La Palestine va-t-elle avoir son Etat, en accord avec la loi internationale incarnée par les résolutions de l'ONU? Les divisions entre OLP et Hamas, la prise de contrôle de la bande de Gaza par cette dernière organisation, le malaise régnant à l'intérieur des factions politiques minoritaires contribuaient , jusqu'ici, à rendre cette création difficile. Surtout quand l'autre Etat de la région, Israël, apparemment au sommet de sa puissance militaire, est gouverné par une droite nationaliste et religieuse peu disposée à se conformer aux décisions du Conseil de Sécurité ou de l'Assemblée générale. Pour M.Nétanyaou et la majorité parlementaire qui le soutient, la division étalée entre Arabes de Palestine est du pain béni.
La signature au Caire d'un accord entre Arabes, auquel les rebelles du Hamas sont partie, vient de changer complétement la donne. Et Netanyaou est au désespoir. Son principal argument pour justifier son refus d'entamer de véritables négociations en vue de la création de deux Etats, l'un palestinien, l'autre hébreu, vient de disparaître. Alors il fait de la résistance.
Peut-il compter, cette fois encore, sur le soutien des Etats-Unis ? Ce sera difficile compte tenu de l'insistance avec laquelle la grande puissance est intervenue auprès de Abou Abbas (qui préside l'Autorité palestinienne) pour le pousser à régler les problèmes à l'intérieur de son camp. En outre, le rôle d'intermédiaire joué par la nouvelle démocratie égyptienne tend à démontrer que les peuples qui ont réussi "leur" printemps arabe soutiennent la recherche active d'une solution négociée entre Arabes de Palestine et Israël.
Mais la faiblesse des Américains vis-à-vis des provocations israëliennes est bien connue. D'autant que Tel-Aviv peut compter sur un puissant lobby pour soutenir ses positions au Congrès et même à la Maison Blanche.
Dans ces conditions il est clair que le président Obama est très demandeur d'aide. Ses alliés sont-ils disposés à la lui apporter? Il est important à nos yeux que la France ouvre le chemin. Sarkozy parlera sans doute en septembre devant l'A.G. de l'ONU. Il apportera son appui aux accords signés entre Palestiniens en Egypte, mais n'ira plus loin (appel solemnel et ferme à Israël pour qu'il respecte les décisions prises par la communauté internationale) que s'il estime que cette position apportera de l'eau à son moulin électoral. M. Sarkozy est, chacun le sait, un grand idéologue.
Que dit le PS de tout cela ? Il pourrait gouverner la France à partir du printemps prochain et voilà qu'il se montre par trop discret sur ce dossier qui ne saurait pourtant lui être étranger. Allons, camarades! Oubliez un peu votre timidité et sachez que Obama appréciera votre aide indirecte et..espérée
Antoine Blanca
