Les socialistes français s'y sont engagés: la désignation du candidat ou de la candidate pour le scrutin de 2012 se fera au travers de primaires.
Si le principe est un fait acquit, les modalités de campagne et d'exécution du projet doivent encore être précisées.
Ce blog s'était fait l'écho de l'existence de ce flou artistique et avait invité les responsables du PS à ne pas ignorer les difficultés d'une initiative aussi nouvelle. Nouvelle, car si les socialistes ont déjà l'habitude de faire participer les adhérents à toute définition des grandes orientations politiques et à la pré-élection des candidats aux différentes candidatures, personne ne répond à la question: comment seront organisées des "primaires ouvertes".
Nous invitions alors le PS à se rapprocher, en conséquence, des amis italiens. Les seuls à avoir pratiquement mis en place un tel type de scrutin. Exploit d'autant plus notable que l'opposition dans le pays est plus que composite, qu'aucun grand parti structuré à l'échelle nationale n'existe et que les pouvoirs publics officiels n'étaient nullement disposés à faciliter les choses. Pourtant quatre millions de citoyens allèrent voter, les bureaux de vote comptèrent partout avec un nombre suffisant de scrutateurs compétents, et le résultat final demeura incontesté.
Finalement, quatorze mois après notre appel, le PS a envoyé une délégation à Rome pour s'informer de manière
approfondie sur l'expérience. Ils ont mis beaucoup de temps à lire notre article...
Nous ajouterons aujourd'hui que cette même commission devrait regarder du côté de l'Espagne. Sur cette autre péninsule, une bataille vient de prendre fin dans les rangs du PSOE. Les quelque 150 sections de la Communauté urbaine de Madrid ont choisi, pour diriger la liste à l'élection de l'année prochaine, Tomàs Gòmez, secrétaire général du PSOE madrilène, contre la candidate imposée et soutenue activement par José-Luis Rodriguez Zapatero, leader du Parti et Chef du gouvernement(1). 18000 inscrits, 15000 suffrages exprimés, 52 % pour le vainqueur.
Ce que nous souhaitons souligner ce n'est pas l'échec indirect de Zapatero (son parti s'applique maintenant à rassurer les camarades et à panser les plaies d'amour propre), mais la possibilité réelle qui s'offre aussi à leurs amis français de voter massivement, dans la discipline et sans donner lieu à contestation ,malgré l'étroitesse du résultat.
Ah! Quand les peuples latins se mettent à donner l'exemple de la rigueur...
Antoine Blanca
(1) Trinidad Jimenez, Ministre de la Santé et de la politique sociale.