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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 16:34

Il y a 30 ans j'étais membre du cabinet du Premier ministre, participais aux réunions de la cellule diplomatique, et n'avais entendu mentionner que, comme en passant, les massacres que le Président syrien, Hafez el Assad, avait non seulement ordonnés, mais dirigés personnellement, dans sa bonne ville de Hama, à majorité musulmane sunnite.

Pour mater définitivement la rebellion déclenchée le 2 février 1982, le gouvernement baassiste/alaouite avait fait, lourdement et longuement, bombarder cette ville chargée de trésors historiques. Cette politique de la terre brûlée dura 27 jours, au cours desquels le bombardement ne connut aucun répit. Un tiers de la ville fut entièrement rasé et un patrimoine archéologique d'une valeur inestimable définitivement perdu.

Les sources indépendantes estiment le nombre de morts civils entre 25 et 50000.

La rebellion contre le pouvoir des Assad (le frère de Hafez était alors le second homme fort du régime), est souvent attribuée aux Frères musulmans. Les 150 officiers insurgés appartenaient tous, il est vrai, à la branche sunnite (très majoritaire) de l'islam. L'arrestation de dignitaires religieux (imams, oulémas), constitua l'élément déclencheur du mouvement armé. Mais ensuite, pendant près de quatre semaines, ce fut la population civile qui fut bombardée. Ce fut le plus grand massacre perpétré au Moyen Orient par un gouvernement contre son propre peuple.

Ce sinistre anniversaire est une occasion pour rappeler les méthodes répressives propres au régime qui est, cette fois sans restriction, sous les feux de l'actualité. Février 1982 est un antécédent significatif des événements actuels. Il y a trente ans, cependant, la guerre dans le Liban voisin retenait toute notre attention de Français, celle des Nations Unies et celle du monde arabo-musulman.

Cela n'excuse pas. Mais cela explique, en partie, notre apparente indifférence d'alors

Antoine Blanca

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 10:11

Pour piroguer en forêt amazonienne, MM.Sarkozy et Guéant avaient choisi de revêtir la tenue des parrains siciliens suivant le cortège funèbre d'un de leurs semblables. Costume sombre, chemise blanche, cravate noire. Renseignements pris, c'était afin de protéger des bestioles leur chair tendre. Le Maroni n'est pas la Seine sous le pont de Neuilly. Avec le décalage, pendant que le Président voguait sur des eaux lointaines, les socialistes commençaient leur rassemblement du Bourget. Yannick Noah et son équipe enthousiasmaient les 20000 militants et sympathisants. Tous se donnaient à fond. Sarkozy transpirait aussi abondamment avant de rentrer dans la salle climatisée. Sarkozy a tendance à beaucoup suer. Une petite foule sage l'attendait, faite d'officiels, d'élus et de sympathisants triés sur le volet par les autorités départementales. Le Président était là, dans l'exercice de ses fonctions, venu présenter ses voeux aux populations de l'outre-mer. Une cérémonie de plus dans sa longue tournée électorale qui l'a conduit aux quatre coins de notre France. Aux frais et avec les moyens de l'Etat.

Mais hier, en Guyane, sa tête était ailleurs. Il se faisait tenir au courant, quart d'heure par quart d'heure, du seul grand événement du jour. Il se déroulait au Bourget et le héros en était François Hollande. Du coup, ses sourires mécaniques, ses incorrigibles mimiques nerveuses devenaient encore plus insupportables pour le téléspectateur. "Cinq ans de plus avec cet homme, et je me fais trappiste", dit quelqu'un à côté de moi.

BFM/Tv se transporte brièvement au siège de l'UMP. "Ici, dit le reporter avant que la fête ne commence au Bourget, les "porte-flingue" du Président se tiennent prêts à la riposte". On verra que finalement toutes les cartouches furent perdues. La poudre était mouillée. La riposte ne fut que postillonnée.

A Cayenne, sans le nommer, Sarkozy n'a parlé que de Hollande. La compagnie de Guéant l'a encouragé à transporter hors métropole son obsession anti-étrangers."Attention, a-t-il averti nos compatriotes de là-bas, avec le projet de faire voter les étrangers aux élections locales, la position de nos élus va être en danger. Pensez-vous, 37% d'étrangers en Guyane, 40% à Mayotte avec tous ces Comoriens envahissants..." Comme on le voit Sarkozy est dans ses sommets. Les réactions des membres du gouvernement sont lamentables. Ils donnent le sentiment d'être KO debout.

Et de sa hauteur, Sarkozy pourrait bien dégringoler dans un gouffre!

Antoine Blanca

 

 

 

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 09:57

Trois mois à tenir avant le premier tour. La campagne nous paraît longue alors même qu'elle n'ait, officiellement, pas commencé. Par bonheur, certains, sans le vouloir, rompent une routine qui pourrait s'avérer fastidieuse. A commencer par le "pas encore déclaré" candidat Sarkozy.

Il venait d'apprendre la nouvelle hécatombe de soldats français en Afghanistan, ne pouvait avoir fini de  digérer la dégradation de la note de la France par Stardard§Poors, avait pris connaissance de sa fragilité confirmée dans les sondages...Mais il naviguait en pirogue sur le Maroni, splendide isolement tropical au milieu de nulle part. Isolement? Relatif tout de même. Outre Préfet, députée guyannaise, et protection rapprochée, une brochette de ministres, dont celui de l'Intérieur, faisaient partie de l'étrange croisière destinée à réchauffer le patriotisme d'une minuscule peuplade d'Amérindiens.(1)

Surréalisme...

Villepin, lui, était venu flamboyer sur le plateau d'Ardisson. Redevenu lui-même, redevenu candidat entre deux auditions judiciaires et une dernière tentative de séduction sarkozienne. Empereur du verbe aussi fumeux qu'éloquent, il était heureux de retrouver les projecteurs. Entre Ferdinand Lop(2) et De Gaulle.

Surréalisme...

Sur une chaîne moins glamour, Marielle de Sarnez était l'extra-terrestre de la soirée. Un peu dame-patronnesse, un peu Mme Récamier de province, elle présente la particularité d'être restée fidèle à l'improbable M. Bayrou quand tout le monde quitta son radeau à la dérive après 2007. Invitée spéciale dans un petit débat politique, je l'observais, l'écoutais. Médusé. "Hollande a déjà perdu, trop ligoté par son parti. Bayrou ne peut qu'être élu. Et après, il s'appuiera sur un corps législatif composé d'un bon tiers de centristes, d'un petit tiers de "droite sociale", d'un dernier tiers de 'gauche réformiste'. Le président 'modemien' fera sa potée avec tout cela pour le plus grand bien de la France..."(3)

Surréalisme...

Antoine Blanca

1- Ce voyage de l'avion présidentiel, pour la photo, s'est effectué sur les deniers de l'Etat. Exemple de rigueur. C'était, il est vrai, une semaine placée sous le signe de l'eau: la catastrophe du paquebot COSTA, le refus d'offrir un yatch à sa Majesté britannique. La pirogue, elle, a tenu bon avec son précieux chargement. Qualité française?
2- Ferdinand Lop était le héros des étudiants de la Sorbonne au temps où ceux-ci chantaient encore des chansons paillardes. Lop avait un projet politique: prolonger le Boul'Mich jusqu'à la Méditerranée. Naturellement, il y avait aussi les 'anti-Lop'...
3- En entendant la Sarnez dériver ainsi on prend la mesure du sérieux de la candidature MODEM.
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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 16:50

Cristina Fernàndez de Kirchner, présidente réélue de l'Argentine, est bien décidée à prendre le contrôle à 100% de l'entreprise mixte qui fabrique, commercialise et distribue le papier journal dans le pays. La loi qui vient d'être votée par un parlement docile au péronisme, vient couronner une longue bataille menée par le pouvoir, depuis 2003 (élection de Néstor Kirchner), pour limiter la liberté d'expression de la presse écrite, parlée et télévisée. Des juges aux ordres du gouvernement font perquisitionner, saisir des biens (ceux du quotidien la Nacion par exemple). Il est aussi des méthodes plus discrètes, mais pas moins efficaces, pour assouplir les échines trop rigides: la manne du gros budget gouvernemental destiné à la publicité d'Etat. Que ce dernier ferme le robinet et...Des fonds publics sont aussi employés pour diffamer et dénigrer ceux qui refusent de se joindre au choeur des voix officielles.

Les amis de "là-bas"que je joins au téléphone se contentent de me répondre avec fatalisme: "que veux-tu y faire, ce sont des péronistes!". Et le péronisme, chacun le sait, a toujours eu une relation difficile avec la démocratie. Quand cette force gouverne, elle lui met aussitôt des limites. Les "justicialistes", quand ils tiennent le manche, n'acceptent aucune entrave s'ils ont les moyens de la contourner.

Mon article ne veut pas être un cri d'alerte général. Globalement la situation de la liberté d'expression aux Amériques latines n'a jamais été aussi satisfaisante. Ce qui menace l'Argentine me rappelle le Mexique que le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel -1-) gouverna pendant sept décennies. Jusqu'en 1970 (date d'une vraie libéralisation), on lisait des quotidiens, des hebdomadaires, comme on écoutait des émissions  de radio de qualité, indépendantes de ton. En fait l'auto-censure était la règle. Chacun connaissait les limites qu'il n'était pas autorisé à dépasser. Pendant 40 ans le gouvernement fédéral contrôla seul la fabrication et la distribution du papier journal. De temps à autre le ministre de la communication invitait un directeur de journal à passer à son bureau. "Tu sais, il te reste du papier pour deux semaines. Profites-en bien pour continuer à nous attaquer. Cogne dur!  Après...?"

Antoine Blanca

1- Le PRI va gagner cette année l'élection présidentielle et il contrôlera aussi les deux chambres et la majorité des Etats de la Fédération. Auparavant il avait gouverné seul de 1929 à 2001. Il n'était pas "parti unique", mais "parti dominant". Ce système est unique, se réclamant perpétuellement de la grande Révolution (1910-1917), il permit au Mexique de vivre avec une certaine indépendance d'esprit vis-à-vis de son grand voisin du Nord. Ainsi fut-il, pendant longtemps, le seul pays de la région à préserver des relations diplomatiques avec Cuba. Le Mexique ne reconnut jamais l'Etat franquiste.

 

 

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 17:42

Par mauvaise foi ou ignorance une campagne insidieuse a commencé il y a quelque temps déjà: François Hollande a pris le chef de la droite espagnole comme modèle, et s'apprête, comme le nouveau président du gouvernement de notre voisin du sud, à faire campagne sans programme politique et économique. Une certaine presse, Le Point en tête, insinue que les deux hommes sont dénués de charisme personnel. Ils adoreraient, l'un comme l'autre, travailler dans le flou.

Cette campagne est démentie par plusieurs faits indiscutables:

- En Espagne l'élection a eu lieu, les socialistes ont passé la main à Rajoy et, cela est vrai, Mariano Rajoy et son PP n'ont présenté aucun squelette de programme pendant la campagne. Portés par une vague conservatrice irrésistible, vérifiée dans toutes les élections locales précédentes, ils se sont contentés d'organiser soigneusement des meetings de soutien face à une gauche désemparée.

- En France la gauche, le PS essentiellement, débat depuis des mois et a, depuis un an déjà, adopté son projet global, à l'unanimité des délégués. Les primaires citoyennes se sont déroulées sur la place publique et ont librement mobilisé trois millions d'électeurs. Depuis sa désignation François Hollande travaille à adapter ses propositions et son discours à une réalité économique et sociale évolutive. Il a donné la date très précise de la présentation de ses textes. Il se sait guetté par la presse et par l'Elysée, ne peut en conséquence commettre de faux pas. Il doit justifier tous ses calculs, le coût de toutes ses propositions.

- C'est bel et bien la droite et Sarkozy qui naviguent à vue, jouent au chat et à la souris avec les dates, retardent l'entrée officielle du champion en campagne. Ayant échoué dans tous les domaines, ces cinq dernières années, ils auront beaucoup de difficulté à se montrer innovants et porteurs d'espoir. Ce sont eux qui n'auront pas de programme.

Dès le 22 janvier au Bourget, nous en saurons bien davantage sur les propositions du candidat socialiste. Davantage, mais pas tout. Car il faut garder des cartes en réserve pour la campagne officielle. Celle que Sarkozy va esquiver jusqu'au dernier moment.

Ceux qui, comme moi, connaissent l'immense ignorance et la grisaille caractérisant Mariano Rajoy, se sentent agressés par la comparaison avec Hollande, orateur accompli, débatteur redoutable et primesautier. Notre prochain Président.

Antoine Blanca

 

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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 11:39

Ce qui se passe en Hongrie est, à mon sens, extrêmement grave. Et nous sommes en droit de nous étonner de la passivité précautionneuse de Bruxelles  et des  Etats membres de l'Union. Car, tout de même, prendre tout le monde de court après un victoire électorale, en changeant aussitôt de Constitution et en promulguant une loi électorale aberrante(destinée à pérenniser au pouvoir le parti liberticide et son chef) sont en soi des initiatives sans précédent dans notre Europe unie démocratique.

La Hongrie est, à ce jour, la seule nation européenne devant être placée en en alerte rouge. Mais, sous des habits divers, le mal est en train de s'étendre. Avec de forts relents de xénophobie.
En France c'est la famille Le Pen qui porte les couleurs. Pour séduire, Marine n'hésite pas à invoquer le principe de laïcité. Essentiellement contre les musulmans. La nouvelle admiratrice de Jules Ferry et des lois qui portent son nom, ne craint d'ailleurs aucune contradiction flagrante: les groupes d'action anti-avortement, anti-Pacs, les résidus divers des mouvements maurrassiens, les groupes catholiques intégristes et les longues soutanes venues de St Nicolas de Chardonnnay, appuient ouvertemment le FN.

Mais Marine aime surtout, aujourd'hui,  à faire parader deux jeunes associés, costumés et cravatés, cheveux  courts et vocabulaire énarque. L'un est passé par tous les groupuscules d'extrême droite, à commencer par celui de Bruno Mégret ce qui lui a valu des relations tendues avec le clan lepéniste. Aujourd'hui il joue au jeune technocrate censé apporter de la modernité économique au projet FN. L'autre est un ancien "dir'cab" de Chevénement. Le galimatias idéologique propre à l'ancien ministre peut engendrer ce genre de monstre. Sans vouloir minimiser la menace extrémiste, je dois dire que le "frontisme" ne réunit pas, toutefois, les ingrédients susceptibles de former un parti de masse à la mussolinienne ou à l'hitlérienne.

Le FN n'est qu'un rassemblement, important et confus, d'électeurs réfugiés dans l'anonymat, peu désireux d'exprimer publiquement des opinions personnelles en dehors des propos de bistro. Heureusemment nous ne sommes pas à la veille de voir se reproduire la "marche sur Rome", ou la nuit "des longs couteaux". Soyons vigilants, organisons-nous en conséquence: mais gardons le contrôle de nos nerfs.

Antoine Blanca

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 11:18

Un grande actrice refuse rarement un rôle difficile. Surtout s'il est appelé à renforcer encore, de manière inéluctable, sa notoriété. Ellle incarne donc Margareth THatcher à l'écran. L'ancien PM de sa Majesté vit toujours, même si ses proches ne sont pas certains qu'elle même le sache. Tant mieux pour Meryl. Le jugement de la prétendue "dame de fer" n'a jamais été équilibré. Justement, ce que nous pouvons craindre c'est que, en se refusant de prendre parti, le réalisateur fasse la part trop belle à l'ancienne idole des masses conservatrices. Et surtout de la spéculation financière moyenne, grande et astronomique.

Aujourd'hui que les gens de bonne  compagnie ont repris, avec des alliés compliqués, il est vrai, le contrôle du 10 Down Street et du Parlement, le petit nouveau, David Cameron, tente de revenir aux recettes d'antan.

Mais les temps sont bien changés. Les Libéraux-démocrates ne sont pas toujours obéissants, et plusieurs ministres importants tories lui ont eux-mêmes joué de fort vilains tours. Le dernier n'a pas fait rire du tout parents, élèves et étudiants universitaires. Le Ministre de l'Education, celui qui a jeté des dizaines de milliers de citoyens dans la rue en rendant toutes les études payantes, en triplant les droits d'inscription, en réduisant de manière drastique le nombre d'enseignants, ou encore en abrogeant le système d'attribution des bourses d'études, s'est pris soudain de tendresse pour cette pauvre vieille reine,  soupirant seule dans son vieux Palais. Privée de yatch depuis près de 20 ans (c'était le Britannia), elle cache depuis, avec la dignité qu'on lui connaît, sa profonde nostalgie. "Un monarque anglais privé de mer, c'est un Maréchal d'Empire privé de sable! Et de proposer de lui offrir un nouveau joujou marin pour son anniversaire!

Cameron en aurait avalé sa réplique du bicorne de l'amiral Nelson qui lui vient d'arrière, arrière-grand'papa. Les temps, a dit le chef à son collègue, ne sont pas propices à de telles largesses que les manants n'apprécieraient pas.

Ma proposition de compromis; lui offrir une vieille galère pouvant naviguer sur la Tamise, et mobiliser, à l'occasion de chaque anniversaire royal les champions de l'aviron de Cambridge et d'Oxford. Un intermède d'unité patriotique, entre deux challenges rituels annuels.

Antoine Blanca

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 13:04

Le cas est, à ma connaissance, unique. Un grand romancier à succès international, qui a réalisé des tirages millionnaires dans le domaine du "policier", se tourne vers la géopolitique. Un événement qui mérite d'être signalé. A peine avait-il tourné la page des aventures de son héros universellement connu, le commissaire Wallander ("l'homme inquiet" aura été l'ultime épisode), que Henning Menkell quitte ses terres scandinaves (enfin, pas complétement), pour se tourner vers la Chine, celle des grandes dynasties et du mandarinat, comme celles de Mao et de Deng Xiao Ping.

L'écrivain suédois nous emmène dans ses bagages à Pékin comme sur les rives du Zambèze, à Hararé et à Maputo, évoque avec  précision un projet gigantesque de barrage qui devrait permettre à quatre millilions d'agriculteurs chinois de prospérer au Zimbabwé, de coloniser, puisqu'il  faut appeler les choses par leur nom. C'est dire que la Chine post-Deng est à une périlleuse croisée des chemins: ou elle continue sur la route d'un hyper-libéralisme sans éthique, corrupteur par essence, avec ses privilégiés, grands et petits, ou le parti communiste, qui dirige officiellement  le pays, lance une vaste campagne de révision politique, économique et sociale destinée à corriger sensiblement le cap.

L'ouvrage ("Le Chinois", Le Seuil 2011) nous fait entrer dans l'intimité d'une organistion politique dont l'unité sans faille n'est qu'apparente. Tout demeurera sous contrôle tant que la majorité continuera de voir son niveau de vie progresser en moyenne, qu'une forme d'avenir radieux s'offrira aux étudiants et aux cadres, que les biens de consommation resteront sur  les étalages d'un immense marché. Mais, selon Mankell, les commissions spéciales destinées à préparer de grands changements pour...l'après Jeux Olympiques. Et voilà que nous y sommes, depuis plus de trois ans. Une nouvelle fièvre se serait emparée. Entre cadres, techniciens de pointe, diplomates, économistes de diverses écoles, les débats ont pris force et vigueur. Chacun de ces groupes informels ne compte jamais plus de 30 ou 40 membres. Pour le moment, rien ne filtre. Les travaux ne deviendront officiels, avec langue de bois au menu, quand on en viendra à la préparation du prochain Congrès. A la fin il y aura un nouveau Président , empereur rouge?, et peut-être commencera le règne d'un nouvelle dynastie.

Mankell parle de tout cela en connaisseur, en homme qui sait s'approvisionner aux bonnes sources...


Antoine Blanca

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 11:20

Le président iranien a, de temps à autre, besoin de changer d'air. Ce n'est guère aisé pour un Chef d'Etat qui prétend suivre à la lettre les prescriptions les plus moyen-âgeuses de la Charia. La lapidation à mort de la femme adultère notamment. Magnanime, la "justice"iranienne vient de commuer l'exécution d'une jeune femme, accusée à la fois d'infidélité et de meurtre du mari trompé, à la mort par pendaison.

Ce leader populiste chiite compte peu d'amis, au sein de son propre clan et, à ses frontières, il est encerclé par des sunnites. Même les lieux saints de sa foi lui sont, de fait interdits. Le chiites sont bien majoritaires en Irak, mais ce dernier pays représente aussi l'ennemi héréditaire. Alors pourquoi ne pas retourner, pour la septième fois, voir Hugo Chàvez au prétexte de prendre des nouvelles de sa (mauvaise) santé. Saluer aussi Fidel qui ne refusera jamais de saluer avec effusion un homme désigné comme nouveau ennemi public numéro 1 par Washington.

Mais la véritable ambition de l'Iranien était d'inclure le Brésil dans une alliance défensive de facto. A cette demande, la présidente Rousseff lui a envoyé un message en clair: "n'insistez pas!" Dans les coulisses Luiz Lula da Silva applaudissait.

Ahmadinedjad a repris le chemin de Téhéran, une main devant, une main derrière. Un voyage qui aurait pu être évité, même quand le pétrole ne manque pas au voyageur.
Cela aura permis, du moins, à Jean-Michel Apathie du Grand Journal de Canal, de faire un médiocre dégagement censé compenser son manque d'inspiration actuelle. Les escales à La Havane et à Caracas? Un "affreux"(1) visitant deux "affreux". On voit la médiocrité du propos. En ce moment l'opposition vénézuélienne se prépare à désigner un candidat unique et à adopter un programme commun. Si le système "bolivarien" est pagailleux par nature, il est aussi pluraliste et cela se réflète dans les Etats fédérés et dans les Chambres.

Actuellement, le seul véritable adversaire de Chàvez est sa santé.

Antoine Blanca

1- Pour compenser l'gnorance d'Apathie, précisons, à son intention, que la presse dans les années 1960,  avait inventé, pour les guerres du Congo, le qualificatif d'"affreux" pour désigner les troupes mercenaires, comme celles de Bob Dénard.
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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 12:10

Le grand scandale s'est révélé quand la FIFA a attribué au Qatar l'organisation de la Coupe du monde de foot. Le richissime émirat n'a même pas un championnat local ou régional et il ne dispose d'aucun stade susceptible d'accueillir des dizaines de milliers de supporters. Personne n'en doute: on bâtira tout cela à temps: les pétrodollars ne manquent pas, les BTP et les boîtes d'architectes sont dans les starting-blocs. Ils sont la clé de la réussite. Parce que la FIFA s'est déshonorée en cédant aux caprices démesurés des princes des sables, on tente maintenant de tout mettre sur le dos d'un grand club. Or, c'est triste à dire, plusieurs prestigieuses équipes françaises et européennes aimeraient bien être courtisées de la même manière. J'en connais peu qui refuseraient les avances, si elles venaient à être sérieuses.
Voilà donc le PSG condamné à l'obligation de résultat, à bien utiliser les dizaines de millions de dollars dont sa trésorerie a été abreuvée. Chaque jour un nouveau nom de star est sorti du turban. Et il faudra bien que, rapidement, les résultats accompagnent enfin la grossse mise. Pour le moment ce n'est pas le cas.

La situation présente est une aberration monumentale. Le football est en train de produire ses monstres du capitalisme financier. Et ce ne sont pas seulement les qataris, mais les nouveaux milliardaires russes, les tsars au petit-pied des anciennes républiques pétrolières soviétiques d'Asie qui tiennent à jouer, à leur manière, au foot de haut niveau. C'est consternant, mais c'est vrai. Bien entendu ces cheikhs et ces oligarques ont encore des contre-exemples. Lyon, Marseille, Rennes,Sainte Etienne, Lille, Toulouse travaillent toujours avec des moyens et un esprit plus classiques. Celui qui achètera Real Madrid ou le FC Barcelone n'est pas encore né.

Le vent de folie qui secoue le foot parisien retombera bien un jour. On reparlera "centres de formation", animation des club de juniors et de cadets.

Mais reconnaissons qu'aujourd'hui nous sommes bien secoués.

Antoine Blanca

 

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Présentation

  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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