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6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 17:49
Quand les journalistes veulent faire une place à l'opposition tout en rendant service au gouvernement, ils invitent Jack Lang ou Manuel Valls à participer à leurs émissions.
Jack y fait son numéro habituel:
"je suis contre le gouvernement à 90 %. Mais je ne peux tout de même pas aller contre mes convictions profondes en ce qui concerne, par exemple, des dispositions constitutionnelles renforçant le pouvoir du Parlement ou sécurisant les droits des créateurs mis en danger par internet. Je ne saurais voter contre ce que je crois, en mon âme et conscience".
Chacun est prié de s'émouvoir devant un tel étalage de sincérité.
Manuel Valls danse une toute autre sardane, mais sur le même régistre consensuel avec la droite. Il dit à ses encore camarades:
"Ne faisons pas de l'anti-sarkozysme obsessionnel. Certes, il faut bien, en démocratie, une droite et une gauche. Je suis de gauche. Mais d'une gauche qui doit tenir compte des impératifs sécuritaires et de la nécessité de préserver la libre entreprise. C'est cela la social-démocratie à laquelle j'adhére".
Djack et Manolet (diminutif de Manuel en catalan) sont des socialistes à temps partiel. Il jugent ne pas avoir encore intérêt à faire le grand saut. Rester membres du PS est leur seule sauvegarde politique. Mais ils se gardent, avant tout, de mécontenter le pouvoir.
L'un a trouvé refuge chez les marins pêcheurs du Pas-de-Calais, grâce aux socialistes de ce département ouvrier, après avoir été chassé par les électeurs de Blois: le Parti l'a hissé sur sa barque après qu'il ait perdu le château.
L'autre ne doit ses mandats qu'au dévouement de deux ou trois générations de militants qui ont planté le drapeau à la rose au poing sur un département récemment venu au monde. Il n'attaque jamais la droite de front, mais fait ami-ami avec Sarko dans les avions vers Marrakech ( souvenirs de copinages d'hémicycle, sans doute), flirte publiquement avec Alain Bauer, conseiller officieux de l'Elysée, cet ancien Grand Maître du Grand Orient qui s'était empressé d'écrire un brûlôt anti-maçonnique dès qu'il eut quitté son bureau de la rue Cadet, chante les louanges de la politique sécuritaire du pouvoir.
Le PS ferme les yeux sur de tels agissements, estimant sans doute que sévir contre ces indisciplines inavouées pourrait nuire à son image de tolérance.
Une erreur.
Faisons leur avaler leur arrogance misérable de demi-mondains de la politique en exigeant d'eux un comportement public en conformité avec les orientations démocratiquement décidées par les militants.
Pour le moment, c'est encore eux qui auraient à perdre en notoriété et en crédibilité s'ils venaient, enfin, à être mis au pied du mur.
Antoine Blanca
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  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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