Voici les questions auxquelles on doit répondre pour expliquer la prolongation infinie de l'affaire Cahuzac:
1 - Côté presse: la revue en ligne Mediapart a lancé l'affaire. Edwy Plenel s'est vu offrir sur un plateau
les éléments qui lui ont permis de se mettre en avant. Mais depuis cette publication, qui vit de la dénonciation de scandales, n'a rien de nouveau à dévoiler. Or ses promoteurs ont un besoin
urgent de rentrées financières. Autrement dit, d'abonnés. Pour le moment, l'inquiétude prévaut dans la petite équipe. Il faut continuer de faire vivre la petite histoire...
2 - Côté politique politicienne: les moyens offerts par la Commission d'enquête parlementaire présidée par un homme de droite, François de Coursan. Depuis 2009 un accord PS/UMP implique que la Commission des finances des assemblées parlementaires soit présidée par un opposant. C'est ainsi que Jérôme Cahuzac, PS, inaugura cette disposition pour l'Assemblée Nationale. En juin 2013 c'est l'élu de droite François de Coursan qui prenait la relève.
3 - Coups médiatiques: alors que le PS n'avait pas exploité de manière polémique sa position (2009-2012), la droite, avec un de Coursan qui cherche à se faire un nom, multiplie les déclarations et les initiatives polémiques. On voulait une Commission essentiellement studieuse, dans un esprit d'unité nationale. Avec les conservateurs on assiste à une série de petites phrases assaassines, puis à la mise en marche d'une machine de guerre contre le gouvernement, voire contre le Président.
4 - Fausses annonces: sur le fond Coursan, contrairement à ce qu'il laisse entendre, ne dispose d'aucun élément nouveau par rapport à ceux avancés il y a des mois par Edwy Plenel, à savoir que le pouvoir aurait eu connaissance de l'enregistrement attribué à Cahuzac, dans lequel ce dernier se référait à un compte en Suisse. On avait des raisons de le trouver douteux parce que partiellement inaudible et dévoilé par l'adversaire politique local du Ministre du Budget. Cahuzac niait les faits devant le Président, devant son ministre de tutelle et, plus solennellement encore, devant l'Assemblée Nationale.
La confirmation de la fraude fiscale et du mensonge n'eut lieu que plus tard. Alors que le Président avait déjà demandé, et obtenu, la démission du Ministre.
La droite continuera le plus longtemps possible à faire vivre une affaire qui appartient désormais au pouvoir judiciaire. Elle qui ne cesse de proclamer que l'important est ailleurs, dans la recherche de solutions à la crise.
Antoine Blanca