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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 13:30

Le Président Hollande* a bien mesuré l'importance de l'événement. Il est le seul Chef d'Etat non africain présent à Addis Abeba pour une célébration à la fois politique et festive. Festive car les plus grands artistes (danseurs, chanteurs, chorégraphes, compositeurs, scénaristes...) du continent seront de la partie. L'organisation a cassé sa petite tire-lire pour l'occasion. Une petite fortune (1,27 millions), sans pour autant être une folie.

En mai 1963 naissait l'OUA avec ses 28 pays indépendants d'alors. C'était la grande époque de la décolonisation. Souvent dans d'affreuses convulsions comme au Congo ex-belge, où le jeu impitoyable des grandes puissances, des gros intérêts miniers, coûtèrent la vie à un Secrétaire général de l'ONU et à cent mille congolais. Parmi eux, le plus emblématique de ses leaders, Patrice Lumumba. Touchant d'idéalisme candide, enfant lion au milieu des hyènes.

Et puis il restait encore de nombreux pays à décoloniser (ceux qui étaient sous le joug du Portugal de Salazar, par exemple*). Et  puis aussi il y avait le régime de l'apartheid à Camberra, celui, 'so british' de la Rhodésie (aujourd'hui Zimbabwe), la Namibie où les maîtres parlaient toujours avec l'accent allemand...

A Addis Abeba, en mai 2013, entre deux scénographies géantes, les hommes d'Etat échangeront entre eux. On l'espère, avec franchise, négligeant les traditionnelles palabres. On fera le compte des avancées, indiscutables. Mais ils se garderont surtout d'oublier les crises, grandes et petites. Et les atrocités qui les ont souvent accompagnées (Rwanda, le Kivu en République Démocratique du Congo, le sud du Soudan où un nouvel Etat ne finit pas d'émerger).

Personne ne songera à remettre en cause l'utilité de l'organisation continentale. Même si certains pays y croient plus que les autres. Et si on a dû trop souvent avouer son impuissance.

Le colonialisme est un héritage lourd à porter. Il est partout présent. Même s'il ne doit pas servir d'alibi à chaque occasion. Il n'est que de regarder une carte politique pour constater que les puissances colonisatrices ont tracé au cordeau les frontières de leurs possessions, séparant les royaumes centenaires et les ethnies, se moquant des langues et des civilisations. Les colonisateurs ont beaucoup pris (hommes pour le travail et pour leurs guerres, richesses du sol et du sous-sol). Et chichement donné.

Mais l'OUA, devenue UA, ne fait pas dans la nostalgie historique. Les Etats sont ce qu'ils sont et les peuples ont généralement fait leurs les nouvelles limites territoriales.

A Addis Abeba on fête aussi une victoire inachevée sur les vieux démons.

 

Antoine Blanca

 

* La présence du leader français raménera à la réalité de la menace du banditisme djihadiste sur l'Afrique sub-saharienne.

** Angola, Guinée Bissau, Cap Vert, Mozambique. Qui n'accédéront à l'indépendance qu'en 1975, après la Révolution des oeillets portugaise.


NB: si la Chine n'est représentée qu'au niveau d'un vice-Premier Ministre, il reste qu'elle est partout présente et active du Nord au Sud de l'Afrique.

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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 10:54

Ainsi Frigide Barjot a peur. Peur d'une partie de ses troupes dont hier encore elle disait comprendre les motivations et les agissements. Elle demande protection à Manuel Valls, l'un des affreux qui ont fait voter la loi abominable...

Quant à Jean-François Copé, chef contesté du premier parti d'opposition, il a précipitamment annoncé qu'après la petite partie de campagne du 26 mai, il ne jouait plus. Une annonce dont on voit mal la raison d'être, tant elle a un petit air de 'on ne m'y prendra plus!'.

L'ancienne comique de cabaret, devenue cheftaine de la nouvelle vague d'enfants de Marie, tout comme l'avocat d'affaires et député-maire de Meaux*, viennent à peine de réaliser que le mouvement que l'une a déclenché, et auquel l'autre s'est raccroché par calcul , sinon par conviction, est en train de leur échapper. Au profit de gros bras tatoués du Sacré-coeur et d'autres groupuscules violents d'inspiration raciste et totalitaire. L'Eglise officielle a d'ailleurs fait savoir aux organisateurs profanes de la promenade parisienne, qu'il ne fallait plus compter sur elle pour remplir autocars et trains spéciaux. Au même moment, les bailleurs de fonds retournaient jouer en Bourse. Les causes perdues ne les intéressent pas.

En un mot la grande fête est sur le point de baisser le rideau. Sauf qu'elle risque de mal finir...

L'aujourd'hui terrorisée Frigide Barjot s'était dit heureuse, dans un premier temps, de la participation, à son spectacle de rue, de ces jeunes équipes qui veulent ressuciter les 'ligues' qui, dans les années trente, prétendaient renverser la Gueuse (le surnom dont ils affublaient Marianne) à coups de gourdin. En attendant de sortir les calibres. Désormais Barjot se sent menacée physiquement par ces compagnons de route qui jettent de cocktails molotov sur la police. Exit donc la Muse du 'printemps français'. Sa nouvelle renommée lui permettra, qui le sait, de devenir chroniqueuse à 'Valeurs actuelles'. A moins qu'elle ne revienne à l'émission de Laurent Rouquié...

Quant à Copé, il va tenir le coup jusqu'à dimanche prochain. Avant de tirer piteusement sa révérence. De furieuses interpellations au gouvernement l'attendent au Palais Bourbon. Son coup de poker pour empocher toute la mise du mouvement 'anti-mariage-pour-tous' lui a davantage coûté que rapporté. On ne se vante pas des mauvaises affaires.

Sans compter qu'il croit croit entendre, dans ses cauchemars, les rires sournois de ses nombreux adversaires, sur les bancs de l'UMP.

 

Antoine Blanca

 

* Copé a aussi, reconnaissons-le, son bon côté: c'est un convenable pianiste de jazz.


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23 mai 2013 4 23 /05 /mai /2013 11:38

Hier mercredi, dans un quartier de Londres, deux britanniques d'origine africaine, dont un au moins était un chrétien converti, ont massacré, en criant le nom du Seigneur, un jeune soldat Anglais. Presque simultanément, dans un site de l'entreprise française AREVA, au Niger, deux attentats suicides, revendiqués par une branche d'Al Qaïda, faisaient plusieurs morts et blessés. Même s'il s'agit là de pure coïncidence, il reste que l'Afrique s'inscrit désormais dans l'agenda du terrorisme djihadiste international.

Si certains pouvaient encore mettre en doute la justesse de la décision du Président Hollande d'intervenir au Mali, les événements de ces derniers jours devraient les libérer de leurs dernières réticences. La France est, pour le moment,  le seul grand pays à s'impliquer sur le terrain du grand continent voisin pour empêcher Al Qaïda d'agir à sa guise, à partir de vastes territoires un moment vides de toute protection. Nos troupes sont au Mali, à la demande de ses habitants, pour liquider le fanatisme armé. Le travail est, pour l'essentiel, terminé. Il reste à soigner les détails. Et surtout à préparer une relève vigilante.

Quels pays sont directement concernés par les manoeuvres d'une nouvelle forme de banditisme, qui peut être pratiqué en invoquant le nom du Seigneur? Le Mali et le Niger, bien entendu. Le Nigéria, la Mauritanie, le Tchad et le Sénégal se sentent aussi directement concernés. L'ANP algérienne est depuis longtemps en alerte  sur son interminable frontière. Elle a des raisons pour bien connaître son affaire. La Libye est toute proche et nous savons combien poreuse est sa frontière dans cette partie du Sahara. Or le gouvernement central demeure bien démuni face à cette déficience.

Presque tous les habitants des pays cités sont de confession musulmane (à l'exception du Nigéria où l'Islam demeure minoritaire).

Il est plus que jamais urgent que l'on aide ces républiques à se doter de forces de sécurité bien formées, sûres et entraînées. Cela ne sera possible que dans le cadre de démocraties représentatives réelles. Mais personne ne pourra se substituer à la volonté des peuples eux-mêmes.

Ce que l'on appelle, par commodité de langage, le djihaddisme, est en train d'évoluer dans la pratique de son action criminelle. Chaque groupe, dans chaque pays, sera libre du choix de ses cibles et de la forme de ses méfaits. On a vu le caractère primitif de la boucherie de Londres...Il faut adapter notre riposte en conséquence. En évitant à tout prix de faire payer à une communauté entière la faute sanglante d'une infime minorité. Dont les musulmans sont toujours les principales victimes.

 

Antoine Blanca

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 11:39

Nous avons de grands spécialistes français de l'Islam, de sa civilisation et de son histoire. A Paris nous disposons même d'un magnifique 'Institut du monde arabe'. Lequel monde est très majoritairement islamisé. Il n'empêche que l'on est parvenu, dans l'esprit d'une majorité de Français, à caricaturer grossièrement une communauté immense et composite. Ses adeptes seraient des ignares qui se prosternent dans les rues, chaque vendredi, et égorgent, de manière abominable, de tendres moutons dans les baignoires. Cela rappelle un peu le succès universel des "Protocoles des Sages de Sion", ouvrage calomnieux présenté comme document rituel du judaïsme, et qui était en réalité une fabrication de la police tsariste au temps de Nicolas II. Nous savons aujourd'hui le ravage génocidaire que cet ouvrage a contribué à causer.

Le même procédé insidieux est adapté, de nos jours, contre Arabes et Musulmans, pour les présenter comme des brutes sans éducation et sans culture. Une volonté de salir et de déformer identique. Actualisée et ajustée à l'époque et à la cible visée. Et malheureusement, avec l'aide de partis politiques d'extrême droite, voire de droite, ces procédés calomnieux sont parvenus à pénétrer les esprits des masses populaires partout en Europe.

C'est à la fois affligeant et dangereux. Ce pari sur l'ignorance et sur la haine de l'autre me révolte. Et m'inquiète par ses effets potentiellement dévastateurs. La civilisation musulmane, si elle n'est pas, aujourd'hui, au meilleur de sa forme créatrice, a offert à l'humanité des richesses culturelles extraordinaires. Il n'est que d'aller en Espagne, de Tolède à Cadix, en passant par Cordoue, Grenade et Séville pour s'émerveiller devant les monuments hérités de huit siècles de présence musulmane. Mais on peut aller plus loin, en Algérie (la mosquée de Tlemcem), en Tunisie à Kairouan, à Jérusalem. Ou bien encore en nous mettant dans les pas des califats omeyyade (Damas) ou abbasside (Bagdad). Arabes et Berbères ont été pionniers dans l'architecture, les Arts, la musique et la poésie, les sciences (pionniers de l'algèbre) et l'agriculture (ils ont révolutionné l'irrigation).

Mais la vie d'une civilisation n'a pas un tracé régulier. Il en est allé ainsi pour l'Espagne musulmane. Elle fut au sommet de son rayonnement quand le royaume de Cordoue fut élevé au rang de Califat. Mais il fut aussi, un moment, envahi par l'intégrisme religieux des moines-soldats almoravides venus des profondeurs du désert marocain. Ces Berbères, proches des Touaregs, armés de leur seule foi et de leur interprétation rigoriste des textes sacrés, avaient conquis le Maroc et une partie de ce qui deviendra l'Algérie. Jusqu'au grand port d' Alger. A Séville, puis dans l'Andalousie tout entière, ils imposèrent leur loi en dénonçant le luxe ostentatoire, les moeurs dissolus. Une vie facile non conforme aux préceptes de l'Islam. Les Almoravides avaient transporté la dureté du désert avec eux. Leurs guerriers se distinguaient du petit peuple maure-andalou par leurs vastes vêtements sombres et leur visage occulté. Ils étaient les seigneurs. Leurs femmes, au contraire, étaient libres de leurs mouvements et de leurs habits. Allaient et venaient avec des allures de chef de famille...Ce qu'elles étaient bien un peu.

La morale de ce morceau d'histoire? C'est que l'esprit joyeux et artistique des maures andalous finit par s'imposer. D'une certaine manière, en quelques décennies, la recherche du bonheur l'emporta sur l'interprétation butée de la charia. Et les moines guerriers du désert ne retournèrrent pas à leurs tentes et à leurs dromadaires. Mais restèrent pour partager la 'vie décadente', mais joyeuse, des maures d'Andalousie.

Les Almoravides étaient un peu les Talibans de leur époque. Un peu seulement, car ils ne brisèrent pas les oeuvres d'art, ne firent pas porter de burka à leurs femmes, et finirent par se  dissoudre, sans combat dans la société qu'ils avaient prétendu soumettre. La vie est toujours la plus forte.

 

Antoine Blanca

NB: les Almoravides dominèrent l'Espagne musulmane aux XIe et au XIIe siècle.


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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 16:31

D'après nos informations, le Président algérien, soigné au Val de Grâce à Paris, devrait survivre à la rechute de son cancer. Nous le souhaitons, car c'est un ami de la France qui n'a pas ménagé son appui discret à notre opération militaire au Mali. Alors que les relations de Bouteflika avec Sarkozy étaient placées sous le signe de la méfiance réciproque, elles ont changé complétement de nature après l'élection de François Hollande. La confiance mutuelle prévaut désormais.

Mais une candidature à une nouvelle réélection du Chef de l'Etat sortant paraît exclue en 2014. L'opinion publique algérienne déborde de rumeurs, plus ou moins fondées, sur le nom et les qualités du successeur. Sa simple désignation par les pouvoirs de facto (ANP et services de sécurité, parti dominant, réseaux d'influence économique) serait inacceptable. Le pays n'a pas connu de secousse majeure avec les 'printemps arabes', grâce à quelques milliards de dollars judicieusement investis à la hâte. Mais cela ne signifie pas que les citoyens algériens soient devenus passifs. Ils souhaitent un processus électoral acceptable, une compétition aussi transparente que possible.

Le peuple algérien est d'autant plus difficile à manier qu'il a accès à une presse écrite plutôt libre. Et qu'il paraît avoir retrouvé son caractère frondeur. Les années Bouteflika s'expliquent par le besoin de souffler au lendemain d'une guerre civile sanglante qui permit aux forces de sécurité de mettre les djihadistes à genoux. Sans être aimé, le Président rassurait, apaisait les tensions. En 2009 il aurait de toute manière été réélu, même dans une compétition vraiment ouverte.

A l'heure de la relève, il faudra au nouvel élu d'autres qualités. A notre avis l'ancien Premier ministre Ali Benflis (26 août 2000/5 mai 2003) en réunit un bon nombre. Homme issu du vieux système (FLN), il a été un bon ministre avant de devenir un moment le chef du gouvernement; ancien secrétaire général du parti dominant, il a toutefois manifesté un tempérament d'indépendance au moins à deux reprises: en refusant de souscrire à l'annulation du processus électoral de 1991 (un mauvais point aux yeux de l'ANP...) et en défiant par deux fois le Président (en 2003, il quitte le gouvenement en exprimant publiquement son désaccord; en 2009 en présentant sa candidature à la présidence...même s'il n'obtint qu'un résultat plus que modeste).

Benflis est un homme de la 'maison' sans être pour autant un béni-oui-oui. Il est originaire de l'est (Batna), berceau du mouvement national. Il est suffisamment âgé (68 ans) pour ne pas être en mesure de s'incruster au pouvoir.

La question n'est pas de savoir s'il sera candidat en 2014. C'est là une certitude. Mais quel sera son programme, s'il sera l'homme de l'ouverture démocratique et de la relance d'une économie productive, moins dépendante de la rente pétrolière et gazière.

 

Antoine Blanca

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 11:48

Tu dois reconnaître que la droite concentre ses attaques sur le seul PS. Contrairement à tes affirmations, elle ne pense pas que François Hollande soit dans la continuité de la majorité qu'il a envoyé dans l'opposition. Dans le domaine sociétal, la différence saute aux yeux. Mais cela est tout aussi vrai pour tout ce qui concerne l'économique et le social. "Nous nous sommes fait avoir en 81 par Mitterrand. Pour ne pas avoir tiré la leçon de notre erreur, nous avons remis ça avec François Hollande! disait l'un de vos dirigeants ce matin sur France-Inter.

Une telle affirmation demande à être précisée. En effet, si François Mitterrand n'a pu mettre en pratique la totalité de ses 110 propositions, il l'a fait pour 90 d'entre elles. Globalement 1981 a constitué la plus grande avancée progressiste depuis le Front Popu et le programme de la Résistance. François Hollande est, en dépit d'un environnement européen extrêmement défavorable, sur la voie de faire appliquer tous ses engagements  d'ici la fin de son mandat. Pour certains d'entre eux il se heurte, il est vrai, à l'obstacle insurmontable de la majorité des 3/5e du Parlement requise par la Constitution. Mais personne, de bonne foi, ne nie sa volonté de tenir ses promesses.

Toi-même as recours à la contre-vérité. Quand tu parles, par exemple, de Florange. Ni Hollande, ni personne dans le gouvernement, n'a promis d'y maintenir les hauts fourneaux en activité. En revanche, une négociation serrée a permis de sauver des centaines d'emplois et de continuer à faire vivre le site industriel. Sur tous les dossiers dans lesquels le pouvoir s'est engagé, il y a eu des avancées. Pourquoi nier la réalité? Faute de vrais arguments?

La vérité est que, dans l'Europe entière, ce sont les socialistes et leurs alliés qui ont apporté des solutions concrètes à la vie quotidienne des travailleurs et de leurs familles.

Au fait: toi et tes semblebles que proposez-vous? Quels moyens utiliserez-vous pour changer la société? Derrière de grandes phrases creuses, il n'y a rien. C'est finalement Mélenchon qui a été le plus précis devant une maigre foule à la Bastillle. Avec son cache-nez rouge, il a appelé à la fondation d'une VIe République. Et a laissé planer le doute sur une possible insurrection. Le Figaro a fait semblant d'être impressionné. Et ses lecteurs ont retrouvé, un court moment, les langoureux frissons du temps de la guerre froide, quand il y avait un PC puissant. Ephémère illusion de peur du rouge au couteau entre les dents.

Alors je t'invite, et j'invite tes camarades, à afficher clairemment votre programme révolutionnaire, d'expliquer avec quelles forces, nationales et internationales, vous le mettrez en pratique. En attendant de commencer à  l'étudier, faites preuve d'un peu de réalisme. Accordez votre appui critique à l'actuelle majorité pour le changement.

 

Antoine Blanca

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 10:37

Jorge Videla est mort en prison. C'était un fervent catholique. Selon sa foi, il va griller dans les flammes de l'enfer. Eternellement. On ne versera pas de larme. Mais nous avons là l'occasion de rappeler que Videla n'était dictateur qu'en sa qualité de Chef de la Junte militaire interarmes. Il devait quitter la présidence de la République de facto pour laisser sa place au nouveau chef d'Etat Major de l'armée de terre, Galtieri. Celui qui crut tenir son heure de gloire en avril 82, en envahissant les Malouines. Les missiles français Exocet allaient faire merveille. Un navire de la Navy, le Sheffield, fut, par exemple, coulé. Mais surtout cet épisode confirma la lâcheté, l'incompétence des généraux argentins. Pendant qu'ils sablaient le champagne dans les salons de la capitale, les recrues crevaient de froid dans le îles glacées, faute d'équipement d'hiver. Beeaucoup venaient des provinces torrides, et, tous, des milieux les plus défavorisés du pays. Au lendemain de son inévitable déroute, il fut remplacé par le général Bignone, qui fut chargé de liquder la dictature et d'organiser des élections libres à l'issue desquelles Raùl Alfonsin fut élu le 30 octobre 1983. Il prit ses fonctions le 10 décembre, journée de l'ONU et des Droits de l'Homme.  Aussitôt, il décréta la traduction des hauts responsables de la dictature devant un tribunal civil spécial. Le procès qui suivit, et qui dura 9 mois, demeure, à ce jour, unique en Amérique.

Les dictatures dans le Cône Sud de l'Amérique furent collectives. Même si Pinochet confisqua à son profit personnel celle qui terrorisa le Chili. Il voulut être Franco en politique et Thatcher en économie.

Mais le processus qui permit l'installation de dictatures militaires fut inauguré dès le 31 mars 1964 au Brésil. Cette militarisation de toute une région était voulue par les Etats-Unis, en application de la doctrine stratégique dite de Sécurité nationale. Au prétexte de lutte contre le 'communisme' dans le cadre de la guerre froide. Au Brésil, les forces armées restèrent au pouvoir, avec des évolutions, pendant 21 ans.

Je crois ces rappels utiles, alors que la presse parle de ' mort d'un dictateur', à propos de Videla. Cette mort est un symbole important. Celui de la fin d'un système, l'avènement d'une doctrine démocratique, la fin de l'impunité. Du moins en Argentine et au Chili.

 

Antoine Blanca

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 11:07

Un accord historique vient d'être signé en Allemagne entre patronat, syndicats et Etat fédéral. La négociation a été longue, ardue, discrète. La plus puissante institution de la confédération DGB, IGMetal, a l'habitude de ces interminables bras de fer. Au final, elle a arraché 4,5% d'augmentation des salaires, sécurité de l'emploi et des retraites. Concédant, en échange, à ses super-employeurs, plus de flexibilité dans l'embauche et la débauche. C'est un signe évident que les choses bougent de l'autre côté du Rhin où le réalisme prévaut, plus souvent qu'on ne le pense, sur la rigidité doctrinale.

Mais peut-être que l'on y a tiré aussi les leçons des limites de la politique ultra-libérale. Si tel est le cas, la constation du désastre, en cette matière, des gouvernements britanniques successifs, travailliste ou conservateur (Gordon Brown et David Cameron pour être précis) n'a pas manqué d'influer sur le gouvernement de Berlin.

Je me souviens de l'hilarité universelle déclenchée par Brown, au lendemain de la faillite de Lehman Brothers, quand il trébucha sur ce lapsus légendaire devant la Chambre des Communes, le 10 décembre 2008: "Non seulement nous avons sauvé le monde...euh...nous avons sauvé les banques..."

Depuis, imperturbables, nos amis d'outre-Manche continuent de mépriser l'Europe de Bruxelles, et de donner des leçons. Surtout destinées au Coq Gaulois. L'hebdo Courrier International (09/O5/2013) écrit dans son édito: "...ils [les Britanniques]seraient, c'était plié, les premiers à sortir de la crise économique provoqué par la faillite de Lehman Brothers, en laissant plonger la livre sterling..." Fous de bonheur de ne pas faire partie de la zone euro. Grâce à leur politique monétaire ils relanceraient massivement les exportations. Oubliant au passage que leurs plus gros clients étaient européens continentaux. Raté aussi pour les effets résultant de la flexibilité, tant vantée, du marché du travail. Le taux de chômage a presque doublé. Le miracle de l'austérité a fait pshitt.

"Coupes à la tronçonneuse dans les aides sociales, dans le système de santé public...rien n'y fait, la croissance économique est aussi désséchée que le filet de cabillaud d'un fish§chips dans un mauvais pub à touristes du quartier de Westminster".

Comment douter après ça du bien fondé de la politique voulue par François Hollande.

 

Antoine Blanca

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 19:00

Il est des gens qui ne supportent pas les flammes du soleil. D’autres, au contraire, ne veulent vivre que dans la pleine lumière des feux de la rampe. C’est le cas de Ségolène Royal. Il est vrai que cette dernière année a été bien pénible pour la grande duchesse du Poitou-Charentes. Battue jusqu’à l’humiliation à la primaire ouverte du PS, elle avait obtenu, en vain, d’être dispensée de barrage interne à la candidature aux législatives dans la circonscription phare qu’elle s’était choisie. Patatras. Là aussi elle avait connu une défaite d’autant plus spectaculaire qu’elle avait été surmédiatisée.

Depuis, à la demande du Président, tout le monde était sommé de plancher sur la problématique suivante : que pouvait-on offrir, d’honorable à l’ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 ? La nouvelle  banque d’investissement, créée par le gouvernement dans le cadre de l’application du programme de François Hollande, a finalement offert une position acceptable  à l’élégante et complexe personnalité. Position acceptable et finalement acceptée. Mais Ségolène n’a pas tardé à faire sentir sa différence…

Au travers d’un livre qu’elle vient de publier, elle s’en prend, avant même d’avoir pris possession de son bureau, aux frais excessifs, à son sens, engagés par le nouveau patron. « Il faut donner l’exemple de la retenue, marquer la différence entre une établissement public et une société privée ». Nobles propos que nous nous hâtons de partager.

Son ouvrage, inspiré par le ‘courage en politique’’, lui donne l’occasion d’une série de vigoureuses critiques de l’action du gouvernement qui vient de la nommer. Il avancerait trop lentement et ferait preuve de trop de timidité. Il aurait fallu choisir d’autres priorités, procéder par ordonnances plutôt que d’autoriser d’interminables débats parlementaires. Elle adopte en quelque sorte le style de la tirade célèbre du meeting du Bourget pour dire ses impatiences. Quelque chose comme « moi, Présidente de la République… » Comme toute personnalité qui publie une ouvrage, elle est invitée sur tous les plateaux télé, interviewée par tous les journalistes  vedettes des stations de radio comme par ceux de la presse écrite. Silence, on tourne, tous les projecteurs sont allumés, pour un moment, la vedette blessée fait l’actualité.

Qui avait pu penser que sa discrétion aurait pu être conquise par cette maigre compensation bancaire ?

Antoine Blanca...

  

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 12:12

 

 

Les contestataires de l’aéroport de Notre-Dame –des-Landes sont à l’écologie ce que les Talibans sont à la religion musulmane : une médiocre caricature. Bien entendu, les premiers ne font ni des cartons au kalachnikov, ni exploser des bombes ou des mines. Mais sur le fond la comparaison reste valable. Sans compter qu’une « minorité agissante » se verrait bien en guérilla verte (‘si les manifs ne suffisent pas nous passerons à une autre type d’action, le sabotage’). Le week-end dernier une partie des manifestants historiques étaient de retour. Des agriculteurs et des résidents locaux ont leurs motifs propres. Mais les autres ? Tous les autres ? Quelle quête de cause les pousse à accomplir un long pèlerinage pour s’opposer à la volonté de la première intéressée : la population de l’agglomération nantaise forte de ses droits..

Pourquoi refuser, par principe, au développement des régions directement concernées ? Et pourquoi, surtout, les médias continuent-ils à gonfler ce qui n’est, après tout qu’une anecdote, une parenthèse que l’Etat peut fermer quand il décidera vraiment de le faire.

Pour l’actuelle majorité gouvernementale, à laquelle ‘Ecologie/ les Verts’ est partie, il est en tout cas impératif de tirer les leçons des ambiguïtés de leur comportement collectif. Nous voulons bien comprendre que l’on traite avec un haussement d’épaules la présence d’un José Bové avant-hier, d’une folklorique Eva Joly hier, aux manifs organisées par les marginaux de la gauche et de l’écologie. Ceux qui, partout ailleurs, on appelle anars. Ce groupe qui a ses députés, ses sénateurs, ses maires, ne se prononce pas sur ces comportements.

Les Verts français paraissent ainsi ne pas vouloir grandir, ne pas assumer jusqu’au bout un engagement, demeurer des alliés sans fiabilité. Puisque l’on parle tant d’Allemagne, les homologues de nos Verts sont sortis, eux, depuis longtemps de l’ambiguïté. Ils sont réformistes, européens, constructifs au sein des assemblées dans lesquelles ils sont représentés. C’est ainsi qu’ils pèsent dans l’élaboration de politiques de vrai changement. En France leurs semblables ne veulent pas quitter une enfance capricieuse, ne veulent pas choisir leur jouet. Entre l’ours en peluche et le mécano ils hésiteront toujours. A ce jeu, seuls les Talibans finissent par tirer leur épingle mortelle.

 

Antoine Blanca

 

 

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Présentation

  • : Le blog de Antoine Blanca
  • : Blog politique dans le sens le plus étendu:l'auteur a une longue expérience diplomatique (ambassadeur de France à 4 reprises, il a aussi été le plus haut dirigeant de l'ONU après le S.G. En outre, depuis sa jeunesse il a été un socialiste actif et participé à la direction de son mouvement de jeunesse, du Parti et de la FGDS. Pendant plusieurs années il a été directeur de la rédaction de "Communes et régions de France et collaborateur bénévole de quotidiens et revues. Il met aujourd'hui son expér
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