, président du gouvernement, Parti populaire, va demander à sa majorité parlementaire le rétablissement de la législation des temps franquistes. Pendant les dernières années du régime le vieux dictateur s'appuyait moins sur le mouvement phalangiste(fascisme à l'espagnole) allié à ce que nous appellerons "national-catholicisme", que sur des forces nouvelles ultra-conservatrices, reconnues par le Vatican, spécialement l'Opus Dei et des confréries au fonctionnement international opaque comme les "guerrilleros de Cristo Rey".
Même si, en dernier lieu, le 'Généralissime' décidait selon son bon plaisir, chacun comprenait que ses dernières années de pouvoir n'étaient pas exercées avec la même détermination par un Franco en bout de course. Le dictateur préférait la pêche et la chasse à l'ennui d'un Conseil de ministres où il se contentait, le plus souvent, d'approuver les projets conçus et rédigés par des ministres 'Opus'. Contraception? Incompatible avec les Saints Evangiles! Evoquer seulement le mot d'avortement relevait du péché mortel.
Les gouvernements socialistes successifs ont, progressivement transformé la législation. Le président Zapatero avait donné, dans le domaine du sociétal, un coup d'accélérateur qui mettait l'Espagne au premier rang des pays avancés.
M. Rajoy va, dans les toutes prochaines semaines, détruire cet édifice progressiste pour revenir au temps des catacombes. Et ne croyons pas qu'il manque de soutien populaire: à notre surprise, selon le dernier sondage, 40% des Espagnols seraient convaincus par ces dispositions rétrogrades dont l'adoption marquera un retour à l'esprit franquiste que certains pensaient enfoui dans les poubelles de l'Histoire.
Antoine Blanca
Antoine Blanca