4 février 2010
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10:16
AInsi M. Obama ne participera pas en avril prochain, en Espagne, à la réunion au sommet entre l'Union européenne et les
Etats-Unis. Même si Zapatero n'a pas perdu espoir de parvenir à retourner la situation (son équipe travaille dur à un argumentaire), nous pensons que le camouflet ne sera pas évité. Pour les
raisons suivantes, longuement analysées des deux côtés de l'Atlantique par les think tanks préférées des " hommes du Président":
1 -- Depuis la perte du siège de feu Ted Kennedy, Obama a décidé de ne rien entreprendre qui puisse être susceptible de heurter son opinion publique. Or ces réunions avec les Européens sont mal vues de l'autre côté de l'Atlantique,
2 -- Obama attend de l'Union que, avant de rencontrer ses dirigeants, ils règlent entre eux leurs problèmes internes. Dans ses deux précédentes réunions de ce type, en effet, l'homme de Washington a s'est trouvé face à une mosaïque d'ambitions nationales non face aux représentants d'une super-puissance alliée. De fait, a-t-il perçu, un large éventail de nuances et de contradictions, allant de la volonté de constituer un contre-pouvoir (France) à l'inconditionnalité la plus servile (Royaume-Uni). De tout cela résulte une cacophonie incompréhensible pour tout président américain. De telles attitudes ne peuvent entraîner, estiment de nombreux politiologues, qu'une accentuation du goût naturel de Washington pour l'unilatéralisme.
3 -- Depuis l'événement négatif du Massachssetts et la révision critique de l'agenda présidentiel qui en a résulté, le temps d'Obama est divisé en tranches d'un quart d'heure. Suffisant, estime ce denier, pour prendre connaissance d'une situation et apprécier le rôle que son pays pourrait jouer dans une possible solution., mesurer la pertinence de son investissement. Dans un tel contexte nos réunions européennes sont regardées comme autant de marathons. Profondément ennuyeux et, le plus souvent, sans ligne d'arrivée prévisible.
4 -- Avec cette manière de voir les choses, Obama a fait dire à la présidence espagnole qu'il souhaite (avant tout futur projet de réunion) que les 27 recherchent rapidement un consensus sur les principaux thèmes stratégiques: relation avec la Russie, statut de la Turquie, négociations de paix au Moyen-Orient et en Afghanistan.
5 -- Washington a, enfin, très mal pris les critiques ouvertes aux accords conclus avec le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du sud et la mauvaise humeur manifestée publiquement par Sarkozy à la suite du débarquement humanitaire des marines à Haïti.
Pour couronner le tout Obama a observé, avec une irritation teintée de mépris, les changements intervenus à la tête de l'Union. Le nouveau président belge est, estime-t-il, un triste second couteau, la britannique chargée des relations extérieures, une figure de niveau cantonal et Barroso, le chef de la Commission, un manipulateur dévoré d'une ambition sans rapport avec l'indigence de ses qualités.
Bref, l'administration Obama, avec ses équipes d'experts, analyse les rapports avec notre univers "vieux continent" avec un réalisme glacial, liant impitoyablement sa relation à son intérêt de politique intérieure. En prévision des élections législatives de mi-mandat à l'automne 2010.
Antoine Blanca
(qui se contente, ici, d'observer et de tenter de mieux comprendre la position du premier de nos partenaires)
1 -- Depuis la perte du siège de feu Ted Kennedy, Obama a décidé de ne rien entreprendre qui puisse être susceptible de heurter son opinion publique. Or ces réunions avec les Européens sont mal vues de l'autre côté de l'Atlantique,
2 -- Obama attend de l'Union que, avant de rencontrer ses dirigeants, ils règlent entre eux leurs problèmes internes. Dans ses deux précédentes réunions de ce type, en effet, l'homme de Washington a s'est trouvé face à une mosaïque d'ambitions nationales non face aux représentants d'une super-puissance alliée. De fait, a-t-il perçu, un large éventail de nuances et de contradictions, allant de la volonté de constituer un contre-pouvoir (France) à l'inconditionnalité la plus servile (Royaume-Uni). De tout cela résulte une cacophonie incompréhensible pour tout président américain. De telles attitudes ne peuvent entraîner, estiment de nombreux politiologues, qu'une accentuation du goût naturel de Washington pour l'unilatéralisme.
3 -- Depuis l'événement négatif du Massachssetts et la révision critique de l'agenda présidentiel qui en a résulté, le temps d'Obama est divisé en tranches d'un quart d'heure. Suffisant, estime ce denier, pour prendre connaissance d'une situation et apprécier le rôle que son pays pourrait jouer dans une possible solution., mesurer la pertinence de son investissement. Dans un tel contexte nos réunions européennes sont regardées comme autant de marathons. Profondément ennuyeux et, le plus souvent, sans ligne d'arrivée prévisible.
4 -- Avec cette manière de voir les choses, Obama a fait dire à la présidence espagnole qu'il souhaite (avant tout futur projet de réunion) que les 27 recherchent rapidement un consensus sur les principaux thèmes stratégiques: relation avec la Russie, statut de la Turquie, négociations de paix au Moyen-Orient et en Afghanistan.
5 -- Washington a, enfin, très mal pris les critiques ouvertes aux accords conclus avec le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du sud et la mauvaise humeur manifestée publiquement par Sarkozy à la suite du débarquement humanitaire des marines à Haïti.
Pour couronner le tout Obama a observé, avec une irritation teintée de mépris, les changements intervenus à la tête de l'Union. Le nouveau président belge est, estime-t-il, un triste second couteau, la britannique chargée des relations extérieures, une figure de niveau cantonal et Barroso, le chef de la Commission, un manipulateur dévoré d'une ambition sans rapport avec l'indigence de ses qualités.
Bref, l'administration Obama, avec ses équipes d'experts, analyse les rapports avec notre univers "vieux continent" avec un réalisme glacial, liant impitoyablement sa relation à son intérêt de politique intérieure. En prévision des élections législatives de mi-mandat à l'automne 2010.
Antoine Blanca
(qui se contente, ici, d'observer et de tenter de mieux comprendre la position du premier de nos partenaires)