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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 12:01

Voilà un deuxième articles mis en conserve en attendant de réparer l'ouvre-boîte...Retour donc à nos articles au rythme habituel (celui-ci a été écrit lundi 13 mai) 

 

 

Gauche nostalgique et gauche opérationnelle peuvent cohabiter pacifiquement. L’une et l’autre peuvent habiter le cœur et le cerveau d’un même militant. La première défile à Athènes, à Madrid, à Lisbonne ou à Paris avec ses drapeaux rouges, ses slogans revendicatifs, des portraits du Ché, de Chàvez (une innovation). Et chante avec émotion l’Internationale, foulard révolutionnaire au cou, poing vengeur levé.

La seconde doit faire face aux réalités du monde d’aujourd’hui, doit travailler, parfois au microscope, sur les espaces que l’économie nationale et internationale ont encore laissé ouverts, imaginer des réformes sociétales conformes aux attentes citoyennes, engager des changements sociaux compatibles  avec les équilibres fondamentaux. C’est dans cet esprit qu’a été élaboré le programme que François Hollande et son gouvernement s’efforcent de mettre en pratique.

J’ai un souvenir d’acteur dans la négociation du programme commun de gouvernement de 1972 et dans la rédaction des 110 propositions de François Mitterrand. On pouvait croire alors qu’il s’agissait d’une étape de la construction d’une société socialiste. Cela ne nous est pas permis aujourd’hui. Le libéralisme s’est imposé au monde. Nous pouvons le rendre aussi social, aussi humain que possible par les luttes, la concertation ou la négociation. Une alliance étroite entre syndicats et partis progressistes est alors indispensable.

Communistes et autres trotskystes n’ont plus de société de référence à proposer. Quand on regarde les congressistes du PC chinois, on se demande combien de milliardaires il y a parmi eux sous le portrait de Mao. Les héritiers de la bureaucratie léniniste déborde d’oligarques ayant accaparé les biens de l’Etat. Grâce au réformisme socialiste, c’est encore dans les démocraties occidentales d’Europe qu’il existe, pour les travailleurs, le plus de garanties sociales. Aujourd’hui le choix est entre libéralisme et démocratie socialiste.

Ceux qui lancent des appels à une mythique populaire, à la sortie des institutions européennes, à l’abandon de l’euro, parlent dans le vide pour tromper les nostalgiques des luttes d’hier.

La sincérité est, en France, du côté de Hollande. Il demeure ouvert au débat, mais notre appui, sur le fond, ne doit pas lui être mesuré. Du moins quand on s’affirme homme ou femme de gauche.

 

Antoine Blanca

     Les deux Gauches : la nostalgique, l’opérationnelle

 

 

Gauche nostalgique et gauche opérationnelle peuvent cohabiter pacifiquement. L’une et l’autre peuvent habiter le cœur et le cerveau d’un même militant. La première défile à Athènes, à Madrid, à Lisbonne ou à Paris avec ses drapeaux rouges, ses slogans revendicatifs, des portraits du Ché, de Chàvez (une innovation). Et chante avec émotion l’Internationale, foulard révolutionnaire au cou, poing vengeur levé.

La seconde doit faire face aux réalités du monde d’aujourd’hui, doit travailler, parfois au microscope, sur les espaces que l’économie nationale et internationale ont encore laissé ouverts, imaginer des réformes sociétales conformes aux attentes citoyennes, engager des changements sociaux compatibles  avec les équilibres fondamentaux. C’est dans cet esprit qu’a été élaboré le programme que François Hollande et son gouvernement s’efforcent de mettre en pratique.

J’ai un souvenir d’acteur dans la négociation du programme commun de gouvernement de 1972 et dans la rédaction des 110 propositions de François Mitterrand. On pouvait croire alors qu’il s’agissait d’une étape de la construction d’une société socialiste. Cela ne nous est pas permis aujourd’hui. Le libéralisme s’est imposé au monde. Nous pouvons le rendre aussi social, aussi humain que possible par les luttes, la concertation ou la négociation. Une alliance étroite entre syndicats et partis progressistes est alors indispensable.

Communistes et autres trotskystes n’ont plus de société de référence à proposer. Quand on regarde les congressistes du PC chinois, on se demande combien de milliardaires il y a parmi eux sous le portrait de Mao. Les héritiers de la bureaucratie léniniste déborde d’oligarques ayant accaparé les biens de l’Etat. Grâce au réformisme socialiste, c’est encore dans les démocraties occidentales d’Europe qu’il existe, pour les travailleurs, le plus de garanties sociales. Aujourd’hui le choix est entre libéralisme et démocratie socialiste.

Ceux qui lancent des appels à une mythique populaire, à la sortie des institutions européennes, à l’abandon de l’euro, parlent dans le vide pour tromper les nostalgiques des luttes d’hier.

La sincérité est, en France, du côté de Hollande. Il demeure ouvert au débat, mais notre appui, sur le fond, ne doit pas lui être mesuré. Du moins quand on s’affirme homme ou femme de gauche.

 

Antoine Blanca

 

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 11:26

[INTERRUPTION INVOLONTAIRE DE CE BLOG DÜ A UN PROBLEME DE LIVEBOX QUI VIENT D'ETRE RESOLU. PLUSIEURS ARTICLES VONT ETRE SORTIS DE LA BOITE DONT LE PREMIER EST CI-DESSOUS]

 

A l’origine, tout part de l’Algérie. Après sept années douloureuses d’une guerre contre l’Etat qui tourna au cauchemar, parfois à la boucherie, le terrorisme fut enfin vaincu, ses chefs abattus ou emprisonnés. Le peuple respira. L’épreuve avait laissé son empreinte sanglante sur les corps et sur les esprits. Aujourd’hui très rares sont les Algériens sympathisant avec le salafisme. Après une version politique qui avait gagné les mairies d’une majorité de communes, et le premier tour des législatives  le FIS* s’était militarisé grâce à la maîtrise acquise par des milliers de militants. Ils avaient servi en Afghanistan dans la guerre contre les Soviétiques. Le GIA** organisa des maquis et des groupes terroristes urbains. Ce fut le règne de la terreur. L’armée algérienne ne fit pas dans le détail pour éradiquer ce péril.

Les survivants de ces groupes d’extrémistes armés s’organisèrent  dans le sud, la partie du Sahara qui se situe aux confins de plusieurs pays africains, finançant ses activités par les trafics les plus divers (enlèvements, rançons, contrebande). Le plus structuré de ces groupes porte aujourd’hui le sigle de Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

L’intervention militaire française, en réponse à l’appel des Maliens, a mis fin à ses activités criminelles. Définitivement ? Là est la question. La porosité des frontières, le marché ouvert des armes, parfois sophistiquées, provenant des stocks abandonnés par les mercenaires de Kadhafi, ne garantissent pas que le nettoyage du djihadisme ait été achevé. Maliens, Tchadiens (déjà très efficaces aux côtés de nos soldats), Nigériens et Nigérians, sous l’égide de l’ONU, doivent prendre le relais de l’armée française. Les choses avancent dans le bon sens, mais à un pas d’un piéton fatigué.

Alors que la France prend au sérieux de nouvelles menaces d’AQMI contre les intérêts de notre pays, nos services confirment que des camps d’entraînement des terroristes se sont activés, notamment sur le territoire libyen. La vigilance doit donc être renforcée avec l’aide des services de renseignement des gouvernements alliés. Si nos commandos sont allés débusquer les djihadistes jusque dans leur dernière grotte, il convient de faire assurer la stabilité sur le terrain par les Africains eux-mêmes. En premier lieu par les Maliens. Et là, ce n’est pas encore gagné.

 

Antoine Blanca

 

·     Front islamiste du salut

** GIA , groupes islamistes armés    

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:28

L'impopularité du Président Hollande, un an après son élection, a plusieurs explications. Les unes sont liées à la crise et à ses conséquences sur la France. Pas de solution en vue dans le court terme, même si, à mon sens, la majorité parvient assez bien à limiter les dégâts et à créer les conditions de la relance..

L'autre tient à des insuffisances dans la communication. Le Chef de l'Etat a sa part de responsabilité dans cette affaire. Ainsi, sa dernière 'grande messe' télévisuelle avec David Pujadas, n'a convaincu que les fidèles. Où est passé le prof d'Economie admiré de ses étudiants par la clarté de ses propos et la pertinence de ses analyses? Bien entendu, il faut comparer ce qui est comparable. L'audience n'est pas la même sur les bancs de Sciences Po et sur les canapés familiaux des Français devant leur écran. Mais la 'boîte à outils' dont il utiliserait le contenu avec à pertinence pour remettre le pays sur les rails, n'a pas été une idée lumineuse...


Nous avons constaté aussi comment, avec un bel ensemble, la presse nous est tombée dessus après son intervention. Même s'il est vrai que nos grands journalistes ont davantage tendance à suivre l'opinion qu'à l'informer, à lui fournir des éléments  de réflexion: la réaction des medias est trop négative, couvre trop de terrain, pour qu'il n'y ait pas insuffisance dans la communication.
Et sur ce point, que dire des correspondants de la presse étrangère? Bien entendu personne n'ignore qui sont leurs maîtres et, qu'en conséquence, ils doivent automatiquement s'efforcer de démolir l'image de tout homme politique de gauche en situation de pouvoir. Mais je suis certain qu'on pourrait tempérer leurs ardeurs réactionnaires (oui, cela va au-delà du conservatisme ordinaire), en leur envoyant des interlocuteurs dotés de véritable capacité pédagogique et de pouvoir de séduction. Encore faut-il, il est vrai, que les dits porteurs de la bonne parole, soient eux-mêmes suffisamment convaincus, pour convaincre à leur tour par la force des arguments...

 

Mais d'une manière plus générale les observateurs politiques se sont trompés. Et font payer leur propre erreur au pouvoir. Ils avaient parié leur dernier euro sur un remaniement. Naturellement nombre de personnalités de gauche se voyaient déjà à Matignon (l'amour du pouvoir peut rendre maso) et, à l'exemple de Bartolone, se sont précipitées pour présenter leur candidature. Erreur. Hollande peut parfois pécher par esprit de conciliation excessif, il ne cèdera jamais dans les domaines qu'il juge essentiels. Personne n'est autorisé à présenter publiquement sa candidature. En l'occurrence Hollande n'est pas dans la contradiction quand il estime  que Jean-Marc Ayrault peut continuer de rendre de grands services à la République. Le remercier, en nommer un autre (ou une autre), lequel, compte tenu des perspectives à moyen terme serait lui-même (elle-même) grillé dans les six mois, serait une faute de calcul majeur.
Non, ce n'est pas la bon chemin à emprunter pour réduire la crise de confiance. La faille est dans la communication à tous les niveaux.

Y compris à celui du sommet de l'Etat.

 

Antoine Blanca

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 11:19

Se comporter en militant de gauche, voire en marxiste ayant apprécié les changements qui se sont produits dans la société, à l'échelle universelle, c'est apprécier avec objectivité la nature des rapports de force avec l'adversaire. Et adapter, tant  ses attaques que ses gestes défensifs, aux réalités. C'est ce que fait notre président. Nous ne sommes pas en position de force, en France comme en Europe. Le libéralisme a, momentanément je pense, imposé son idéologie tant aux forces vives de l'économie qu'aux médias et à ceux et celles qui les servent. Alors les socialistes français livrent un combat persévérant, forcément discret. Et ils enregistrent des avancées plus palpables qu'il n'y paraît...

Dans tous les cercles de pouvoir européens, aujourd'hui, nul ne doute que notre président est en train de marquer des points. Une négociation délicate avec les syndicats et le patronat a rapidement abouti au vote d'une loi reprenant, à la virgule près, les termes de l'accord auquel les partenaires sociaux et le gouvernement étaient parvenus. En apparence peu glorieux, ce succès du pouvoir donne de nouvelles armes à la France. La France qui est parvenue à tisser un réseau d'alliances discrètes au sein de l'Union. Il ne s'agit pas de contrer une Allemagne solide sur ses appuis, mais de la contraindre à plus de flexibilité. A plus de réalisme aussi: une Europe avec un Etat dominant serait une Europe sans boussole et sans âme. Au fond d'elle-même Mme Merkel en est sans doute convaincue de cette faiblesse. Mais elle est prisonnière d'alliés fragiles et inconstants; comme de grands intérêts économiques et financiers qui sont au coeur du système de pouvoir de la CDU/CSU.

Il n'est pas question pour la gauche française au pouvoir de céder sur les grands principes: il est symptomatique que l'on nous offre, couvert de fleurs, l'exemple de l'ancien chancelier Schröder qui, dans un gouvernement de 'grande coalition (SPD/CDU)' pratiqua un tchatchérisme à grande échelle, liquidant la plupart des acquis sociaux des travailleurs. Et fut récompensé, quand son parti socialiste fut mis pour longtemps sur la touche par les électeurs, par la présidence très rémunératrice de Gasprom/Europe. Shröder, devenu roi dans le monde du business, doit être jeté dans les poubelles de l'histoire. Sans oublier de bien mettre le couvercle.
Hollande et son Premier ministre ont une tout autre pratique de gouvernement. Par exemple celle de renforcer notre crédibilité dans le cadre européen; de négocier aussi, au plus près, avec les puissants de la grande production hexagonale. Ainsi, contrairement à ce que beaucoup prétendent, le gouvernement n'a jamais capitulé devant de gros partenaires. Il a concédé, mais les a obligés à céder sur des points essentiels. Sa fermeté négociatrice a sauvé de dizaines de milliers d'emplois et de nombreuses entreprises. Seule la France, en Europe, combat toute tentation de fatalisme. Avec le programme de réformes qui commencent à être mises en place, les résultats finiront par se concrétiser. D'ores et déjà nous avons imposé notre crédibilité sur les marchés bancaires. Nous empruntons à un taux si bas que cela permet annuellement une économie estimée à 2,5 milliards d'euros.

Face à un réformisme qui est lent à produire ses effets, il n'y a que le néant. Néant d'une certaine gauche qui s'essouffle à force de vociférer, néant d'une droite parlementaire imcapable de proposer une politique alternative, néant d'une extrême droite qui puise dans les réserves de la désespérance des marginalisés et dans les bas-instincts xénophobes et racistes toujours ancrés dans beaucoup d'esprits.

Une partie de la gauche devrait mettre un terme à sa politique d'auto-destruction et de suivisme de certains mégalomanes. "Il faut balayer tout ça!", dit l'un d'eux. Sans réaliser, je l'espère, qu'il utilise ainsi un vocabulaire et des symboles qui firent le lit du fascisme et du nazisme. Les ligues du 6 février 1934 voulaient aussi renverser la République. Balai en main. En démocratie il faut se méfier de ce type d'hommes de ménage.

 

Antoine Blanca

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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 17:59

Nicolàs Maduro a été élu avec une majorité réduite par rapport à un prédécesseur charismatique, presque statufié de son vivant. Mais je ne suis pas le seul à considérer que la validité de son élection ne saurait être mise en doute: le Conseil National Electoral l'a confirmée après avoir fait recompter presque la moitié des bulletins; tout comme l'ont fait les observateurs indépendants venus de nombreux pays de la région. Les Chefs d'Etat membres de l'Union des Nations d'Amérique du Sud (UNASUR), dont le puissant et démocratiquement indiscutable Brésil, ont donné leur bénédiction laïque à leur nouveau collègue en participant à la cérémonie de prise de fonction.

La coalition de partis d'opposition et leur candidat, Henrique Capriles, se grandiraient en mettant fin à leurs manifestations hostiles. Ils disposent de tous les moyens de jouer leur rôle critique, à l'échelon fédéral comme à ceux des Etats et des municipalités. Le dépit n'a pas sa place en politique.


Mais nous sommes aussi en droit d'appeler le nouveau président à réfléchir à sa manière de gouverner et d'appliquer son programme ambitieux. Se contenter d'imiter un illustre prédécesseur ne suffira pas à répondre aux attentes. Il n'est pas, ne sera pas une réincarnation de Chàvez. Ce dernier avait établi une relation directe, inspirée avec son peuple. Son action, la qualité de ses échanges avec Cuba dans les domaines de la santé et de la culture (pour ne pas parler de beaucoup d'autres), lui avait permis de réduire très sensiblement le taux de pauvreté.


Une majorité de ses concitoyens attendent davantage de Maduro: moderniser les structures du pays, discipliner son administration, en finir avec le cousinage et le copinage. Est-il concevable qu'un pays aussi riche en ressources pétrolières et gazières tombe régulièrement en panne d'énergie, que la pagaille atteigne le point critique d'avoir parfois à importer du pétrole. Même sur le plan social, principal succès du chavisme, beaucoup  reste à faire pour que les vénézuéliens soient enfin convenablement logés...En un mot, le Venezuela est une caricature en matière d'organisation publique! C'est une vérité historique et le pouvoir bolivarien l'a subie sans chercher vraiment à y rémédier. Les Forces armées ont été, ces dernières années un modèle de discipline. Il conviendra de fortifier leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique.


Poursuivre l'oeuvre sociale entreprise, moderniser l'Etat fédéral et les infrastructures: la présidence Maduro a du pain sur la planche. Elle a les moyens de réussir.

 

Antoine Blanca

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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 11:04

Quand elle reprit le contrôle de la Communauté madrilène, la droite espagnole s'empressa de remettre au goût du jour la commémoration du soulèvement du 2 mai 1808 contre les Bonaparte*. Pour l'église d'Espagne, une partie de l'aristocratie et les conservateurs du pays, la France demeure le pays de l'Encyclopédie, de la Révolution de 1789 et de la république laïque. Pour ces gens-là les événements des 2 et 3 mai 1808, et la répression qui suivit dans plusieurs villes espagnoles, doivent continuer d'être glorifiés comme symbole de la résistance au libéralisme, au sens lamartinien du terme. Ils qualifient cela d'"hispanité".

Bref rappel historique: dans sa guerre globale contre les vieilles monarchies d'Europe, Napoléon imposa son frère aîné, Joseph (alors roi de Naples), comme chef d'une nouvelle dynastie espagnole. Les Bourbon, convoqués à Bayonne par l'Empereur, abdiquèrent en sa faveur. Mais quand on fit venir en France le dauphin, une partie du petit peuple de Madrid, prit d'assaut le Palais royal au cri de : mort aux Français, vive nos chaînes (des intellectuels avaient proclamé que le règne des Bourbon faisait d'eux des enchaînés)**.

Aujourd'hui on peut retenir le caractère impitoyable de la répression contre les révoltés. Le peintre Goya a admirablement illustré ces sanglants épisodes. Mais il a illustré aussi, dans ses portraits, l'imbécilité congénitale de Ferdinand VII et de ses proches.

Si nous situons ces événements dans le cadre global de l'histoire qui va de la Révolution française à la chute du premier empire, on remarque que le roi  Joseph 1er fut un fils des Lumières***, qui abrogea l'Inquisition, établit la liberté de culte, supprima tous les privilèges matériels dont jouissait l'église de Rome et s'apprêtait à libéraliser tout le pays quand se produisit l'insurrection populaire. En fait l'aîné des Bonaparte fut victime de la première grande campagne de désinformation médiatique. Aujourd'hui encore le sobriquet de "Jojo la bouteille", par exemple, lui est accolé alors que ses proches le taquinaient pour sa sobriété à table****.

L'idéologie dominante de droite prolongea même historiquement le soulèvement de Madrid en qualifiant la période qui suivit de 'Guerre d'indépendance'. Elle a été célébrée ainsi dans tous les manuels scolaires jusqu'au vote d'une constitution démocratique en 1977. Tout cela a entretenu un certain sentiment anti-français dans le peuple.

 

Antoine Blanca


* C'est le jour férié auquel une région autonome a droit en dehors des fêtes nationales. En mai 1808 l'armée française avait aussi à combattre les armées de Wellington dans la péninsule ibérique.

** 'Libérez-vous de vos chaînes!' avait dit Joseph 1er dans sa première proclamtion.

***Joseph Bonaparte fut Grand Maître du Grand Orient de France, puis du GO d'Italie. Il était connu comme homme aux manières raffinées, détestant la soldatesque, aimant les arts et les lettres.

**** Je rappelle aussi que ses deux premiers décrets concernaient la taxation de l'alcool. En Espagnol son surnom insultant était 'Pepe Botella'.

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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 17:02

Les défilés syndicaux de la fête des travailleurs se sont réalisés, presque partout, dans la dispersion, la désunion. Il y a eu bien peu de monde à battre le pavé. La pluie n'est pas la seule responsable: dans le Nord, par exemple, il a fait très beau et les travailleurs étaient aux abonnés absents. C'est donc que ces derniers mettent en doute l'efficacité de leurs directions respectives. C'est particulièrement le cas à la CGT. Le nouveau Secrétaire général n'impressionne pas les masses. C'est le moins que l'on puisse dire. En fait la confédération historique qui fut celle de Léon Jouhaux se barricade dans des combats d'arrière-garde, perdus d'avance. Aucune perspective d'avenir n'est offerte aux adhérents. Le capitalisme a changé de nature tant à l'échelle européenne que mondiale. Pour le combattre à armes égales il est impératif d'avoir une autre vision du monde de la production au XXIe siècle.

Dans toutes les dernières affaires largement médiatisées (Florange, Peugeot, Continental...) on n'a vu et entendu que des responsables locaux, esseulés, au bord du désespoir. Bouillants de colère qu'ils tournaient souvent, en termes grossiers, contre le Chef de l'Etat. Les présentateurs des journaux parlés et télévisés abondaient dans le même sens que les plus véhéments des syndicalistes. Sur le thème: Hollande avait promis et, comme Sarkozy avant lui, a menti. C'est faux. Le Président avait promis de se battre pour la préservation de l'emploi et, autant que possible, des sites. Il ne pouvait pas faire davantage. Les temps des nationalisations sont derrière nous. Nous n'en avons les moyens ni budgétaires, ni politiques. Partout des sites et des emplois ont été préservés, de nouvellles perspectives ont été ouvertes au terme de longues et pénibles négociations avec des groupes industriels puissants. C'est notamment le cas à Florange Mittal.

Aucun gouvernement européen ne fait autant que le Français pour la défense du monde du travail. Soyons justes: la CFDT défend une tout autre ligne que celle de la CGT. Signataire, avec la CFTC et le CGT-PME des accords de Matignon sur la préservation de l'emploi, les cédétistes ont pris une sérieuse option sur l'avenir. Ces accords, votés dans des termes identiques par les deux chambres, vont avoir force de loi. Une avancée considérable.

 

Antoine Blanca

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 12:07

Chaque matin, en tournant le bouton de la radio pour les nouvelles de la nuit ceux qui, comme moi, soutiennent l'action de l'exécutif, tremblent à l'avance. Les mauvaises nouvelles sont légion, les bonnes bien rares. Il n'est que de regarder les sondages. Ils se suivent et se ressemblent, passant du détestable à l'affreux. Le dernier de CSA pour BFM/TV, donne 34% à Sarkozy au 1er tour, 23% pour Marine, 19% seulement pour le Président. La gauche absente au 1er tour. Comme en 2002...

Si l'on peut comprendre l'impatience des Français, la désespérance est, elle, totalement inexplicable. L'ancien président, par sa politique de gribouille, a laissé un lourd héritage de dettes et de déficits. S'il avait été élu, nul ne doute honnêtement qu'il aurait libéré tous les projets d'austérité mis sous le coude dans l'attente des élections. Les salariés auraient durement ressenti le coup. Les patrons du CAC 40 auraient pu sabler le champagne à la santé de leur champion.

Quant à la cheftaine du FN, elle n'a ni projet social, ni vision internationale. En outre, si elle a des électeurs, elle n'a ni adhérents, ni, encore moins de cadres. Ceux qui votent pour elle, choisissent donc l'auto-destruction.

La cohérence est du côté de l'actuelle majorité. Car l'action quotidienne, laborieuse, épuisante, conduite par l'actuel exécutif nous a évité la véritable austérité et créé, jour après jour, les conditions d'un avenir plus prometteur. Les résultats sont forcément lents à venir. Mais ils viendront. J'entends le pessimisme majoritaire des Français, mais je ne l'accepte pas. Nous vivons dans le pays d'Europe le plus harmonieux, le mieux équilibré, alliant ressources humaines brillantes à variété des ressources. Il est paradoxal d'apprendre par voie de presse que les Allemands sont plus optimisistes que nos bons gaulois. Cela se passe en grande partie dans la tête de nos compatriotes. Et se repercute sur la consommation. Favorisant la croissance outre-Rhin, quand le pessimisme l'handicape chez nous.

Naturellement il ne s'agit pas de nier les difficultés vitales de beaucoup de familles. Mais il en va de même chez nos amis germains. Si le taux de chômage y est plus bas, la protection sociale y est quasi- inexistante.

Alors, dans une Europe aujourd'hui majoritairement à droite, la présidence de François Hollande est presque le seul espoir raisonnable des hommes et des femmes de progrès. Soutenons-le, ne serait-ce que par raison.

Alors, haut les coeurs. Ne regardons pas que le côté noir des choses.

 

Antoine Blanca

 

 


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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 10:52

L'acteur allemand Horst Toppert, alias Stefan Derrick, inspecteur à la police criminelle de Munich, aurait été, en 1943, recruté par la Waffen SS. La nouvelle a fait grand bruit, tant les 203 épisodes de la série télévisée dont il était, avec son bras droit Harry Klein, le héros, ont connu, et connaissent sans doute toujours, un succès retentissant. Google nous dit que 103 pays avaient acquis les droits de diffusion et que, par exemple, le Chinois sont encore 500 millions à connaître les aventures du célèbre flic bavarois.

L'acteur avait arrêté les tournages en 1998. Il est mort dix ans après, nous laissant, nous, ses admirateurs fidèles, un peu orphelins. Désormais France3 rediffuse inlassablement, un épisode en début d'après-midi. Et nous sommes entre 2 et 3 millions de personnes, plus ou moins âgées, à le regarder. Entre deux assoupissements inévitables. Au réveil, nous n'avons aucune difficulté à retrouver le fil de l'aventure, pour l'avoir déjà visionnée quelques mois ou quelques années plus tôt. Derrick a donc aussi le mérite de favoriser une sieste courte, mais réparatrice. Tous les médecins de famille vous le confirmeront.

Quand Horst Toppert, alias Derrick a été recruté par la SS, il allait avoir 20 ans. Sans doute son physique (haute taille, élancé, yeux bleus etc...) correspondait-il aux critères du bon aryen selon Himmler. Il ne faudrait pas gratter beaucoup dans le passé de tous les Allemands ayant eu 20 ans en 1943, répondant aux caractéristiques du futur acteur, pour apprendre que rares ont été les héros qui refusèrent d'entrer dans l'élite nazie des forces armées.

Je n'excuse rien. Je tente d'expliquer et de comprendre. Notre ami prix Nobel de Littérature, Günter Grass, militant du SPD, a lui même été un jeune national socialiste, tout comme le futur pape Benoît XVI avait revêtu l'uniforme des Jeunesses hitlériennes dans son adolescence.

En attendant ne nous gâchez pas le plaisir à nous, retraités du XXIe siècle. Derrick, restera, pour les anciens, un bon policier, résolvant les problèmes par la seule force de la recherche d'indices et de la déduction. Et la série évitait de nous réveiller en sursaut par des fusillades nourries ou des poursuites échevelées à pied, à cheval, ou en voiture.

 

Antoine Blanca

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 12:11

Si la France décidait de remplacer les institutions républicaines par les sondages, nous enfermerions le pays dans une impasse. C'est la fausse solution par excellence. Les citoyens votent, élisent un président, des parlementaires, pour une durée déterminée. L'opinion publique s'exprime de cette manière encadrée par des institutions. Faire appel aux sondages pour décider dans un cadre aussi complexe que celui dans lequel nous évoluons, à l'intérieur de l'Europe, serait simplement suicidaire.

Nous traversons une période diffiicile. Les décisions qui doivent être impérativement prises ne sont pas compatibles avec le taux de popularité de ceux qui les assument. Ceux qui préconisent de fausses solutions  participent d'une politique de l'autruche dangereuse. Tous les gens sensés savent que préparer la sortie de la crise demandera du temps. Mais en appelant, comme le fait la grande presse (de gauche comme de droite elle ne recherche que le meilleur tirage possible, synonime de recettes publicitaires) à la démobilisation, à la démoralisation, on ajoute un obstacle supplémentaire à la reprise de l'activité, à la croissance, préalables à la baisse du chômage.

Car la France ne va pas aussi mal que le claironnent certains. Et surtout l'opposition n'offre aucune politique alternative. L'UMP, dans le débat sur le mariage pour tous, a été à la traîne de groupes irresponsables. La droite parlementaire s'est contentée de subir les idées et les actes des autres. Quant à la solution des grands problèmes, l'opposition s'enfonce dans la critique destructrice. Mais surtout dans le silence embarrassé. En fait la droite tente de masquer son profond désarroi et ses divisions. En résumé, le conservatisme français a été lamentable dans le passé récent. Il est muet quand on évoque l'avenir.

La meilleure illustration du caractère grotesque de l'évocation d'un prétendu gouvernement d'union nationale, est la personnalité que cette pseudo-opinion publique met en avant. François Bayrou. L'échec incarné. Echec local (battu à la Mairie de Pau), échec présidentiel, échec législatif. Pauvre France si le messie espéré devait porter le nom du médiocre biographe de Henri IV !!! Je l'invite, pour ma part, à se consacrer à la préparation de la poule au pot.

 

Antoine Blanca

NB: Je constate en ce dimanche que le gouvernement d'union nationale proposé n'en est pas un. Il s'agit d'un méli-mélo de personnalités. Pas d'un accord politique entre PS-Front de gauche-UMP-UDI. Rien à voir avec ce qui se passe en Italie dont les institutions ressemblent à celles de notre défunte IVe république. Là-bas ils ont Beppe Grillo. Ici aurions-nous Frigide Barjot?

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Présentation

  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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