DSK s'est vu contraint de quitter la tête du FMI en conséquence de ses manigances. Le premier parti de
France a vécu un traumatisme politique et les projets de nombre de ses ténors ont dû être modifiés à la hâte. Les tabloïds américains, que tout le monde lit avec répugnance, après avoir traîné
Dominique dans la boue la plus immonde, ont changé de cible sans que cela leur pose problème. La belle guinéenne a menti, informent-ils, sur toute la ligne: sur son dossier de demande d'asile,
sur les conditions dans lesquelles se sont déroulés les événements (peu glorieux de toute manière), du SOFITEL, sur sa vie "misérable de célibataire élevant seule son enfant". Dayly News
et New Yok Post écrivent tout cela d'un ton aussi imperturbable que le visage de Buster Keaton. Hier on traitait DSK de pervers ("The perv'", caractères énormes pour accompagner une
photo du patron du FMI, hagard). Aujourd'hui on loue la décontraction de ses premières sorties d'homme libre et son bon goût gastronomique. On n'a pas à s'excuser. Ce n'était tout de même pas à
la presse-poubelle d'enquêter sur la réalité des faits. L'essentiel est de vendre du papier, et pour vendre, il faut salir.
Sous le poids d'éléments à décharge de plus en plus nombreux, personne n'exclut désormais dans les milieux judiciaires new-yorkais une décision de justice innocentant définitivement notre camarade, sans attendre l'audience du 18 juillet. On saura sans doute bientôt, aussi, quelle sanction frappera le véhément avocat-prédicateur de la défense qui a insulté la vérité pendant vingt minutes sur toutes les radios et télés du monde.
Un souvenir personnel: quelques jours après l'événement du SOFITEL, une amie camerounaise, épouse de l'un de mes meilleurs copains, me confiait: "toutes les femmes africaines de Paris sommes furibardes contre cette bonne guinéenne qui va faire du tort à nous toutes, et même à notre continent". Comme quoi les femmes africaines de notre capitale ont un bon jugement.
Antoine Blanca