Le Président Hollande ne fait pas de moulinets avec ses bras. Mais il fait progresser les choses dans le bon sens. Sans apparat, mais avec une redoutable efficacité. C'est ainsi qu'il a été le promoteur d'une condamnation ferme de la délinquance fiscale. Et qu'il a été rejoint dans ce combat de justice par d'autres pays européens affectés et, en tout dernier lieu, par les Etats-Unis eux-mêmes.
L'inquiétude, puis la peur ont progressivement gagné les fraudeurs, les banques qui abritaient indûment leurs avoirs et, enfin, la majorité des Etats complices d'Europe. Soucieux de ne plus se trouver exposés à des dénonciations fondées. Leur respectabilité se trouvait déjà bien affectée. La grande presse a, récemment, rejoint journaux et revues spécialisées dans la finance et l'économie dans le combat purificateur. Parce que le sujet intéressait les lecteurs. Non pas, rassurons-nous, par un accès soudain de vertu.
Le résultat est à peine croyable: les fraudeurs français se bousculent depuis quelque temps à Bercy, siège du ministère concerné, pour négocier les conditions du retour de leurs avoirs au bercail. La faute impardonnable de Jérôme Cahuzac a-t-elle, indirectement, contribué à accélérer le processus? Peut-être, en fin de comptes. Car l'exposition de ce système en pleine lumière a, sans doute, étendu le champ de la colère publique. A un moment où, sans doute, la tendance paraissait être à la résignation.
D'une tout autre nature est le succès remporté par le gouvernement français sur le thème de ce que l'on appelle communément "l'exception culturelle". Le gouvernement français avait, contre lui, les 26 autres pays membres de l'Union et le président de la Commission en personne, le Portugais João Manuel Durão Cardoso. Ce dernier, qui doit impérativement abandonner son poste l'an prochain, est à la recherche d'un 'job' prestigieux à la tête, par exemple, de l'ONU ou de l'une de ses grandes agences. Dans un tel cas, l'appui de Washington est hautement recommandé.
En tout cas, tous ceux qui s'opposaient à l'exception culturelle à l'occasion de la prochaine négociation Europe/Etats-Unis, ont été contraints de céder devant un Astérix déterminé. Lequel a finalement gagné, une fois encore, seul contre tous.
Dans les deux cas mentionnés, l'opiniâtreté "hollandaise" a été la plus forte.
Antoine Blanca