Voilà un deuxième articles mis en conserve en attendant de réparer
l'ouvre-boîte...Retour donc à nos articles au rythme habituel (celui-ci a été écrit lundi 13 mai)
Gauche nostalgique et gauche opérationnelle peuvent cohabiter pacifiquement. L’une et l’autre peuvent habiter le cœur et le cerveau d’un même militant. La première défile à Athènes, à Madrid, à Lisbonne ou à Paris avec ses drapeaux rouges, ses slogans revendicatifs, des portraits du Ché, de Chàvez (une innovation). Et chante avec émotion l’Internationale, foulard révolutionnaire au cou, poing vengeur levé.
La seconde doit faire face aux réalités du monde d’aujourd’hui, doit travailler, parfois au microscope, sur les espaces que l’économie nationale et internationale ont encore laissé ouverts, imaginer des réformes sociétales conformes aux attentes citoyennes, engager des changements sociaux compatibles avec les équilibres fondamentaux. C’est dans cet esprit qu’a été élaboré le programme que François Hollande et son gouvernement s’efforcent de mettre en pratique.
J’ai un souvenir d’acteur dans la négociation du programme commun de gouvernement de 1972 et dans la rédaction des 110 propositions de François Mitterrand. On pouvait croire alors qu’il s’agissait d’une étape de la construction d’une société socialiste. Cela ne nous est pas permis aujourd’hui. Le libéralisme s’est imposé au monde. Nous pouvons le rendre aussi social, aussi humain que possible par les luttes, la concertation ou la négociation. Une alliance étroite entre syndicats et partis progressistes est alors indispensable.
Communistes et autres trotskystes n’ont plus de société de référence à proposer. Quand on regarde les congressistes du PC chinois, on se demande combien de milliardaires il y a parmi eux sous le portrait de Mao. Les héritiers de la bureaucratie léniniste déborde d’oligarques ayant accaparé les biens de l’Etat. Grâce au réformisme socialiste, c’est encore dans les démocraties occidentales d’Europe qu’il existe, pour les travailleurs, le plus de garanties sociales. Aujourd’hui le choix est entre libéralisme et démocratie socialiste.
Ceux qui lancent des appels à une mythique populaire, à la sortie des institutions européennes, à l’abandon de l’euro, parlent dans le vide pour tromper les nostalgiques des luttes d’hier.
La sincérité est, en France, du côté de Hollande. Il demeure ouvert au débat, mais notre appui, sur le fond, ne doit pas lui être mesuré. Du moins quand on s’affirme homme ou femme de gauche.
Antoine Blanca
Les deux Gauches : la nostalgique, l’opérationnelle
Gauche nostalgique et gauche opérationnelle peuvent cohabiter pacifiquement. L’une et l’autre peuvent habiter le cœur et le cerveau d’un même militant. La première défile à Athènes, à Madrid, à Lisbonne ou à Paris avec ses drapeaux rouges, ses slogans revendicatifs, des portraits du Ché, de Chàvez (une innovation). Et chante avec émotion l’Internationale, foulard révolutionnaire au cou, poing vengeur levé.
La seconde doit faire face aux réalités du monde d’aujourd’hui, doit travailler, parfois au microscope, sur les espaces que l’économie nationale et internationale ont encore laissé ouverts, imaginer des réformes sociétales conformes aux attentes citoyennes, engager des changements sociaux compatibles avec les équilibres fondamentaux. C’est dans cet esprit qu’a été élaboré le programme que François Hollande et son gouvernement s’efforcent de mettre en pratique.
J’ai un souvenir d’acteur dans la négociation du programme commun de gouvernement de 1972 et dans la rédaction des 110 propositions de François Mitterrand. On pouvait croire alors qu’il s’agissait d’une étape de la construction d’une société socialiste. Cela ne nous est pas permis aujourd’hui. Le libéralisme s’est imposé au monde. Nous pouvons le rendre aussi social, aussi humain que possible par les luttes, la concertation ou la négociation. Une alliance étroite entre syndicats et partis progressistes est alors indispensable.
Communistes et autres trotskystes n’ont plus de société de référence à proposer. Quand on regarde les congressistes du PC chinois, on se demande combien de milliardaires il y a parmi eux sous le portrait de Mao. Les héritiers de la bureaucratie léniniste déborde d’oligarques ayant accaparé les biens de l’Etat. Grâce au réformisme socialiste, c’est encore dans les démocraties occidentales d’Europe qu’il existe, pour les travailleurs, le plus de garanties sociales. Aujourd’hui le choix est entre libéralisme et démocratie socialiste.
Ceux qui lancent des appels à une mythique populaire, à la sortie des institutions européennes, à l’abandon de l’euro, parlent dans le vide pour tromper les nostalgiques des luttes d’hier.
La sincérité est, en France, du côté de Hollande. Il demeure ouvert au débat, mais notre appui, sur le fond, ne doit pas lui être mesuré. Du moins quand on s’affirme homme ou femme de gauche.
Antoine Blanca