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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 10:16
AInsi M. Obama ne participera pas en avril prochain, en Espagne, à la réunion au sommet entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Même si Zapatero n'a pas perdu espoir de parvenir à retourner la situation (son équipe travaille dur à un argumentaire), nous pensons que le camouflet ne sera pas évité. Pour les raisons suivantes, longuement analysées des deux côtés de l'Atlantique par les think tanks préférées des " hommes du Président":
1 -- Depuis la perte du siège de feu Ted Kennedy, Obama a décidé de ne rien entreprendre qui puisse être susceptible de heurter son opinion publique. Or ces réunions avec les Européens sont mal vues de l'autre côté de l'Atlantique,
2 -- Obama attend de l'Union que, avant de rencontrer ses dirigeants, ils règlent entre eux leurs problèmes internes. Dans ses deux précédentes réunions de ce type, en effet, l'homme de Washington a s'est trouvé face à une mosaïque d'ambitions nationales non face aux représentants d'une super-puissance alliée. De fait,  a-t-il perçu, un large éventail de nuances et de contradictions, allant de la volonté de constituer un contre-pouvoir (France) à l'inconditionnalité la plus servile (Royaume-Uni). De tout cela résulte une cacophonie incompréhensible pour tout président américain. De telles attitudes ne peuvent entraîner, estiment de nombreux politiologues, qu'une accentuation du goût naturel de Washington pour l'unilatéralisme.
3 -- Depuis l'événement négatif du Massachssetts et la révision critique de l'agenda présidentiel qui en a résulté, le temps d'Obama est divisé en tranches d'un quart d'heure. Suffisant, estime ce denier, pour prendre connaissance d'une situation et apprécier le rôle que son pays pourrait jouer dans une possible solution., mesurer la pertinence de son investissement. Dans un tel contexte nos réunions européennes sont regardées comme autant de marathons. Profondément ennuyeux et, le plus souvent, sans ligne d'arrivée prévisible.
4 -- Avec cette manière de voir les choses, Obama a fait dire à la présidence espagnole qu'il souhaite (avant tout futur projet de réunion) que les 27 recherchent rapidement un consensus sur les principaux thèmes stratégiques:  relation avec la Russie, statut de la Turquie, négociations de paix au Moyen-Orient et en Afghanistan.
5 -- Washington a, enfin, très mal pris les critiques ouvertes aux accords conclus avec le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du sud et la mauvaise humeur manifestée publiquement par Sarkozy à la suite du débarquement humanitaire des marines à Haïti.
Pour couronner le tout Obama a observé, avec une irritation teintée de mépris, les changements intervenus à la tête de l'Union. Le nouveau président belge est, estime-t-il, un triste second couteau, la britannique chargée des relations extérieures, une figure de niveau cantonal et Barroso, le chef de la Commission, un manipulateur dévoré d'une ambition sans rapport avec l'indigence de ses qualités.

Bref, l'administration Obama, avec ses équipes d'experts, analyse les rapports avec notre univers "vieux continent" avec un réalisme glacial, liant impitoyablement sa relation à son intérêt de politique intérieure. En prévision des élections législatives de mi-mandat à l'automne 2010.

Antoine Blanca
(qui se contente, ici, d'observer et de tenter de mieux comprendre la position du premier de nos partenaires)  

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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 16:14
HAïTI, Etats-Unis, santé:
Il y a eu quelques jours d'interruption dans l'évacuation vers l'Etat de Floride de blessés graves haïtiens. La générosité de coeur du gouvernement fédéral et celle de nombreuses organisations humanitaires s'est en effet trouvée confrontée à la question cruciale: who is supposed to pay for? Une fois ce point éclairci, les transports sanitaires ont pu reprendre leur cours.
La logique libérale est inflexible, surtout en Floride, gouvernée par un frère de l'ex-président Bush. "Dites-nous d'abord comment vous allez régler l'addition, on vous soignera après".
C'est un postulat que tous les futurs touristes dans ce grand pays ami doivent avoir à l'esprit avant d'entreprendre le voyage.

COLOMBIE, guérillas, armée, primes au scalp, para-millitaires (milices privées):
Le président Uribe jouit d'une popularité certaine. Il l'a acquise en affichant sa volonté d'en finir avec l'insécurité et les mouvements de guérilla (FARC et ELN). Il peut se prévaloir de certains succès. Il faut dire qu'il ne s'est jamais embarrassé de scrupules pour les obtenir. A la guerre comme à la guerre, on ne fait pas d'omelette..etc...
On connaissait déjà son indulgence pour les groupes para-militaires, ces milices payées par les gros propriétaires terriens chargées de terroriser les paysans pauvres pour qu'ils acceptent avec résignation leur situation d'exploités . On sait mieux aujourd'hui que dans l'armée régulière la politique du chiffre a été encouragée. Tuer des guérilleros apporte des primes au scalp et des permissions exceptionnelles. Des promotions aux officiers qui commandent les unités obtenant les meilleurs résultats. Aussi le nombre de membres des FARC tués les armes à la main augmente-t-il notablement à la veille des  fêtes (fin d'année et pâques surtout). Il est avéré pourtant que nombre de ces "combattants" étaient en réalité de pauvres journaliers, parfois des handicapés, dont les cadavres étaient, à titre posthume, revêtus d'uniformes et chaussés de brodequins. Sous la pression de télés américaines, dont les reportages sont accablants, une enquête a dû être ouverte. Mais aucune sanction encore n'a été décidée.
Cependant, désormais les bouches s'ouvrent: des centaines de femmes, parentes des malheureuses victimes, se sont organisées, ont trouvé des avocats décidés à les assister. Et, depuis deux mois elles manifestent régulièrement devant le palais de justice de Bogota.
Comme le faisaient à Buenos-Aires les "Madres de la Plaza de Mayo".
A suivre. D'autant que les FARC, un moment en fort déclin, connaissent un regain d'activité.
Ce n'est pas par la seule violence que l'on résoudra le drame que connaît le pays depuis plus d'un siècle.

BRESIL: le "flop" d'un film sur Lula.
Alors que l'élection présidentielle sera célébrée cette année (Lula jouit d'une immense popularité mais ne peut se représenter), un film à gros budget (pour le cinéma brésilien), est consacré à la vie du Chef de l'Etat. De l'avis des critiques, une belle réalisation. Excellents acteurs  et actrices, avec une mention spéciale pour celle qui incarne la mère du futur leader des métallos de Saõ Paulo. Mais après six semaines sur les écrans, ce n'est pas l'affluence dans les salles obscures. Sans doute parce que le Brésiliens ont le héros sous la main. Alors...la fiction.
Bref, il aurait fallu attendre, laisser passer une génération.
En revanche je suis certain que le film connaîtra un meilleur sort à l'étranger où on sera curieux de découvrir son enfance de pauvre venu du Nord-Est misérable, exilé de l'intérieur, ses aventures de gavroche dans les rues de la grande ville, les luttes syndicales qu'il a conduites.
Bref très loin de l'image du Brésil touristique, de Copacabana, des "caïperinhas" et de la samba.

Antoine Blanca
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31 janvier 2010 7 31 /01 /janvier /2010 10:39
Le Président équatorien Correa, vient de se rendre en Haïti. On doit s'en féliciter. A cette occasion on a vu son homologue René Préval jouer, pour la première fois depuis la catastrophe, son rôle diplomatique d'hôte. Le Chef de l'Etat haïtien, en dépit de l'extrême précarité de sa situation de quasi-SDF, s'est exprimé à cette occasion avec beaucoup de dignité et de sérénité. Correa, lui, a dérapé.

Je n'ai jamais dissimulé ma sympathie pour ce dirigeant honnête, jeune, cultivé et patriote. Il vient d'être brillamment réelu dans des conditions de totale transparence et s'applique à consolider l'unité nationale que la géographie divise de manière abrupte  (hauteurs majestueuses de la Sierra, qui abrite la capitale Quito; la côte Pacifique avec le port industrieux et populeux de Guayaquil; la forêt amazonienne, dont il doit protéger les autochtones, les richesses et la frontière).  La visibilité de sa visite à Port-au-Prince était motivée par une triple préoccupation: solidarité d'un pays "bolivarien" avec la première nation indépendante du sud-continent; être le premier chef d'Etat hispanophone à fouler le sol d'une terre soeur dans la désolation; envoyer un message fort à ses propres compatriotes de la côte pacifique, descendants d'esclaves noirs dans leur majorité, qui ont tendance à voter pour son adversaire de droite.

Mais Correa a commis une faute politique en accusant les Etats-Unis, et accessoirement l'Europe, d'avoir des visées impérialistes dans leur mobilisation en faveur de Haïti. Une telle réflexion est à la fois inopportune et, dans l'état actuel des choses, sans fondement.
L'heure est à l'aide massive et à sa programmation dans la durée. Répondre à l'urgence d'abord. Rassembler  les moyens humains et matériels en vue de la reconstruction, le plus rapidement possible.
A Correa et à ceux qui pensent comme lui je donnerais volontiers le conseil suivant
: travaillez aujourd'hui avec le reste de la communauté internationale pour faire en sorte que, en relation étroite avec les autorités légales de la République de Haïti, l'ONU et ses agences spécialisées, soient chargées d'organiser la reconstruction. Un comité d'éthique, constitué d'hommes de haute valeur morale veillera, aux côtés du gouvernement du pays, à ce qu'il n'y ait pas de détournement de l'aide, ni de fautes technologiques majeures.
Voilà le véritable enjeu. Quelle part chacun s'engage à prendre en relevant ce défi est la seule vraie question d'actualité. Si l'on surmonte cette épreuve essentielle, prélable, le débat politique retrouvera naturellement sa place.
Mais n'inversons pas l'ordre des facteurs. Ne mettons pas la charrue avant les boeufs.

Antoine Blanca
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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 11:17
Chaque année à Davos, en marge des travaux du colloque, le président de l'Association universelle des Banque d'affaires (AUBA) offre à ses membres un dîner de gala. Cravate noire et robe longue. Les épouses (ou faisant office de) y sont cordialement invitées.
Les limousines livrent leur brillante cargaison, par petits paquets rutilants, à l'entrée de l'Hôtel du Minaret (cinq étoiles), propriété d'un membre de la famille princière du Koweit. Les convives sont accueillis par le Directeur général de l'établissement et par un ensemble de concertistes viennois. A la porte du grand salon des banquets, le président de l'AUBA, Mr. Stetson Littlemoney et madame, auréolée d'un diadème en diamants du Kivu, d'un goût exquis, saluent à leur tour les convives.
En dépit des apparences, l'atmosphère est détendue. On se trouve un peu en vacances, que diable! Oublions un moment les conseils d'administration et les jetons de présence qui les accompagnent.
Le service est impressionnant. Un ballet de majordomes bien réglé sert un dîner composé de mets spécialement venus par vol spécial du Bristol de Paris. Après les entrées et les vins du Rhin, les rires se font plus nombreux, parfois même un peu fous.
C'est alors que Mr. Littlemoney monte sur une petite tribune, un technicien vérifie le bon fonctionnement du micro, une secrétaire, splendide de beauté et d'efficacité, est déjà là avec les notes de l'allocution. Quelques assistants font tinter leurs verres de cristal de Bohème à l'aide de leur petite cuillère, pour inviter au silence.

Littlemoney, un quinquagenère de belle prestance, a choisi de faire dans la conviavilité de bon aloi, le ton est davantage à la réunion d'anciens élèves de grande école qu'à la gravité caractérisant les conclaves de milliardaires. Il sait que les menaces en demi-teinte lâchées la veille par Sarkozy visant les prétendus excès du capitalisme, dans son discours d'ouverture, n'ont pas été prises au sérieux; "il est des nôtres, mais il est en campagne, il faut le comprendre", entend-on dire ici et là.
Littlemoney n'y fait même pas allusion. Sa propre banque vient d'annoncer des dividendes imposants et de promettre des bonus d'un montant historique. L'inquiétude n'est pas de mise.
L'allocution se termine et les serveurs se tiennent prêts à servir les viandes, les sommeliers, un grand Châteauneuf-du-Pape.

Alors le président de l'AUBA fait une dernière pause destinée à attirer l'attention de tous.
"A présent, dit-il, le moment est venu de penser aux pauvres". Un ange s'attarde au-dessus du vaste salon, une légère inquiétude se fait sentir. Haïti? Bengladesh? Laos? On a déjà donné...
Mais Littlemoney invite l'assistance à se lever, coupe de Dom Pérignon levée très haut.
Et il s'écrie, haut et fort:
VIVE LES PAUVRES!!!
On repose les coupes et on applaudit très longuement. Rien ne viendra donc gâcher la joie de cette belle soirée.

Littlemoney rejoint sa femme, qui lui dépose un baiser léger sur la joue, et ses compagnons et compagnes de table. Tout le monde se rasseoit. Le premier maître d'hôtel fait un signe. Le ballet des serveurs reprend.
Le dîner peut continuer. 


Antoine Blanca
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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 13:32
Les riches se réunissent chaque hiver dans une station d'hiver faite pour eux, dans un pays, la Suisse, conçu pour eux. A Davos, ces retrouvailles annuelles permettent aux puissants de l'industrie, de la finance et de la presse de se conforter, de se rassurer, en contemplant leur reflet dans le regard de l'autre, son semblable, son frère. Un peu comme la marâtre de Blanche Neige désirait entendre son miroir lui confirmer qu'elle était toujours la plus belle.
J'entends déjà des amis me dire: Antoine, que tu peux être "rétro"! Les "riches, les riches", te crois-tu vivant au temps de Zola. Les notions de riche et de pauvre ont évolué depuis un siècle... Eh bien je revendique cette ringardise et prétends au contraire que mon appréciation est plus que jamais d'actualité. Les inégalités se sont d'ailleurs, selon moi, en valeur relative, plutôt aggravées. Même si les participants au forum de Davos parlent  davantage le russe ou l'arabe. Il demeure que le style est toujours le même, avec la parade de distingués professeurs d'économie dont ls conférences ont été grassement rémunérées, des journalistes spécialisés jouant les milliardaires pendant quelques jours aux frais de la princesse, des hommes politiques soucieux de modernisme libéral. Il faut pouvoir dire, dans les mois à venir, dans les salons les plus branchés: "Ma chère j'étais à Davos. Et vous?"
Bien entendu, ces milliers de chefs d'entreprise (dont les frais de séjour seront partie des "frais généraux"), ces dizaines de chefs d'Etat ( le contribuable paiera, bien entendu), de personnalités du Bottin mondain souhaitant être vues en pareille compagnie, toute cette belle engeance n'avait pas vu venir la crise. Tout ce faste, cette gabegie  de personnel d'interprétation, de restauration, de communication avait été déployée en vain. La surprise aura été totale dans l'univers boursier et bancaire. En dépit du caractère studieux et néo-académique du fameux Forum. Toutes ces belles têtes se seront avérées être surtout pleines de vent.
Prévoir, prévenir, sont pourtant la principale raison d'être de l'illustre rassemblement.
L'échec ne doit, il convient de le croire, pas être motif  à reconsidérer les fondements de l'affaire. On se trouve si bien entre gens du même monde...

La nouveauté, cette année, sera l'ouverture des travaux par l'auto-proclamé grand réformateur du capitalisme. Sarkozy sera là. Il va adorer: il aime parader, se pavaner, jouer au grand pédagogue...
Mais surtout il aime être avec les riches, fidèle à son environnement.  Neuilly, ce n'est pas Aubervilliers. En attendant de faire partie du cercle fermé des grandes fortunes. Hélas, pour atteindre cet objectif, du moins aussi rapidement qu'il le voudrait, il lui faudra choisir entre la jouissance du pouvoir politique et le bonheur que procure  l'argent. On souffre pour lui de le voir confronté à un tel dilemne.

Rare exception, le président brésilien, "Lula" da Silva, sera aussi à Davos. Mais auparavant il aura participé au "Forum social mondial" de Porto Alegre. Chez lui. Un peu SON Forum.
A Davos il compte promouvoir, s'il en était besoin, son immense pays et ses formidables potentialités. Et observer en passant ce drôle de zoo de luxe de Davos et les représentants de ces étranges espèces protégées. Et qui, parce qu'elles se tiennent à l'abri de tout prédateur, ne paraissent pas en voie de disparition.

Antoine Blanca
C'est parfois dur, les devoirs de Président.  
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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 11:59
 En France on a un peu parlé des plus récents scandales qui secouent nombre d'évêchés de Boston à Dublin. Il a fini par nous être révélé que la pédophilie faisait des ravages, depuis des temps immémoriaux, que des centaines de prêtres profitaient de leur privilège religieux pour s'adonner à leurs penchants pédophiles. Nombre de Séminaires et d'établissements catholiques ont été montré du doigt. Il y a eu finalement des enquêtes, des demandes de pardon aux victimes et à leurs familles. L'Eglise a le plus souvent été condamnée, a dû mettre la main à la poche. Sans doute l'avait-elle déjà fait préventivement pour étouffer d'autres scandales.
Mais le plus important est encore à venir. Il concerne le fondateur des "Légionnaires du Christ", cette garde prétorienne du catholicisme romain forte de 80000 fidèles, dont 800 prêtres et dont le principal terrain d'élection est (le présent est de rigueur) le monde hispanique.
Son nom ? Marcial Maciel. Un prêtre mexicain arrivé très jeune, en 1941, dans l'Espagne franquiste où la Sainte Eglise, au lendemain de sa victoire dans sa croisade contre les "rouges", accueillit son projet à bras ouvert. Le pouvoir temporel aussi : Franco chargea son ministre Martin Artajo de faire le nécessaire pour que la nouvelle "armée des âmes" soit mise en place.
Une réussite: les Légionnaires sont maîtres d'une trentaine de grands séminaires, d'une centaines d'internats et d'une université à Madrid.
Pourtant le Saint-Siège avait reçu, dès 1944, des rapports précis sur les tendances perverses de Marcial Maciel. Au Mexique, beaucoup étaient même déjà persuadés qu'il avait empoisonné au cyanure son maître à penser, et oncle, l'évêque mexicain Rafael Guizar. Un livre détaillé sur cette affaire obscure se vend toujours dans le monde hispanique. L'évêque Guizar aurait découvert les activités perverses de son neveu dans le Séminaire q'il dirigeait.
Rien n'a empêché les "légionnaires" de prospérer. Pie XII les encourageait, Jean-Paul II protégea avec enthousiasme Marcial Maciel jusqu'à sa mort. Il s'en proclamait l'ami. Ce fut son successeur, Benoît XVI, bon connaisseur du dossier en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (ex Saint Office de l'Inquisition) qui lança l'enquête ecclesiastique à peine élu. "Que de saleté il y a au sein de l'Eglise", s'était-il exclamé quelques jours avant sa proclamation comme Pape.
Les enquêteurs viennent de remettre les résultats de l'enquête. Elle n'a pas encore été communiquée au monde profane.
Mais déjà nous savons que le fondateur des Légionnaires a eu plusieurs femmes et une demi-douzaine d'enfants dont deux filles reconnues (l'une d'elles vit à Madrid, a fait voeu de silence contre la propriété de son vaste appartement dans le centre de la capitale espagnole et un de bonnes mensualités versées par les Légionaires). Mais qu'il s'est rendu aussi coupable de centaines d'agressions sexuelles sur des mineurs et couvert des milliers d'autres actes de pédophilie à l'abri de ses séminaires et internats.

Pour ceux qui souhaiteraient en savoir davantage, voici les noms de certains des plaignants: Alejandro Espinosa, les frères Fernando et José Antonio Pérez Olvera, Samuel Barrales, Arturo Jurado, Juan José Vaca, José Barba et Félix Alarcòn.
"Marcial Maciel est un guide efficace de la jeunesse", avait dit son ami et suprême protecteur Jean-Paul II.

Antoine Blanca
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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 10:15
Certains de mes amis pensent que Nicolas Sarkozy est un homme courageux, un fonceur. Il va en donner une nouvelle preuve en affrontant aujourd'hui, successivement, Laurence Ferrari et Jean-Pierre Pernaut sur TF1.
Sa témérité ne connaît donc pas de limite. Ces personnalités sont connues pour leur esprit d'indépendance et par l'impertinence de leurs propos vis-à-vis de la droite en général et de son chef en particulier. Les avoir choisis pour débattre avec lui sur son plateau en est une nouvelle preuve. Notre président est bien un chevalier de la parole des temps modernes.
Certes, il est des hommes d'Etat qui donnent des conférences de presse dans lesquelles ils se soumettent aux questions libres  d'un parterre composé de correspondants accrédités, sans condition ni sélection préalable. Mais cela peut créer une atmosphère anarchique, encourager des questions embarrassantes sur le budget, le chômage, le bouclier fiscal, le copinage avec les grandes banques et les gros patrons surpayés, les projets de dévoyer la démocratie électorale par des découpages obscurs et des modes de scrutin tronqués, la destruction des services publics --Education et Hôpitaux par exemple--, l'abandon de confrères enlevés en Afghanistan, la politique du "chiffre" en matière de sécurité et d'expulsion d'étrangers...autant de sujets désagréables à traiter.

Alors autant bavarder avec des gens de bonne compagnie, rendus compréhensifs par une longue expérience de journalistes de Cour.
La dernière fois que M.Sarkozy a reçu la presse à l'Elysée, il a fait une déclaration liminaire de quarante minutes, a regardé sa montre, et àannoncé qu'il accordait vingt minutes aux journalistes pour les questions et les réponses. Il devait recevoir un collègue de passage  à Paris...
C'est que la foule le rend nerveux. Sauf celle rassemblée par l'UMP dans ses déplacements provinciaux, essentiellement des élus locaux et des pensionnaires des maisons de retraite environnantes, emmenés en bus comme pour aller assister à une représentation théâtrale. Quand il a été contraint de visiter une entreprise, il s'est entouré de dizaines de gardes. Plus commode pour provoquer des grossiers personnages qui le prenaient à partie: "descends pauvre con!" Non, Monsieur le Président, ne prenez pas de risques aussi inconsidérés!
C'est un grand homme, vraiment. Complexé, bien sûr, comme tout un chacun et aimant à se rassurer par des discours interminables d'auto-satisfaction devant une poignée de flagorneurs.
Ah, oui! Nous avons hâte de le regarder ce soir sur la chaîne de Bouygues: n'en doutons pas, ça va saigner.

Antoine Blanca
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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 09:44
La gauche en Europe recherche un nouveau souffle. Elle veut présenter un nouveau visage à ses électeurs naturels, mais peine à en dessiner les contours et à gérer les contradictions qui la minent. Chez nous, en France, ces contradictions ont, depuis 2002, la spécificité suivante: une majorité de citoyens veille à ce que la gauche en général et les socialistes en particulier, constituent une sorte de contre-pouvoir protecteur à partir des communes, des départements et des régions. Pour nous confier les destinées de la République ils attendent encore. Le Messie? En quelque sorte. Une voix puissante, en tout cas, qui soit capable de leur donner de nouvelles raisons de se mobiliser et, pour tout dire, d'espèrer.
Mais pour aller au combat, ne bougeons d'où nous sommes, de notre socle idéologique de base déjà bien malmené par la nouvelle et insipide "Déclaration de principes".
Je pense pour ma part que l'on se tromperait irrémédiablement si l'on venait à toucher aux "fondamentaux" du Socialisme. Par exemple, à mon sens, Lionel Jospin a pris les chemins de la défaite quand, en présentant son programme il a tenu, par honnêteté sans doute, à affirmer qu'il ne s'agissait pas d'un "programme socialiste". Il voulait rassurer la partie la plus frileuse de notre électorat. Mais dans les faits il a démobilisé une partie de notre électorat naturel sans nous apporter des troupes fraîches venues de ce centre politique aussi fluctuant qu'imprévisible.
Bien entendu aucune de nos victoires électorales ne s'est construite sur une claire volonté d'abattre le capitalisme et sur une vocation proclamée d'établir une société socialiste ou collectiviste. Mais ni le Front populaire, ni les 110 propositions de 1981 n'étaient autre chose que des projets réformistes. Des avancées importantes vers la naissance d'une France nouvelle plus juste, plus égalitaire. Non le bouleversement social et économique que voulaient les congressistes de 1905.
Mais on se gardait bien de proclamer haut et fort le caractère purement réformiste du projet.
Bien entendu nous savons tous que la gauche seule n'est pas actuellement majoritaire dans l'électorat. Mais c'est au centrisme, bourbeux par essence, de négocier avec nous, à partir de   propositions et des réflexions qui seront les siennes, un éventuel programme de gouvernement. On peut les inviter à venir chez nous sans, pour autant, partager notre lit.

Le débat qui est en cours au PS, à la fois étendu et approfondi, va finir par répondre à l'attente du peuple de gauche en débouchant sur des propositions qui lui feront retrouver l'espérance. Ce débat révélera aussi de nouveaux talents militants et confirmera la solidité de plus anciens. Nos victoires ont toujours été le fruit de longs et pénibles efforts. Sachons les canaliser, sachons vaincre aussi la tentation d'abandon qui parfois nous gagne.
Il n'y a pas d'autre chemin.

Antoine Blanca
La France parviendra, une fois de plus, à éclairer l'Europe progressiste de ses lumières. Cette Europe aujourd'hui aux prises à un désarroi démobilisateur que le spectacle de la médiocrité de ses dirigeants brxellois paraît justifier.
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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 12:03
J'entends les gémissements des hypocrites de la politique et des salles de rédaction, des intellectuels mercantiles et de la gauche soufreteuse. "Ah! Quelle tristesse, quelle déception! Nous qui avions soutenu Obama avec héroïsme, malgré sa couleur de peau ou même à cause d'elle, en dépit des accomodements qu'il consentait avec l'idéologie dominante. Ce n'est pas possible, bon sang: il baisse dans les sondages, il fait perdre au Parti démocrate l'un de ses meilleurs fiefs électoraux, il va lui faire perdre les élections de mi-mandat et, avec tout ça, il n'a même pas fermé la base de Guantanamo, il continue de faire la guerre en Irak et envoie des renforts massifs à Kaboul. Et peine à faire passer sa loi sur la Santé. Ah! On ne nous y prendra plus. Nous sommes trop bons..."
Pourquoi ce concert lamentable?
Chacun savait de quelle présidence, à la fois mensongère, médiocre et criminelle il héritait. Une Puissance telle que les Etats-Unis se doit  de continuer d'honorer certains des engagements internationaux et militaires pris par un prédécesseur, aussi misérable fut-il! Moi je trouve que Barack Obama fait face avec élégance, sang froid et habileté aux hautes responsabilités qui sont les siennes.
Se rend-on compte de la situation dont nous hériterions, nous tous, si par malheur il échouait. Fox News et le néo-Ku Klux Klan au pouvoir, Sarah Palin (qui croit que la France est une île et l'Europe un pays lointain) à la tête du Département d'Etat, l'indécrotable bêtise des partisans d'une Amérique armée  à la John Wayne, et ravagée par l'évangélisme pudibond prêché à tous les coins de rue... Cette Amérique doit être tenue loin des affaires sérieuses du monde.
Obama, comme l'avaient été Clinton et John Kennedy, comme voulaient l'être les frères de ce dernier, Robert et Ted s'ils avaient pu accéder à la Maison Blanche, est l'homme de l'Amérique cultivée et intelligente, sensible à ses devoirs démocratiques, capable de générosité. Il y a dans les universités américaines des gens exceptionnels auxquels la droite ne fera jamais appel.
Gardons nous du retour d'une nouvelle forme de maccarthysme, d'un nouveau Edgar Hoover dans les coulisses nauséabondes de l'Etat fédéral  et d'un certain monde des affaires mafieux guettant  leurs proies dans l'obscurité.
Alors cessons de nous lamenter: soutenons Obama en essayant de le comprendre. En lui posant aussi, quand il le faudra, les bonnes questions.
Sachons au moins de qui nous ne voulons plus!
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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 09:45
Les Américains ont souvent débarqué sur l'île d'Hispaniola (Haïti et République dominicaine). Mais ce n'avait jamais été pour remplir une mission humanitaire. L'arrivée des "marines", dans tous les pays de la région Caraïbe (insulaires ou continentaux) était toujours associée à des opérations de police destinées  à affirmer la suprématie des Etats-Unis, et à conforter le pouvoir de leurs meilleurs serviteurs. En uniforme et toutes décorations pendantes, ou en civil, brillantinés de frais.
En décidant l'envoi d'une aide massive, en hommes et en matériel, Obama a, une nouvelle fois, innové dans la bonne direction.
Double innovation puisque non seulement le grand voisin montre son visage humain, mais encore, dans le même mouvement,  envoie-t-il au reste des latino-américains un message d'intérêt. Car, comme cela a été écrit à plusieurs reprises dans ce blog, les peuples habitant au sud du Rio Grande avaient le sentiment d'être oubliés par la Maison Blanche occupée par d'autres affaires mondiales jugées prioritaires.

Nous sommes en droit de penser que la situation va changer rapidement à Port-au-Prince. Les dizaines de milliers de morts vont pouvoir être ensevelis et la grande épidémie qui menaçait, évitée; les ruines et les gravats, déblayés; les blessés ayant survécu à la catastrophe, secourus; les millions d'affmés et d'assoiffés, alimentés et abreuvés. Une relative normalité sera rétablie.
Merci donc à l'oncle Sam et à son représentant actuel.

Mais n'oublions pas deux points importants sur lesquels nous aurons à revenir:
1-- Après l'émotion ressentie par l'opinion internationale, viendra l'oubli. L'ONU et ses agences spécialisées doivent, dans les délais les plus brefs, s'efforcer de capitaliser en espèces sonnantes et trébuchantes ces semaines exceptionnelles au cours desquelles Haïti aura été au coeur de l'actualité. Car toutes les ONG, toutes les associations caritatives du monde, ne remplaceront jamais l'action soutenue, compétente, permanente des agences onusiennes spécialisées: PAM, FAO, UNICEF, PNUD, OMS...avec leurs casques bleus. Quand le pays de Toussaint-Louverture ne fera plus la une des journaux occidentaux, les équipes de l'ONU seront toujours fidèles au poste. Elles l'ont d'ailleurs payé cher: le chef de la mission et plusieurs dizaines de ses collaborateurs ont laissé leur vie dans le drame.
2-- Bientôt viendra l'heure de la reconstruction. Avec quels moyens? Suivant quel plan? avec quels soucis de prévention de catastrophes à venir (car les tremblements de terre ne sont que l'un des fléaux auxquels les Haïtiens sont exposés)? Et se posera préalablement la question: reconstruire  et en fonction de quels critères.


Une fois encore les classes aisées se sont mieux tirées que les plus pauvres. Des dizaines de milliers de cadres  sont installés à l'étranger et, ceux qui peuvent en ce moment leur pays, en avion ou en bateau, appartiennent aux mêmes milieux, ceux qui vivaient dans les "bons" quartiers, dans les "bonnes" maisons et qui ont de la famille à New-York, au Canada, à Miami ou en France disposée à les accueillir. Ce sont ces cadres, une partie d'entre eux du moins, qui doivent revenir pour participer aux opérations de reconstruction. Nous savons qu'il y a suffisamment de patriotisme dans beaucoup de coeurs. Et tout le savoir-faire du monde.
 Encore faut-il créer de bonnes conditions pour que les reconstructeurs puissent agir. Il appartiendra à la communauté internationale de faire le nécessaire pour fournir les outils

Antoine Blanca


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  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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