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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 09:35
La revue des élus socialistes, "Communes de France" vient de fêter ses 50 ans. Une occasion de rappeler que de nombreuses actions de solidarité internationale ont été réalisées, essentiellement après la victoire aux élections municipales de 1977. Une opportunité aussi de démontrer que, même privé de la direction du pouvoir central, le PS peut démontrer sa fidélité à l'esprit internationaliste supposé être l'un des principes fondamentaux de notre idéologie.

Quelques rappels:

-- Peuple kurde de Turquie. Eclaircie démocratique dans ce pays après une dictature militaire. Au Kurdistan les autonomistes remportent en 1978 les municipales et notamment la capitale Diyarbakir où un ami du PS, Mehdi Zenna, devient maire de la ville. Il fait un pressant appel à l'aide: "la cité dont j'ai désormais la charge est totalement démunie de transport public et de service de nettoyage et de ramassage des ordures ménagères. Faites quelque chose pour nous".
Réponse positive de "Communes" et de la Fédération des élus. Une vingtaine de maires et de présidents de Conseil général PS envoient des auto-bus urbain et des camions-benne réformés mais en bon état de marche. Une longue caravane se forme qui traverse toute l'Europe jusqu'à Diyarbakir. Une centaine de chauffeurs volontaires venus d'Allemagne, des kurdes, ont sacrifié leurs congés payés pour accomplir l'exploit de conduire 66 véhicules lourds( nullement construits pour faire de la route) à bon port. Des jours et des nuits. On dort dans les cabines où dans les fossés. Accueil triomphal fait par la population kurde. "Vive le PS français", peut-on lire sur les banderoles.
A la Fédération des élus on donne l'information sans rouler des mécaniques. Il est vrai que Bernard Kouchner n'y occupe aucune fonction. On ne porte pas de camion-benne sur les épaules comme on porterait un sac de  riz pour la photo.

-- Amérique latine: Chili, Uruguay, Argentine, Brésil. Des régimes militaires.
Des milliers de réfugiés politiques arrivent chez nous. Encore une fois c'est "Communes de France qui alerte et la FNESR qui agit pour recevoir, loger, trouver des emplois aux nouveaux venus
.
-- Portugal 1974, Espagne 1975: fin des dictateurs, élections libres, municipalités dirigées par les PS du pays. Besoins de toute nature sont exprimés par des camarades peu rompus à l'action municipale. Les maires socialistes de France sont là. Discrétement, efficacement.

On pourrait suggérer à nos amis de "Communes" de consulter leurs archives sur ces aspects de notre contribution à la libération des peuples. Dans leur numéro "50e anniversaire" il n'y est nullement fait référence.

Antoine Blanca, ancien Directeur de  la rédaction de "Communes", ancien Délégué général des élus
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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 13:08
Les résultats sont là: la situation budgétaire de la France s'aggrave dans des proportions alarmantes [le déficit a plus que doublé en un an alors que les recettes de l'Etat ont baissé dans la proportion de 23,5%], le chômage ne cesse de s'aggraver de mois en mois, la panne de fonctionnement du Pôle emploi ajoute à l'inquiétude des salariés et des candidats à un retour au travail, la vraisemblable création d'une nouvelle taxe "carbone" est massivement rejetée par nos compatriotes, et on n'est toujours pas informés du montant et des modalités de l'emprunt d'Etat annoncé par l'Elysée...
Tous ces faits n'ont pas échappé à un Sarkozy de moins en moins Président des Français et de plus en plus chef de parti. Sa préoccupation n'est visiblement pas la recherche de vraies solutions pour la sauvegarde de la patrie: le regard tourné, heure après heure sur les sondages, il prépare les futures échéances électorales. Avec un goût de plus en plus prononcé pour la dissimulation, les manipulations et les manoeuvres politiciennes.
Il sait pouvoir compter sur une grande partie des médias pour fabriquer des rideaux de fumée. Qu'il désavoue, une nouvelle fois sans ménagement, son Premier ministre et la grande presse se hâte de parler d'une reprise en mains personnelle du dossier "taxe carbone". Qu'il réunisse avec beaucoup de tralala les différents courants de la droite qui rampent devant leur chef, et on parle de "majorité élargie" que Sarkozy "met en ordre de marche". Tandis que Socialistes et Verts "étalent leurs divisions".
Mais surtout il s'apprête à ressortir, comme chaque fois qu'il ne se sent pas maître de la situation, le dossier "sécurité". Comptons sur Hortefeux pour bien servir ses desseins médiocres, sans ambition ni envergure.
La République a moins un président qu'un expert électoral.
Heureusement nous sentons bien que la gauche, dans la logique qui lui est propre, se met vraiment en ordre de marche..
Bien entendu il n'est pas question dans son cas d'un seul parti, et encore moins d'un seul chef. Mais le débat avance, dans le respect de cette diversité qui est notre honneur. Notre chemin est chaotique en apparence, toujours âpre, souvent exténuant.
Mais soyons sûrs que l'unité se fera, le moment venu.
Au bout de nos forces, nous rencontrerons la victoire. La facilité n'est pas compatible avec la démocratie authentique.
L'essentiel étant la victoire commune.
Sarkozie et démocratie de gauche (incluant si possible un centre qui aura choisi, enfin, sa voie), constituent des univers différents. L'une et l'autre vivent dans des galaxies différentes.

Antoine Blanca
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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 12:53
Bien entendu, nous sommes convaincus que, désormais, les primaires ouvertes seront organisées pour désigner le candidat, ou la candidate, que soutiendra le PS contre Sarkozy et ses congenères. Les critères pour être électeur et les modalités du scrutin seront définis le moment venu. J'en prends acte comme je me résignais à avaler la cuillerée du foie de morue de mon enfance. On finit toujours par venir à bout de ses pires cauchemars.
Passons donc à autre chose.
Posons, par exemple la question de fond suivante: "que va devenir le Parti et quel va être le rôle dévolu, dans le futur, à ses militants?" La réponse n'est pas évidente.
La première qui vient à l'esprit est, pour moi, terrifiante. Nous constiturions désormais une structure destinée à organiser, avec un maximum d'efficacité et de transparence, les scrutins internes à venir. Cela requiert une main-d'oeuvre bien formée, disponible et dévouée. Nous l'avons.
Les mêmes (et leurs frères d'armes), une fois les candidats désignés (les régionales sont pour demain), prépareront les équipes de colleurs d'affiches et de distributeurs de tracts sur les marchés et ne manqueront pas de participer, avec un enthousiasme affiché, aux réunions publiques de soutien aux socialistes et à leurs alliés éventuels.
Si cela en reste là, le PS ne sera plus un parti de gauche à la française, mais une sorte de parti démocrate à la sauce américaine, un parti ketchup destiné à faire avaler les pâtes alimentaires insipides de super-marché.
Bien entendu, rue Solférino, des groupes spécialisés, formés de camarades aux compétences reconnues, confectionneront des projets pour une futur gouvernement de la France; dans les départements et les grandes villes les discussions iront bon train pour enrichir nos programmes et consolider notre implantation déjà impressionnante dans les provinces. Mais nous devons à la vérité de reconnaître qu'il n'y a plus de vie dans nos sections, que les réunions plénières ou assemblées générales sont d'un ennui mortel. Et l'assistance s'y fait chaque jour plus rare, limitée qu'elle est, à des adhérents esseulés, en mal de compagnie.
Alors, si nous persistons à croire aux valeurs fondamentales de lutte pour la justice et l'égalité de droits, de dénonciation du capitalisme (et pas seulement du capitalisme financier), de combat pour la laïcité de l'école et des institutions républicaines, nous sommes la seule force en mesure de porter de telles convictions.
Redonnons vie à nos sections, retrouvons notre mission de formateurs de générations futures de socialistes.
Vivons le Socialisme comme la Lumière unique qui doit éclairer la République.
C'est tout de même un horizon autrement grandiose que celui de communier devant une urne de "primaire ouverte".

Antoine Blanca
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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 17:32
Le colossal sacrifice consenti par les peuples de l'URSS pour vaincre les envahisseurs nazis (27 millions de morts) a facilité l'occultation, totale ou partielle, de la signature, le 23 août 1939, d'un "Pacte de non-agression" entre Staline et Hitler (ce dernier était représenté par son ministre des affaires étrangères von Ribbentrop à la cérémonie formelle). La Pologne fut la principale victime de cet accord qui resta en vigueur jusqu'au 21 juin 1941, quand les troupes allemandes lancèrent leur vaste offensive contre l'Union soviétique.
Pendant près de deux ans les partis communistes du monde entier, PCF en tête, avaient dû appliquer le mot d'ordre du Komintern: les soldats allemands ne doivent pas être traités en ennemis, les véritables adversaires étant les ploutocrates des démocraties occidentales. En France le parti communiste fut déclaré illégal au lendemain de la signature du pacte. Maurice Thorez, son Secrétaire général quitta précipitamment le pays pour se réfugier en URSS et les autres dirigeants entrèrent dans la clandestinité. Au lendemain de l'entrée des Allemands à Paris, Jacques Duclos demanda formellement aux autorités d'occupation l'autorisation de pouvoir imprimer et diffuser l'Humanité. Les cellules éditaient des tracts condamnant les activités de Londres et les déclarations du général de Gaulle.
Je sais que l'héroïsme de milliers de militants à partir de juin 1941, le sang généreusement versé pour la Libération de la France a fait oublier cette période peu reluisante de l'histoire du communisme. Mais on ne peut pas passer sous silence un fait majeur: la conception qu'avait le Komintern de l'internationalisme prolétarien était inacceptable. On ne sacrifie pas les peuples par dizaines aux intérêts stratégiques d'un seul pays, en l'occurrence l'URSS. On ne le rappelera jamais assez: Léon Blum et ses camarades étaient les seuls à avoir adopté la ligne juste au Congrès de Tours.
Mon père me rapporta la manière dont l'annonce de la signature du pacte germano-soviétique avait été reçue dans le camp de concentration pour républicains espagnols où il était détenu dans le sud algérien. La presse montrait une photo géante d'un Staline souriant sablant le champagne avec von Ribbentrop, Molotov en arrière plan. Incrédulité, stupéfaction de tous ces combattants anti-fascistes. Pourtant, trois jours plus tard, des consignes leur étant parvenues, les cadres communistes du camp avaient repris leur petit monde en mains.  Les militants du PCE étaient, avant tout, "des sodats du camarade Staline.
"N'oublie jamais que le stalinisme est une aberration criminelle", me dit mon père.

Antoine Blanca 
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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 16:48
La rigidité n'a jamais été une caractéristique du parti des socialistes. Depuis le congrès d'unification de 1905, s'il n'a pas varié sur les grandes valeurs autour desquelles s'était alors réalisé le consensus, il a respecté la diversité des courants qui contribuaient à l'expression démocratique. A Tours, en décembre 1920, une minorité de congressistes a refusé, précisément, la rigidité dogmatique et organisationnelle, la militarisation de ses rangs qu'on prétendait lui imposer de l'extérieur. Cette minorité a maintenu la "vieille maison" (l'expression est de Léon Blum), au prix de la perte de la plupart de ses biens matériels et du quotidien qu'avait fondé Jaurès, "l'Humanité".
Mais la SFIO qu'il fallut rebâtir sur les fondations de 1905 n'a pas varié pour autant sur le principe de son fonctionnement démocratique. L'existence des tendances était même formellement reconnue. Fédérations départementales, sections locales, instances de direction étaient le théâtre de rudes empoignades. Il demeure que le respect unanime des valeurs fondatrices figurant dans la Déclaration des principes (remise à jour à plusieurs reprises, et encore récemment) doit garantir l'unité dans la diversité.
Les socialistes, au-delà de leurs divergences circonstantielles et des ambitions personnelles, ont toujours su, depuis plus d'un siècle, adapter leur démarche collective au mouvement de l'histoire. N'en déplaise à certains, le PS actuel est l'héritier du Parti socialiste SFIO de 1905, celui-là même qui, avec courage et lucidité refusa les diktats de l'Internationale communiste qui portaient en eux l'horreur stalinienne. Sans céder pour autant aux sirènes du capitalisme dont le chant est, pourtant, si tentateur.

Le débat actuel vient de connaître un temps fort à l'occasion d'une réunion qui n'a rien d'institutionnel: la désormais traditionnelle "université d'été". La pression médiatique prétendait nous imposer, avec la complicité plus ou moins consciente de camarades qui aspirent aux plus hautes fonctions, une querelle destructrice. Pour le plus grand bonheur de nos adversaires qui tiraient les ficelles depuis le quartier général du Faubourg Saint Honoré.
De toute évidence, ces manoeuvres assassines viennent d'être déjouées. La cohésion et le bon sens des militants ont prévalu.
Dans certaines rédactions on a beaucoup de peine à masquer la déception que leur cause cet échec évident de leurs coups tordus. Des journalistes sont presque pathétiques quand ils évoquent la prétendue déception des jeunes militants parce que Martine n'était pas restée, après le grand dîner de clôture, pour danser avec eux le rock and roll! On le regrette, mais notre Première secrétaire n'est pas Nadine Morano.
Pour notre part nous allons continuer de travailler avec le sérieux qui a caractérisé les réunions des groupes de travail à La Rochelle.
Prochain objectif: consolider encore notre présence dans les régions de France après la consultation électorale de 2010.

Antoine Blanca
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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 13:07
Elles devaient être les premières vacances du Président. Sous le signe de la réunion familiale et de la transparence financière. Elles sont d'ores et déjà largement gâchées.
Et tout d'abord, sans surprise, par les manoeuvres de la presse conservatrice inspirées par l'opposition républicaine. Même si Obama paye sa villégiature sur ses propres deniers (toutes les précisions ont été fournies sur ce point), on les juge trop luxueuses par temps de crise. Tout le monde ne disposant pas d'une belle famille propriétaire sur la Côte d'Azur, il ira à l'hôtel. On mesure l'étendue du scandale.
La mort de Ted Kennedy a été durement ressentie à Washington. A la perte d'un ami et, à certains égards d'un mentor, s'ajoute la dimension politique de l'événement. Malgré les handicaps résultant de son état de santé, le Sénateur Kennedy restait au coeur du dispositif présidentiel visant à faire approuver par le Congrès un ambitieux projet de réformes touchant au système de santé et à l'éducation.
Enfin le reste de l'Amérique connaît une période agitée. L'acceptation par le Président colombien d'ouvrir sept bases militaires de son pays aux forces armées US n'a pas fini de faire des vagues dans la région. Et nous pouvons le comprendre: il n'est jamais bon d'introduire le loup dans la bergerie. Chavez manifeste bruyamment son opposition à cette décision qui menace directement les frontières de son pays. Il a une première fois rompu les relations diplomatiques acec Bogota, les a rétablies peu après avant de menacer hier, une nouvelle fois, de couper les ponts. C'est son style, un peu déroutant, de gouverner. Mais je note que son inquiétude est largement partagée en Amérique du sud. Seul le Pérou, en fait, approuve le Président Uribe.
Pour tenter de résoudre ce problème, et d'autres conflits potentiels  de voisinage, un sommet sud-américains se réunit aujourd'hui au bord du grand lac de Bariloche, au sud-ouest de la capitale, au pied de la cordillère. Un cadre splendide propice au dialogue.
Je compte beaucoup, pour ma part, sur la médiation de la principale puissance latine de cette partie du monde, le Brésil. Et sur l'habileté de son Président Lula.
Mais derrière cette agitation je vois pour ma part la main ténébreuse d'un certain militarisme nord-américain et de ses services soucieux, surtout, de dresser des obstacles sur la voie de la politique d'ouverture de Barack Obama. Les gouvernements progressistes du Sud devraient prendre en compte cette hypothèse vraisemblable et éviter tout ce qui pourrait faire le jeu des forces obscures qui se proposent de saboter la démarche
démocratique de la Maison-Blanche.

Antoine Blanca
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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 17:12
Le dernier numéro du quotidien "le Monde", avec ses interrogations sur l'avenir du PS et même sur la possibilité de sa disparition, donne la mesure des responsabilités qui sont les nôtres. La qualité des interventions de personnalités telles que Pascal Lamy, si éloignées par leur contenu des petites phrases de dirigeants préoccupés essentiellement par leur devenir personnel, démontre qu'un véritable débat est possible sur la signification que nous voulons donner au Socialisme en tant que force politique. Notre organisation peut se transformer, le mode de désignation de nos représentants peut changer, mais notre devoir vis-à-vis d'une société où les inégalités s'approfondissent demeure le même. Au niveau national, certes, mais aussi à l'échelle internationale. Saurons-nous, collectivement, relever le défi?
En tout cas je note que le PS, avec toutes ses faiblesses et, parfois, ses contradictions, est le seul lieu politique où un tel débat est possible.
A droite, il n'existe pas. Ou plutôt il se limite au microcosme élyséen. On apprend ainsi que le Président vient de distribuer bons et mauvais points à ses ministres; qu'il a installé une commission, dont le caractère folklorique n'a échappé à personne, pour le conseiller sur l'utilisation des fonds d'un emprunt dont on ignore toujours le montant; qu'il vient de réaliser une mise en scène cinématographique pour illustrer une verte réprimande, sans conséquence on le sait, qu'il adressée à ses amis banquiers...
La droite se courbe, presque unanime et toute honte bue, devant les diktats du maître.
Côté écolos, nous assistons aussi à un soliloque. Celui de Cohn-Bendit, dont nous ne connaissons toujours pas la véritable pensée, quelque peu masquée par sa faconde sympathique et par son élasticité idéologique.
Quant au MoDem...Je veux croire qu'il existe un centre-gauche politique et que Mme de Sarnez a fait, en Provence, des ouvertures sincères vers la gauche. Mais elles ne sont le résultat d'aucune consultation interne. Tandis que Bayrou se terre comme un animal blessé. Il n'a rien à craindre de la part de prédateurs éventuels: tout le monde le croit mort.
La balle est bel et bien dans notre camp. A nous de bien organiser notre attaque et notre défense.
En évitant de marquer contre notre propre camp.

Antoine Blanca 
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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 10:21
Participons, nous aussi, à notre manière "blogueuse", aux réunions socialistes de La Rochelle. Et d'abord, quelques précisions pour mieux éclairer mes récentes interventions dans le débat:
1-- en m'en prenant aux rodomontades tactiques de Cohn-Bendit et à ses ouvertures en direction du Modem, je n'avais nullement l'intention de fermer les portes au rassemblement de l'opposition en vue des prochaines échéances. Avec tous leurs défauts et leurs  divisions internes qu'on tente de nous dissimuler par le discours d'un homme en vogue, les écologistes doivent continuer d'être reconnus comme nos partenaires naturels. Quant au Modem, s'il n'existe plus en tant qu'organisation nationale (même si ces néo-centristes sont bel et bien nos alliés municipaux et départementaux ici ou là), la force des républicains de progrès (ou démocrates sincères, si l'on veut) constitue une réalité incontournable. Comme en 2008 à Lille ou à Marseille, ouvrons leur nos portes pour préparer la victoire.
2-- en attaquant vertement le contenu de l'article du "Secrétaire national à la rénovation" dans le dernier Nouvel Obs, je ne voulais pas m'en prendre à sa proposition de "primaires ouvertes" pour la désignation du candidat de la gauche à la présidentielle (j'attends comme chacun des précisions sur la procédure). Ce que je tiens pour inadmissible, c'est de présenter des propositions sous forme d'ultimatum. "Ou vous achetez ma livraison, telle quelle, puisque venant d'un type aussi génial que moi, Arnaud de Saône-et-Loire, ou vous ne méritez pas que je m'occupe de vous". Et sa conclusion m'a vraiment indigné: en vertu de quoi s'estime-t-il autorisé à condamner le PS- SFIO, alors que c'est à partir de ses institutions, de sa doctrine, de son implantation politique et humaine qu'on a pu rassembler, et faire fructifier le Parti d'Epinay en 1971.
La vraie question demeure, en 1905, comme en 1971 ou en 2009: comment se mettre au service du Socialisme.

Les universités d'été sont devenues des lieux de débat permettant aux uns et aux autres d'effectuer leur rentrée politique avec une large liberté dans l'expression de leurs arguments. A La Rochelle, il  n'y aura pas de vote, pas de texte d'orientation. Institutionnelllement ces réunions n'ont pas plus d'existence qu'un meeting ou qu'une fête de la Rose. Les militants et leurs cadres y participent en nombre et c'est une opportunité annuelle, unique, pour juger les réactions du Parti, pour le jauger si j'ose utiliser ce verbe.
Mais gare aux dérapages nombrilistes: notre droit à l'erreur est désormais limité. 

Antoine Blanca
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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 16:56
La chaleur étouffante qui régnait à Nîmes ce 20 août devait y être pour quelque chose: à la réunion d'Europe ecologie, les têtes avaient gonflé au point de frise l'explosion. Les responsables Verts se sont en effet donné à coeur joie, rivalisant d'imagination et de créativité dans le lancement de slogans se voulant ravageurs pour leurs alliés naturels du PS. Du style"le choix n'est plus entre socialisme ou barbarie, mais entre écologie et barbarie (José Bové)". La chaleur, toujours elle, donnait une telle soif de pouvoir que n'importe qui pouvait dire n'importe quoi.
Daniel Cohn-Bendit, lui, n'est pas n'importe qui. Et quand il semble dire n'importe quoi, il le fait en pleine connaissance de cause.
Ainsi lui qui, en juin dernier encore, traitait Bayrou de "minable", en direct sur Canal+, s'affirme à présent disposé à inclure le Modem dans une grande alliance de gouvernement. Une telle affirmation aurait fait beaucoup de bruit, si elle était sortie de la bouche d'un dirigeant socialiste. Dans celle de l'ancien soixante-huitard, cela passe comme une lettre à la poste.
Il sait bien, pour sa part, qu'il ne pourra pas longtemps mener le bal des verts à sa guise, que la mode emportera bientôt ce que la mode a apporté, que la diversité extrême des styles et des écoles de danseurs et des danseuses finira par entraîner, naturellement, une cacophonie politique et opérationnelle.
Mais pour le moment c'est lui, et lui seul, qui tient la baguette. Et il sait que le temps lui est compté.

Il appartient aux socialistes de répondre et d'agir dans la cohérence. Nous attendons autre chose que des discours. Il faut frapper sur le terrain des propositions concrètes, sur celui de l'idéologie. Et bannir l'égocentrisme, surtout quand il se manifeste de manière aussi pitoyable que dans le discours d'Arnaud Montebourg, en principe Secrétaire national à la rénovation. Commençons à rénover en le renvoyant au cabinet d'avocats d'où il n'aurait jamais dû sortir. Un grand vagabond comme lui, passé dans tous les courants de gauche ou de droite. Etant entendu que le centre, c'est sa personne...Il menace de partir? Prenons-le au mot.
Bien entendu, je ne me méprends pas sur le sérieux de la situation. On ne badine pas avec des politiciens aussi futés que Cohn-Bendit quand ils sont, pour un moment privilégié, chefs uniques et incontestés d'un courant provisoirement porteur.
Montrons-nous à la hauteur de la situation, avec tout à la fois mesure et détermination.
Les écolos n'ont ni les cadres, ni le programme susceptible de porter les espoirs d'un peuple, d'une Europe en désarroi. Je ne crains pas que ces gens-là aient la capacité de combler un vide à gauche. Ils peuvent en revanche détruire ce que les socialistes et la gauche démocratique ont mis tant de décennies à construire.
Et permettre ainsi à la droite de s'installer aux commandes pour une génération de plus.
En jouant collectif, en chassant les nombrilistes compulsifs de nos rangs, nous éviterons un tel cataclysme.
"Oui, nous le pouvons!".

Antoine Blanca
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19 août 2009 3 19 /08 /août /2009 17:39
Madame Alliot-Marie visite une prison. Préfet en gants blancs et grand uniforme, gardiens attentifs aux propos que la Ministre articule avec son application coutumière. Ce qu'elle dit est saisissant:
1- elle constate que les suicides se multiplient dans les centres de détention
2- elle relève que 80% des suicides se réalisent par pendaison
3- elle conclut donc qu'il est urgent de priver les détenus des outils qui permettent de mener à terme leur funeste résolution; il faut donc revoir tout cela...
Nous avons attendu en vain un mot de compassion devant ces gestes de désespoir extrême; une critique des conditions de détention, de la surpopulation carcérale, du manque de personnel qualifié...Visiblement la question n'était pas là. Il s'agit plus prosaïquement d'empêcher les candidats aux suicides de se pendre.

Bien entendu la Ministre au sourire crispé et aux châles de Haute couture vient d'hériter d'un lourd passif. Rachida Dati a laissé aller les choses au gré des humeurs sarkozyennes dont le principal objectif, en matière de sécurité et de justice, consiste à donner des gages à son électorat de droite. Il faut davantage de prisonniers sans augmenter les lieux d'accueil. On supprime les grâces présidentielles (elles permettaient, deux fois par an, d'oxygéner un peu les centres pénitenciers), et on multiplie les lois répressives. Conséquence, là où il y avait deux ou trois prisonniers par cellule, on en colle désormais huit. Un lieu de plus en plus exigu pour manger, déféquer, lire et converser. Mais Sarkozy, sachons-le, ne plaisante pas avec la délinquence
On me dit que Madame Dati est populaire et que la principale raison de cette prétendue popularité est son origine "beur". Elle a dû s'imposer, avance-t-on, par sa seule volonté, dans un environnement difficile, gagner son ascension sociale par sa seule volonté. Admettons-le. Mais cela la rend d'autant plus coupable: elle a affiché un total mépris pour la souffrance du monde dont elle est issue, étant mieux placée que personne, en exerçant pendant deux ans ses hautes fonctions, pour savoir que l'immense majorité des détenus sont issus de l'émigration. Et elle n'a strictement rien fait pour améliorer leur condition de vie, pour leur donner une nouvelle chance de sortir la tête de l'eau. Elle préférait courir les grands couturiers, fréquenter les beaux salons et les joaillers de luxe, s'installer dans son nouveau milieu bien-pensant du VIIe arrondissement. Tout en démontrant son incapacité à gérer son grand ministère. Elle s'est avéré être, en effet, un Chancellier calamiteux.

Finalement Dati est une caricature grotesque de la droite en matière de justice. Un seul Président avait donné quelques signes d'ouverture en la matière: au lendemain de son élection Giscard était allé dans une prison lyonnaise pour serrer la main, devant les caméras, d'un détenu. Il avait prononcé ensuite cette phrase que je n'oublierai pas:"la prison doit être une privation de liberté et rien d'autre".
Et puis le silence, la passivité gouvernementale. Il a aussi maintenu et fait appliquer la peine de mort car, disait-il, l'opinion n'était pas prête pour l'abolition.
Cela m'a confirmé dans mon opinion. Il ne faut rien attendre, de la part du conservantisme, en matière de droits de l'homme. Sauf à l'obliger à agir sous la contrainte.
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  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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