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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 23:21

La droite gouverne sans partage  dans la quasi totalité des pays de l'Union européenne. Partout elle a échoué. Elle n'a pas su prévoir la crise. Quand cette dernière a été là, elle n'a pas su la gérer. Ou plutôt, elle a bricolé des mesures destinées à protéger sa clientèle électorale. Un néo-libéralisme à la petite semaine qui est en train de nous conduire au désastre.

La Démocratie socialiste se prépare à assurer la relève dans bon nombre de pays. En France ce sera en 2O12. Les militants et leurs experts sont toujours au travail. Il s'agit d'actualiser le projet adopté en y intégrant, le moment venu, des propositions nouvelles surgies pendant la campagne des primaires.

La gauche est habituée à être taxée de rétrograde quand elle annonce des mesures de justice sociale sur le terrain de la fiscalité, de l'économie et de l'emploi. Or ses représentants trouveront peut-être réconfort à lire les articles de deux grands maîtres à penser du conservatisme: Charles Moore dans le Daily Telegraph de Londres, et Frank Schirrmacher dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung de Francfort. L'un et l'autre viennent de disserter longuement sur le thème: Et si la gauche avait raison?

Extraits: "Les riches dirigent un système mondial qui leur permet d'accumuler du capital et de payer le travail le moins cher possible. Ils sont les seuls à profiter de la liberté qui en découle. La majorité doit se contenter de travailler plus dur, dans des conditions toujours plus précaires, pour enrichir une minorité. Le système démocratique, qui vise à enrichir le plus grand nombre, est en fait confisqué par ces banquiers, barons de la presse et autres magnats qui dirigent et possèdent tout..." Charles Moore, dans le Daily Telegraph.

Ou encore, dans le même article:"La force de l'analyse de la gauche tient au fait qu'elle a compris comment les puissants se parent  d'un discours libéral de droite pour défendre leurs privilèges...La mondialisation, par exemple, ne devait à l'origine signifier que le libre échange à l'échelle du monde. Or, aujourd'hui, cela signifie que les banques accaparent les bénéfices réalisés au plan international et distribuent les pertes aux contribuables dans chacun de leurs pays. Les banques ne rentrent à la maison que lorsqu'elles n'ont plus d'argent. C'est alors que nos gouvernements leur donnent de l'argent frais..."

Dans le Frankfurter Allgemeinee Zeitung, Frank Schirrmacher développe les mêmes thèmes, se référant, par des citations, au papier de Moore. Il adapte son écrit à la situation proprement allemande. "Angela Merkel, conclut-il, n'a pas été en mesure d'aborder les répercussions morales de la crise de la zone euro".

Si un analyste de gauche avait développé la même argumentation, cela aurait eu une portée limitée. Mais dans ce qui nous occupe aujourd'hui  ce sont d'éminentes plumes du camp conservateur qui montent au créneau. Et ils disent à des millions de lecteurs: nous devons admettre que nous avons tort et que les autres ont raison. Une telle révolution de l'esprit chez des intellectuels de droite, devrait retenir l'attention de la gauche française dont les dirigeants négligent souvent de lire la grande presse internationale.

Antoine Blanca

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  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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