C'est sur l'île italienne dee Lampedusa qu'ils ont tenté d'échouer leurs frêles embarcations. Les "garde-côtes"italiens ont fait le reste. Voilà donc les exilés de la faim en terre ferme, estimant avoir gagné une première étape dans leur aspiration à vivre et travailler en Europe. On a beau crier à ces Tunisiens misérables: "mais vous avez renversé Ben Ali, chassé la famille Trabelsi et la corruption; alors pourquoi fuir maintenant au risque de votre vie!"
Ben Ali et le reste, on s'en fout, répondent les passagers de la faim! Ce qui s'est passé est très sypathique, mais ne change rien, dans l'immmédiat à notre misère, à notre désespoir de vivre par notre travail. Chaque fois qu'une porte s'ouvrira vers le grand large, nos frères de misère s'y engouffreront.
La faim est toujours la plus forte! Pour elle, il n'y a pas de salle d'attente si celle-ci n'est pas accompagnée d'une cantine
et d'un bureau pour l'emploi.
La communauté internationale, les Agences spécialisées de l'ONU le savent bien. La démocratie satisfait le peuple citoyen, mais ne répond pas aux urgences de la survie quotidienne de ceux que la vie, dans un pays en développement, a durablemeent marginalisé. Une victoire démocratique n'atteint ses objectifs que si elle est aussi une victoire sur la misère....
Antoine Blanca