19 août 2011
5
19
/08
/août
/2011
09:27
Pour une partie significative de la population espagnole les manifestations organisées à l'occasion des JMJ de Madrid, et surtout la parade du vieux pape par l'avenue de la Castellana, constituent une sorte de retour sur le passé, une réaffirmation de la victoire franquiste sur les républicains. Pendant la guerre qui suivit le coup d'Etat militaire du 18 juillet 1936, l'Eglise catholique avait choisi son camp, suivant les consignes de Pie XII. Elle n'était pas une puissance spirituelle mais une milice combattante aux côtés des fascistes d'Espagne, d'Italie et d'Allemagne. Elle prit une part active à l'horrible campagne de terreur qui suivit la défaite de l'armée républicaine. Aujourd'hui les évêques et les associations qu'ils contrôlent se sont mis au service du conservantisme politique.
Les JMJ ont été ressenties comme une provocation de la droite. Naturellement dans notre Europe démocratique les fantômes du passé ne doivent pas prévaloir sur l'avenir. Le gouvernement socialiste de Rodriguez Zapatero a dû avaler la couleuvre vaticane en évitant de faire la grimace, à grands coups de bicarbonate de soude, le "digestif" le plus utilisé par ses compatriotes pour combattre les lourdeurs d'estomac. Les militants du PSOE, du PC, de l'UGT et des Commissions ouvrières ont respecté la consigne: pas de geste de mauvaise humeur. Il fallait faire comme si tout était normal dans une fête internationale de jeunes qui se prétendait bon enfant.
Comme si le choix de l'Espagne pour ce genre de spectacle, à la veille d'élections générales, n'était pas destiné à renforcer le courant de la droite conservatrice.