23 janvier 2012
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Pour piroguer en forêt amazonienne, MM.Sarkozy et Guéant avaient choisi de revêtir la tenue des parrains siciliens suivant le cortège funèbre d'un de leurs semblables. Costume sombre, chemise blanche, cravate noire. Renseignements pris, c'était afin de protéger des bestioles leur chair tendre. Le Maroni n'est pas la Seine sous le pont de Neuilly. Avec le décalage, pendant que le Président voguait sur des eaux lointaines, les socialistes commençaient leur rassemblement du Bourget. Yannick Noah et son équipe enthousiasmaient les 20000 militants et sympathisants. Tous se donnaient à fond. Sarkozy transpirait aussi abondamment avant de rentrer dans la salle climatisée. Sarkozy a tendance à beaucoup suer. Une petite foule sage l'attendait, faite d'officiels, d'élus et de sympathisants triés sur le volet par les autorités départementales. Le Président était là, dans l'exercice de ses fonctions, venu présenter ses voeux aux populations de l'outre-mer. Une cérémonie de plus dans sa longue tournée électorale qui l'a conduit aux quatre coins de notre France. Aux frais et avec les moyens de l'Etat.
Mais hier, en Guyane, sa tête était ailleurs. Il se faisait tenir au courant, quart d'heure par quart d'heure, du seul grand événement du jour. Il se déroulait au Bourget et le héros en était François Hollande. Du coup, ses sourires mécaniques, ses incorrigibles mimiques nerveuses devenaient encore plus insupportables pour le téléspectateur. "Cinq ans de plus avec cet homme, et je me fais trappiste", dit quelqu'un à côté de moi.
BFM/Tv se transporte brièvement au siège de l'UMP. "Ici, dit le reporter avant que la fête ne commence au Bourget, les "porte-flingue" du Président se tiennent prêts à la riposte". On verra que finalement toutes les cartouches furent perdues. La poudre était mouillée. La riposte ne fut que postillonnée.
A Cayenne, sans le nommer, Sarkozy n'a parlé que de Hollande. La compagnie de Guéant l'a encouragé à transporter hors métropole son obsession anti-étrangers."Attention, a-t-il averti nos compatriotes de là-bas, avec le projet de faire voter les étrangers aux élections locales, la position de nos élus va être en danger. Pensez-vous, 37% d'étrangers en Guyane, 40% à Mayotte avec tous ces Comoriens envahissants..." Comme on le voit Sarkozy est dans ses sommets. Les réactions des membres du gouvernement sont lamentables. Ils donnent le sentiment d'être KO debout.
Et de sa hauteur, Sarkozy pourrait bien dégringoler dans un gouffre!
Antoine Blanca